Librairie Historique Clavreuil Fabrice Teissèdre

« (…) V.E. parait être dans l’idée que [les commissaires prussiens] auront à traiter avec les authorités françaises. il n’en est pas ainsi ; leur sphère d’activité devant se
borner à l’exécution des mesures de la commission établie à Berlin (…) Le Roi ne saurait admetre l’interprétation de l’art. 19 laquelle à la place de deux lieues comme
le Traité le dit clairement, donnerait deux milles d’étendues au territoires devant former le rayon autour de l’enceinte de Dantzig. Ainsi le Roi ne saurait s’écarter du
sens littéral de l’art. 16 relativement à la route militaire que le Traité accorde à la Cour de Dresde à travers les Etats prussiens (…). »
Il lui annonce l’arrivée du comte Dobhoff « aide de camp de S.M. qu’elle [lui] envoye en [le] priant de le garder au Quartier général comme un intermédiaire propre
à éviter les malentendus et à écarter des difficultés imprévues qui pourraient entraver l’exécution des Traités (…). » Il lui envoie aussi le général d’Yorck pour ce qui
concerne les routes militaires.
Enfin il ajoute dans un long post-scriptum les réclamations du maréchal comte de Kalkreuth à propos de Danzig, et relatives à la difficulté de remettre les archives,
titre et papiers « dans un délai de 3 mois » avant l’evacuation des troupes.
L.S. Mémel, 25 août 1807. 3 pp.
« Le lieutenant colonel de St-Chaman m’a remis les lettres dont V.E. l’avait chargé pour moi. Je confie ma réponse à Monsieur le général d’Yorck qui, muni des
pouvoirs du Roi, aura l’honneur de négocier avec vous la convention relative à la route militaire que le Traité de Tilsit accorde au Roi de Sace à travers les Etats
prussiens. Je ne doute pas que vous ne parveniés facilement à vous entendre (…). »
Il lui fait part des travaux de la Commission royale à Berlin sous la présidence de M. de Sack, avec M. Daru ; il espère que le maréchal ne va pas différer l’évacuation
de la Prusse ; « Quant à la délimitation du territoire de Dantzig, les termes du Traité qui la concernent sont trops claires pour que le Roi puisse voiloir s’écarter de
la conduite qu’il a dû se prescrire » se plaignant par écrit auprès de Napoléon…
Le comte Auguste-Frédéric-Ferdinand von der Goltz (1765-1832) était entré dans la diplomatie prussienne dès 1787. Il avait été envoyé comme plénipotentiaire
à Mayence en 1793, puis en Suède, avant d’être nommé en 1802 ambassadeur à Saint-Pétersbourg. Lors des négociations de la paix de Tilsit, comme Napoléon ne
voulut pas traiter avec le ministre Hardenberg, Goltz fut nommé à sa place aux Affaires étrangères. Il assistera en 1808 au Congrès d’Erfurt.
1900- [POLOGNE-DANTZIG] - KALKREUTH (Friedrich-Adolf, maréchal). L.S. au maréchal Soult à Elbing. Koenigsberg, 15 août, 1807,
in-4, 1 pp. 1/3 ; accompagnée de son Bulletin analytique aux archives Soult. (a). {159543} 120 €
Réponse au maréchal Soult, appuyant les démarches du comte de Goltz, ministre des Affaires extérieures de Prusse, à propos du territoire de Dantzig :
« (…) Quant à l’objet des limites de Danzig, V.E. voudra bien me permettre une réflexion comme négociateur du traité de paix. On n’a point entendu par l’article
19 que les deux lieues de rayon autour de l’enceinte de la place de Danzig, fussent deux miles d’Allemagne mais bien deux lieux de France (…) S’il eut été question
d’une plus grande étendue de limites, on aurait dit que ce rayon s’étendrait à deux lieues de l’enceinte des anciennes limites, mais il ne s’agit que de son ancienne
indépendance, pas de limites (…). »
Après Auerstädt et la malheureuse retraite des armées prusiennes, le général Kalkreuth (1737-1818) s’était distingué lors de la défense de Dantzig, dans une
résistance opiniâtre qui va durer plus de 10 mois dont 78 jours de siège face au général Lefebvre. C’est lui qui signera le cessez-le-feu du 25 juin à Tilsit, au lendemain
de la bataille de Friedland, et participera au négociation du Traité. Kalckreuth fut promu feld-maréchal en récompense de la défense de Dantzig, nommé gouverneur
de Königsberg (1808) puis de Berlin (1809).
