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Librairie Historique Clavreuil Fabrice Teissèdre

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1468- [MANUSCRIT] - MAUROY (Baron Léon). Journal d’une famille militaire. In-4, 52 ff. avec différentes paginations, demi-daim vert à<br />

coins, dos lisse (rel. de l’époque). Coiffes frottées, coins émoussés. Mouillures. (S240). {144920} 2.500 €<br />

Retranscription par son fils cadet Victor Emile, d’une partie des notes de Louis-Pierre Musnier, baron de Mauroy, aide de camp du général Friant puis du maréchal<br />

Mac-Donald.<br />

Destinées à former les mémoires d’un ancien officier d’Empire, ces notes rassemblées ne semblent cependant former qu’une partie ; elles constituent un bon<br />

témoignage sur les campagnes et la période napoléonienne, tout en restant anecdotiques et propres à l’histoire familiale du baron de Musnier. Elles se distribuent<br />

de la façon suivante :<br />

ff. 25-59 : « Mon père. Sa jeunesse, ses premières campagnes. » Mémoires qui commencent ainsi : « Je suis le fils du chevalier de Mauroy, colonel d’artillerie et<br />

chevalier de St Louis (…) ». Louis-Pierre de Musnier était le fils aîné de Augustin-Louis originaire de Coulommiers, et de Marie Legras de Vaubercey d’une<br />

ancienne famille noble de Champagne, dont la grande différence d’âge est soulignée. La destinée de Louis-Pierre sera très tôt lié au Bonaparte et à de grandes<br />

familles, puisque il apparait que sa marraine fut la comtesse de Montesquiou, plus tard gouvernante du Roi de Rome, et que Jérôme Bonaparte « le frère du général<br />

en chef des Armées d’Italie » sera un de ses meilleurs camarades de collège. Après quelques annecdotes sur la Révolution, ses années au collège de Meaux, puis<br />

comme élève au Prytanée militaire sur la recommandation du Premier Consul, le récit se poursuit avec quelques détails sur l’école d’officiers de Fontainebleau, et<br />

plus spécialement sur sa première campagne lors de la guerre contre la Prusse en 1806. Affecté au régiment de Piémontais commandé par Davoust, le jeune officier<br />

brosse un paysage des pays traversés en Allemagne puis de Pologne de Berlin à Varsovie, des premiers combats près d’Eylau et de la manœuvre Pultusk, début<br />

février, récit qui, sans être précis, donne une vie particulière aux péripéties quotidiennes et des impressions précieuses sur la vie militaire. « Le bruit du canon, la<br />

rapidité avec laquelle passait les boulets, les cris des blessés, le bruit des tambours batant la charge, ce mélange confus d’horreur auquel je pris part sans avoir le<br />

temps de la réflexion, m’identifièrent de suite à ma nouvelle position et je restais impassible au milieu de mes camarades qui tombaient autour de moi (…) » (f°41).<br />

Après l’entrevue de Tilsit, le cantonnement en Pologne (1807-1808), les visites à Jérôme Bonaparte au chateau de Napoléon-Sée près Cassel, les bals en présence de<br />

l’Empereur (dont « sa maitresse Waleska était fort gauche et ne dansait guère que la monaco »), le jeune militaire est nommé officier d’Etat-Major auprès du général<br />

Friant. Commence alors le récit de sa deuxième campagne, en 1809, où est abordée la manœuvre de Landshut et Eckmühl (f°50), Essling et la relation très détaillée<br />

de Wagram (f°52-56) ; à travers la lecture de ces souvenirs suppléés par les Bulletins de la Grande Armée, on observe le rôle d’un aide de camp entre Friant et le<br />

quartier général de Davoust. Cette première partie des mémoires se termine sur quelques remarques concernant divers personnages et sa nommination comme aide<br />

de camp du maréchal Mac Donald.<br />

ff.1-8. Reprises des mémoires du marquis de Mauroy devenu chef de Bataillon, pendant la période des Cent-Jours, et le début de la Seconde Restauration avec des<br />

anecdotes intéressantes sur les revirements de position de quelques personnalités, les alliés à Paris et aux environs, le retour de Louis XVIII, la réorganisation des<br />

