Librairie Historique Clavreuil Fabrice Teissèdre

« (…) Le dénie d’éviter l’effusion du sang dans la circonstance où nous nous trouvons, m’engage à renouveller la promesse que j’ai fait faire à M. le général Rousseau
à l’entrevue de Tremouad. Je n’attaquerai par les troupes ci-devant napoléoniennes jusqu’à l’arrivée des ordres du Roi (…) mais elles doivent promettre à leur tour
de ne pas sortir des lieux qu’elles occupent aujourd’huy (…). Tous les ordres donnés par le Prince d’Ekmul [Davout était alors ministre de la Guerre] ou émanés de
lui sont nuls puisque ce général ne justifie en aucune manière qu’il commande une armée au nom du Roi. Tout commandant militaire, officier ou soldat qui obéit
au Prince d’Ekmul ne peut être à mes yeux jusqu’à présent qu’un rebelle (…) Nous serons inébranlables dans notre conduite (…). »
Ayant appris le retour de Louis XVIII dans la capitale, il demande des nouvelles de la situation politique et la conduite à tenir.
Ancien capitaine de la marine sous l’Ancien Régime, Louis Desol de Grisolles (1761-1836) avait pris la tête des Chouans dans la région de Redon, s’emparant de
Rochefort-en-Terre lors du soulèvement de mars 1793. En 1795, il reçut de Georges Cadoudal le grade de colonel et en 1797 le commandement de la 4e légion dans
l’Armée des Chouans du Morbihan. Restant un fidèle compagnon d’armes de Georges Cadoudal, il participa aux combats contre le général Harty en janvier 1800.
Arrêté peu après, il resta détenu jusqu’en 1803. À sa libération en 1804, il rejoignit Cadoudal qui complotait contre le 1er Consul, mais fut à nouveau arrêté en
octobre 1804 en même temps que Picot, Le Bourgeois et Querelle, emprisonné et torturé par la police de Fouché. Il ne sera libéré qu’en 1814 à la Restauration, et ne
manquera pas d’attaquer Savary à la Chambre des députés « pour actes arbitraires et de cruauté contre lui » (Il eut les ongles arrachés).
Durant les Cent-Jours, il prit la direction de l’insurrection royaliste dans le Morbihan. Il reçut en récompense, le grade de maréchal de camp et nommé Grand-
Croix de Saint-Louis. Lieutenant-général en 1822, il sera commandant du château de Pau jusqu’en 1830.
986- GROBERT (J., chef de brigade d’art). Description des pyramides de Ghize, de la ville du Kaire et de ses environs. Paris, Logerot-Petiet et
Rémont, an IX, in-4, (6)-160 pp, 3 gravures et 3 planches dépliantes, basane fauve, dos lisse orné, tranches jaunes (rel. de l’époque). Coiffes
arrasées avec début de fente aux mors, sinon bon exemplaire. (Bur10). {166769} 2.500 €
Édition originale rare.
Les gravures montrent le palais de Mourat-Bey, un mamelouck à cheval, et une pyramide en coupe ; les planches repliées donnent le plan des pyramides de Ghize,
l’élévation en perspective de la pyramide de Chéops, et le plan du Kaire et de ses environs.
« Grobert, atteint de nostalgie, essaya de se faire renvoyer en France dès la fin de l’année 1798. Desgenettes qualifie cet officier de « spirituel » mais de « peu
de jugement ». Description détaillée des pyramides et de la ville du Caire, du vieux Caire et de l’île de Roudah, ainsi que des détails sur les aménagements et
transformations ordonnés par Bonaparte dans cette ville ». (De Meulenaere).
De Meulenaere, 106.
Un des chefs légendaires de la Garde Impériale.
987- GROS (général J.-L.). P.S. S.l., (1806), in-4, 1 pp. sur papier filigrane à l’aigle impériale, encre très pâle ; pli marqué avec de petits trous,
verso sali avec scotch en pied de page. (gc10). {160668} 150 €
Laissez-passer pour un soldat de la Garde, se rendant à la corvée de bois (« allant au bois pour le service de la troupe »). Pièce signée par Gros en qualité de colonel
des chasseurs à pieds de la Garde impériale.
Très rare pièce qui conserve son intérêt malgré son état médiocre.
Engagé comme simple soldat aux chasseurs à pieds des Cévennes en 1785, Jean-Louis Gros (1767-1824) s’était ensuite distingué au cours des différentes campagnes
de la Révolution ; sergent en 1791, lieutenant aux volontaires de l’Aude puis capitaine en 1793 à l’Armée des Pyrénées Orientales, il servit ensuite à l’Armée d’Italie
puis sur le Rhin en 1797, fut couvert de blessures. En 1803, il fut nommé chef de bataillon aux chasseurs de la Garde Consulaire, major colonel à la Grande Armée
en 1805, général de brigade en 1807, blessé à Essling. Fait baron d’Empire en 1808, il est employé ensuite en Espagne et en Russie, nommé adjudant-général dans la
Garde Impériale en 1813, servit en Saxe, blessé à Dresdes puis à Lespsick ; sert encore en Champagne et commandera une birgade de tirailleurs fédérés de la Garde
Nationale de Paris en juin 1815.