1901- [POLOGNE] - AUBERNON (Joseph-Victor) (1783-1851). Rapport à M. Lajard à Varsovie. Lemberg, 12 janvier, 1813, in-folio, 2 pp. 1/3
sur double feuillet, filigrane à l’aigle impériale et à l’effigie de l’Empereur. (a). {156901} 200 €
Très intéressante copie d’Aubernon, attaché extraordinaire, au premier secrétaire de la légation française à Varsovie, Lajard, concernant la situation politique de la
Pologne un mois avant l’arrivée des Russes. Ce rapport fait suite à la désastreuse campagne de Russie et à la position pour le moins préoccupante de l’ambassade
française dans cette région.
« J’ai l’honneur de vous communiquer par ma dépêche précédente divers renseignemens relatifs aux levées qu’effectuent les Russes (...) j’ai appris depuis, que le
véritable recrutement ordonné dans le moment présent en Volhynie, en Polonie et en Ukraine est de 16 hommes sur 1000 (...) il en résulteroit pour l’armée russe
un renfort de 320 000 hommes.
La nouvelle de l’arrivée de l’Empereur Alexandre à Vilna est certifiée (...) Une proclamation auroit été adressée aux habitans du duché de Varsovie pour les
tranquiliser sur la sûreté de leurs propriétés et leurs personnes. Le bruit de la formation d’une contre-confédération acquiert par quelques détails plus de consistance.
Un Pulawski seroit mis à la tête de cette affaire en Volhynie, Warorzeski en Lithuanie (...)
Le projet du rétablissement du Royaume de Pologne vient à la suite de tous ces bruits. Il trouve de nombreux partisans parmi les Polonais et surtout parmi une des
provinces russes (...) que ce rétablissement soit réellement conçu ou seulement simulé, il tend à grossir le parti Russe de tous les Polonais qui, ne consultant que leur
intérêt personnel, se hâtent de passer du côté où ils espèrent trouver la tranquilité la plus prochaine.
Vous trouverez dans le rapport ci-joint d’un agent envoyé à Dubno la confirmation de ce qui se dit à Lemberg (...) Le Prince de Hohenzollern va, dit-on, se rendre
incessamment à Rzeczow (...) Il me semble que le moment s’approche où le duché va être attaqué par les Russes. »
Le 9 février, les Russes s’emparaient de Varsovie.
Ancien commissaire des guerres aux Armée de Dalmatie et d’Illyrie, Joseph-Victor Aubernon (1783-1851) avait été nommé auditeur d’ambassade en 1812, attaché
extraordinaire à Varsovie ; il sera ensuite en mission auprès du général comte de Valence, chargé d’organiser la résistance aux envahisseurs dans la 6e division
militaire. Il est préfet de l’Hérault en 1814, de Seine-et-Oise en 1830, député du Var, pair de France.
Jean-Baptiste Lajard (1783-1858), neveu de Chaptal, était entré dans la diplomatie en 1809 comme secrétaire à l’ambassade de Perse et en 1812 secrétaire de
légation en Saxe. Il ne tardera pas à abandonner sa carrière et saluera l’arrivée des Bourbons.