Armées par MacDonald à Bourges. S’étant mis en congé, ces notes n’abordent principalement que la vie privée dont le principal événement est le mariage en 1814<br />

avec Amélie-Célestine d’Aumont, fille naturelle de Louise d’Aumont duchesse de Mazarin, épouse divorcée du prince de Monaco, et sur qui Mauroy porte une<br />

rancœur désabusée pour avoir supporté les créances et le train de vie fastueux de la belle-mère…<br />

ff. 9-14. « Notes retrouvées, retranscrit sous forme de journal », datées depuis janvier à mars 1819.<br />

ff.15-19. Quelques « portraits tracés par mon père », la plupart particulièrement acerbe (parmi les personnalités militaire, le général St Cyr et le colonel Verdun<br />

qualifié « pour mémoire, de nullité personnifiée ».<br />

Louis-Pierre Musnier de Mauroy deviendra par la suite lieutenant-colonel en 1836, colonel en 1840, et créé baron héréditaire par lettres-patentes du 30 mai 1817.<br />

Il décède en mars 1851 à Paris.<br />

Le manuscrit se poursuit avec les souvenirs de son fils Victor Emile Vivan, né en octobre 1820, militaire qui apparait comme officier d’ordonnance de Napoléon<br />

III. Ces souvenirs se composent de 3 notes :<br />

- 7 pp. sur la campagne d’Italie de 1859, le baron de Mauroy étant incorporé au 2e Régiment de Voltigeurs de la Garde ; récit de campagne qui reste tout à fait<br />

anecdotique sur l’arrivée à Gêne, la traversée de la Lombardie, les premiers engagements contre les Autrichiens à Montebello, combats de Turbigo et la bataille de<br />

Magenta début juin, les fêtes à Milan, les charges du 2e Voltigeurs à Solférino et la poursuite de l’ennemi … se finissant avec la revue général à Paris. On notera<br />

quelques détails sur l’empereur souvent présent au bivouac, et quelques hautes personnalités dont le prince Murat, Tascher de la Pagerie, les généraux d’Andelot et<br />

Waubert de Genlis, la rencontre avec le Duc de Chartres engagé dans un régiment de cavalerie au service du Piémont.<br />

- 2 pp. « Mon voyage au Mont Cenis, 1865 », sur le creusement spectaculaire du tunnel et la visite des chantiers.<br />

- 8 pp. « Mon voyage à Londres, 1871 », pour assister aux manœuvres militaires anglaises du camp d’Alderchott. Rentré de captivité en juin 1871, le lieutenantcolonel<br />

Mauroy reprenant le commandement du 22e de Ligne, se voit confier cette mission d’observation des armées britanniques. Sans trop de détails précis, ce<br />

rapport reste intéressant sur la tactique employée, et le matériel militaire, la rencontre amicale avec le prince de Galle et le duc de Cambridge, les acclamations des<br />

officiers français devant les observateurs allemands consternés, enfin le déroulement des différentes manifestations qui s’avère être un premier rapprochement entre<br />

l’empire britannique et la jeune république française au lendemain du désastre de 1871.<br />

Nommé colonel, le baron Musnier de Mauroy quittera le service et sera mis en retraite en 1880.<br />

Biblio. : Woelmont de Brumagne, Notice généalogique ; Révérend, Les familles titrées et annoblis aux XIXe s. (p 227).<br />

1469- [MANUSCRIT] - Mémoire sur le commencement de la dernière campagne en Catalogne, en 1808. à Valence, 3 septembre, 1818, petit<br />

in-folio, 10 pp. reliée en cahier, carte dépl. in-4 à l’encre noire et rouge (31 x 25 cm). (a). {167034} 1.800 €<br />

Souvenirs écrit sous la Restauration, du capitaine Charles-Jean-Baptiste Valery de Siriaque (1789-1867) vétéran de la campagne de Catalogne ; il faisait alors<br />

partie d’un escadron de chasseurs napolitains formant un régiment de cavalerie provisoire placé sous les ordres du Major Rambourg, dans la division du général<br />

Lechi. Cousin de René-Hyacinthe Miot de Melito, Valery de Siriaque sera avec lui, aide-de-camp du général Jamin jusqu’à Waterloo.<br />

Il s’agit d’un très intéressant témoignage du tout début de la campagne de Catalogne entre 1808 et 1809, dont l’auteur avoue manquer de précisions, ayant perdu ses<br />

notes, mais qui donne une excellente idée des difficultés qui s’annonçaient pour les armées napoléoniennes dans la lutte contre la guerilla.<br />

Le récit débute au tout début de la campagne, en janvier 1808, alors que les buts réels de l’intervention française en Espagne étaient ignoré des soldats ; pour les<br />