Il fut un des chefs légendaires de la Garde Impériale.
Joint une gravure des Fastes de la Nation Française, montrant le général pendant le passage d’une rivière avec les chasseurs de la Garde Impériale.
Collection Léon Muller.
988- GROSS. Souvenirs inédits sur Napoléon. D’après le Journal du Sénateur Gross, conseiller municipal de Leipzig (1807-1815). Pub. par le cap.
Veling. Paris, Chapelot, s. d., (1900), in-12, XI-197 pp., index, broché. Dos défraîchi et scotché. (S230). {110068} 150 €
Tulard, 654. « Si le document est authentique, il est de premier ordre sur l’état d’esprit de la bourgeoisie de Leipzig entre 1806 et 1815 ».
989- [GROUARD (A.)]. La Campagne d’Automne de 1813 et les lignes intérieures. Paris, Baudoin, 1897, in-8, 170 pp., carte dépliante, bradel
toile verte (Lavaux). (S332). {664671} 120 €
990- GROUCHY (Maréchal de). Mémoires, 1792-1840 ; pub. par son petit-fils le marquis de Grouchy. Paris, Dentu, 1873-1874, 5 vol. in-8,
veau blond, dos à nerfs orné, armes en tête, double filet doré en encadrement sur les plats, dentelle intérieure (rel. anglaise de l’époque). Petites
usures aux coiffes, néanmoins bel exemplaire. (S373). {170067} 1.500 €
Mémoires dont la lecture permet de redonner toute sa valeur militaire à l’un des grands chefs de guerre du Premier Empire. Outre la justification de sa conduite à
Waterloo, qui occupe la fin du tome 3 et le tome 4 de l’ouvrage, le témoignage s’étend des événements de Vendée (1793) à la campagne de France (1814), où il fut
grièvement blessé.
Fierro, 676. Tulard, 655.
Exemplaire aux armes de la famille Ripon (Angleterre), avec leur ex-libris. Ex-libris Vigelius.
991- GROUSSET (Paschal). Les Grands procès politiques. La Conspiration du général Malet d’après les documents authentiques. Avec une
introduction. Paris, Armand Le Chevalier, 1869, in-12, [4]-175 pp., broché. Petits manques de papier au dos. Rousseurs. (S357). {158855}
40 €
Paschal Grousset (1844-1909) est ce fameux journaliste républicain, qui fut en 1870 à l’origine de la mort de Victor Noir, un de ses deux témoins dans l’affaire de
duel qui allait l’opposer au prince Pierre Bonaparte à propos d’un violent article de ce dernier, publié dans l’Avenir de la Corse. Membre de la Commune dans le
XVIIIe arrondissement, il fut après la prise de Paris condamné à la déportation à l’île d’Aix.
Davois II, 82.
992- GROUSSET (Paschal). Les origines d’une dynastie. Le coup d’État de brumaire an VIII. Etude historique. Paris, Armand Le Chevalier,
1869, in-12, IX-478 pp., broché. (S326). {661935} 50 €
993- GROUVEL (Vicomte). Les Corps de troupe de l’émigration française, 1789-1815. Paris, La Sabretache, 1957-1964, 3 forts vol. in-4,
374 pp., 423 pp. et 401 pp., importante biblio., index, en feuilles sous chemises papier fort gris bleu, pièce de titre et cartouche aux armes
royales, gaufré et doré, contrecollés sur les premiers plats. (S103). {166992} 1.500 €
L’ouvrage définitif sur le sujet, tiré à 500 exemplaires numérotés, illustré de 125 planches (les deux premières sont mises en coloris) du baron Louis de Beaufort.
I. Services de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas.
II. L’Armée de Condé.
III. Armée des Princes. Armée de Bourbon. Services de l’Autriche, de la Sardaigne, de l’Espagne et de la Suède.
L’ouvrage de Grouvel ne se propose pas de faire l’histoire militaire de l’émigration mais plutôt de faire « l’historique détaillé des diverses formations militaires créées
par les émigrés français ». L’auteur fait le point sur les uniformes des troupes émigrées et donne l’une des bibliographies les plus complètes sur le sujet, donnant même
ses sources manuscrites. Un outil de travail remarquable.
994- GRUNWALD (Constantin de). Alexandre Ier, le Tsar mystique. Paris, Amiot-Dumont, 1955, in-8, 340 pp., biblio. et table, demi-toile
framboise, couv. cons. (S110). {97359} 50 €
Deux gravures ajoutées.
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