La réorganisation de la Grande Armée en 1807
1902- [POLOGNE] - BERTHIER (Maréchal Louis-Alexandre) (1753-1815). 2 L.S. avec souscript. aut. au maréchal Soult, et rapport sur la
Composition des différents Corps d’Armée. Königsberg, 16 juillet, 1807. 1 pp. bi feuillet in-4, 3 pp. et 8 pp. in-folio, accompagnées de leurs
Bulletins analytique des archives du maréchal Soult ; très légère moisissure en pied. (a). {165988} 2.500 €
Très importante correspondance fin juillet 1807, du major général le prince de Neufchatel, avec le maréchal Soult, concernant la réorganisation complète de la
Grande Armée à l’issue de la Campagne de Pologne, auquelle est jointe une note détaillée de leurs différents mouvements avec leur itinéraire. Tout en marquant
la fin de la campagne militaire, cette réorganisation faisait partie du plan d’évacuation de la Prusse décidée au Traité de Tilsit.
« Je vous préviens, Monsieur le Maréchal, que la Grande Armée est organisée de la manière suivante : M. le Mal Davout, ayant sous ses ordres le 3ème Corps, les
Polonais et les Saxons ; La Haute et Basse Silésie est commandée par le Mal Mortier, ayant sous ses ordres le 5ème et le 6ème Corps (…) en l’absence des maréchaux
qui les comandent et les troupes qui étaient aux ordres du Prince Jérôme ; Les états du Royaume de Prusse sont sous votre commandement ; indépendamment de
votre Corps d’armée, vous avez à vos ordres les troupes de la réserve de cavalerie ainsi que le corps du Maréchal Lannes qui est à Dantzig ; La poméranie suédoise
est commandée par M. le Mal Brune (…) Le Grand Quartier général se trouve partout où est l’Empereur qui vraisemblablement sera à Paris le 1er août (…). »
Berthier indique les lieux où devront lui être adressée toute correspondance et, pour prévenir de tout retournement de la part du général prussien Blücher, il ajoute
de sa main :
« Les troupes de vant Colberg seront sous vos ordres en cas d’événement. »
Dans sa seconde lettre, Berthier joint « l’Etat de la Composition des différens Corps d’Armée »,
ainsi qu’une note très détaillée « sur le mouvement de la Grande Armée » et leurs différentes destinations (8 pp. in-folio).
La Convention de Königsberg - Soult gouverneur de la Vieille Prusse
1903- [POLOGNE] - BERTHIER (Maréchal Louis-Alexandre) (1753-1815). 2 L.S. et P.S. de la Convention de Königsberg. Königsberg, 12 &
13 juillet, 1807, in-folio, 4 pp. et 1 pp., accompagnées de son Bulletin analytique des archives du duc de Dalmatie, 17 pp. sous ruban de soie
bleu, 3 pp. imprimées avec filigrane à l’aigle prussienne ; légères traces de moisissures en pied. (gc9). {165995} 1.800 €
Importantes pièces diplomatiques par laquelle Berthier, Major-Général, fait part au maréchal Soult des différentes dispositions signées la veille, à la Convention
de Königsberg :
« La Paix étant faite avec la Prusse, Monsieur le Maréchal, et les époque d’évacuation étant convenues, l’armée va se mettre incessament en mouvement. Je vous
adresse une ampliation des Conventions arrêtées pour l’exécution du Traité de Paix (…). »
Suivent le détail des différentes dispositions annonçant la nouvelles fonctions du maréchal ;
« (…) M. le Mal Davout remettra Tilsit le 20 juillet et portera son Corps d’armée dans le Duché de Varsovie qu’il commandera ; il aura sous ses ordres toutes les
troupes polonaises (…) Quant à vous, Monsieur le Maréchal, l’Empereur vous confie le commandement de la Vieille Prusse jusqu’à l’Oder. Königsberg et la
Vieille Prusse jusqu’à l’Oder sont sous vos ordres immédiat ainsi que toutes les troupes qui s’y trouvent (…) » Mention des corps de Lannes et Oudinot, des divisions
Verdier, La Salle, Espagne, Bruyère, Nansouty, St-Sulpice, et du plan général d’évacuation avec plusieurs directives pour retarder le plus longtemps possible son
application !
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