Catalans étonnés, les Français venaient pour assiéger Gibraltar et le rendre au Roi d’Espagne. « (…) Bientôt pourtant, il fallut lever le masque (…) »; et après la<br />

prise pacifique des points stratégiques et des forts, « (…) les esprits changèrent à notre égard (…) On ne parla plus de Gibraltar et l’on nous regarda d’un oeil moins<br />

fraternel. La nouvelle de ce qui se passait à Madrid et à Bayonne achevèrent de répandre l’allarme dans toute la Catalogne (…). »<br />

Suit l’insurrection générale de la population contre les troupes françaises, plus tard aidée par les Anglais commandé par le général Reding, la description des<br />

« miquelets », milices armées considérées comme des brigands, la « haine » des habitans accueillant les soldats à coup de pierre, et le résumé des faits d’armes des<br />

généraux Lechi, Chabran, Schwartz, Duhesme, Reille, Gouvion St-Cyr, Milosowitz, pour l’occupation du pays.<br />

L’auteur confesse son désarroi, lors d’un baptême du feu, à l’égard des excès commis par la troupe : « (…) J’avais alors dix-huit ans, c’était la première fois que<br />

j’assistais à un combat ; ces incendies précédées de pillages, ces exécutions plus que militaire me firent une pénible impression, et je trouvais que nous avions pris<br />

une étrange manière de soumettre un pays où il importait de faire aimer notre domination. Ces excès, en irritant contre nous la haine des Catalans, prêtaient<br />

trop beau jeu aux moteurs de l’insurrection ; les prêtres en étaient les plus ardents : sans doute, ils prévoyaient dans l’envahissement de l’Espagne la fin de leurs<br />

privilèges (…). » Valery de Siriaque poursuit en nous laissant ses impressions au moment de son retour en France : « Nous vîmes encore, dans cette marche pénible,<br />

un exemple de l’opiniatreté et de la haine des Catalans qui nous rendaient cette guerre si difficile et si funeste. Où n’étaient point nos armées, on ne s’appercevait<br />

en rien du succès qu’elles avaient pu avoir ailleurs ; même où elles étaient, elles n’occupaient le plus souvent qu’un pays désert et ne rencontraient pas un habitant<br />

qui ne fut un ennemi »<br />

Le manuscrit est accompagnée d’une très belle carte tracée à la plume, représantant la Catalogne depuis la frontière jusqu’à Tarragonne.<br />

1470- [MANUSCRIT] - MONTESQUIOU-FEZENSAC (Raymond-Aimery-Philippe-Joseph de). Campagne de 1808 en Espagne. Petit in-4,<br />

[8] ff. n. ch., couverts d’une écriture moyenne et très lisible, avec de nombreuses ratures et biffures, en feuille dans double emboîtage demichagrin<br />

cerise, dos lisse orné de filets dorés (reliure moderne). Bel exemplaire. (413). {168659} 800 €<br />

Ces quelques pages manuscrites, rédigées à une date qu’il est difficile de préciser, sont l’ébauche du futur chapitre VII des Mémoires du futur duc de Fezensac<br />

(1784-1867), dont la première version complète (c’est-à-dire couvrant toutes les campagnes de l’Empire) parut en 1863, après plusieurs éditions partielles surtout<br />

consacrées à la Campagne de Russie (1849, 1858).<br />

La comparaison de notre manuscrit avec la version imprimée (édition de 1870) montre qu’il s’agit ici uniquement de matériaux qui furent très amplifiés dans<br />

la rédaction finale, tant par des considérations de politique et de stratégie générales sur la Guerre d’Espagne que par des détails personnels, mais des phrases ou<br />

des paragraphes entiers se retrouvent tels quels dans l’imprimé (par exemple, le passage qui commence par « Le soir même de notre arrivée à Alagon... ». Sinon, les<br />

feuillets couvrent la période du 10 novembre 1808 (passage de la frontière et arrivée à Irun) au 16 février 1809 (date du retour à Paris), et relatent essentiellement<br />

la mission de liaison entre Ney que Montesquiou servait comme aide-de-camp et le quartier-général de l’Empereur. Le jeune officier traversa les villes de Tolosa,<br />

Vitoria, Miranda, Burgos, Aranda, Soria, puis Alagon et Madrid. Il fut aussi envoyé à Guadalajara et à Valladolid. Son itinéraire complet, entièrement autographe,<br />

se trouve à la fin du manuscrit.<br />

Cf. Tulard 1050.<br />

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