L’ACTUALITÉ EN RÉGION | PACA« Nous luttons contre la contrefaçon »Entretien avec Ingo Dauer, directeur juridique du groupe L’OccitaneExercer le métier de directeur juridique dans un grand groupecomme l’Occitane implanté dans le monde entier et côté enBourse devient un enjeu important lorsqu’il s’agit de protéger sesmarques. Explications d’Ingo Dauer, directeur juridique du groupel’Occitane.70Ingo DauerPourriez-vous nous présenterle groupe l’Occitane ?En 1976, Olivier Baussan a créé lasociété L’Occitane à Manosque. En1996, Reinold Geiger en a pris lecontrôle et en est devenu l’actionnairemajoritaire. En 2007/2008,l’Occitane a racheté Melvita dont lesiège est à Lagorce. Melvita produitet distribue des produits de soins etdes produits cosmétiques à 100%bio. Depuis le 7 mai 2010, la holdingL’Occitane International SA avec sonsiège à Luxembourg est cotée à labourse de Hong Kong. Le premiermagasin en propre en Provence aété ouvert en 1978. Aujourd’hui, nousvendons des produits dans plus de 80pays via 1 500 points de vente, dont750 magasins propres et dont 470magasins sont gérés par des partenaires,pour la majorité des distributeursagréés.Quelles sont les principalesmissions d’un directeur juridiqued’un groupe comme l’Occitane ?Il est normal d’être souvent en déplacement,soit à Manosque où se trouvenotre site de production, soit à Parisoù se trouve l’un de nos bureaux avecle marketing, soit à Luxembourg ouà Hong Kong. Ma principale missionest la gestion de la holding sur leplan juridique, les projets spécifiquescomme les acquisitions et fondationsdes sociétés et le « risk management »du groupe à travers les assurances.A côté de ceci, je suis très proche du« business », je suis les contrats commerciauxou mène les négociationsdes contrats avec les distributeursou fournisseurs ou autres partenairesdu Groupe. Le département juridiqueconsiste en trois piliers : le premierpilier est le dépôt et la gestion desmarques (y compris les marques pharesL’Occitane, Melvita et Couvent desMinimes), respectivement tous les problèmesémanant des propriétés intellectuelleset industrielles, le deuxièmepilier est la gestion des deux holdingsL’Occitane Groupe (détenant environ70% de L’Occitane InternationalS.A) et L’Occitane International S.A.(société cotée à la bourse) et ses filiales,et le troisième pilier est le travailsur les contrats : contrat commerciauxavec les distributeurs agrées, avec lesfournisseurs ou autres contrats ayantun impact sur la production.Quels sont les principauxenjeux dans un groupe tel quel’Occitane, spécialisé dansles produits de beauté ?Nous sommes rarement confrontésà des clients mécontents avec nosproduits et les litiges dans ce domainesont extrêmement rares. Bien sûr, nousavons couvert toutes les assurancesnécessaires pour couvrir la plupart desrisques (y compris les risques résultantde la production). Actuellement, nousluttons contre la contrefaçon qui estun enjeu majeur pour nous. Surtouten Asie, nous sommes confrontés àbeaucoup de cas de contrefaçon etcopie de notre concept. Le secretde L’Occitane ? Nous représentonset exportons l’image de la Provenceà l’étranger et la Provence les faitrêver.Comment est organisé le servicejuridique de l’Occitane ?Au niveau du service juridique, legroupe est assez petit. Il y a un juristeau Luxembourg pour la holding, unjuriste pour la marque, un autre juristeà Manosque. En outre, un spécialistes’occupe des assurances. Au totalnous ne sommes que quatre <strong>juristes</strong>et une spécialiste pour les assurancesce qui n’est pas énorme compte tenude la taille du groupe.■Propos recueillis parÉloïse RigenbachJuriste d’Entreprise Magazine N°10 – Juillet 2011
PACA | L’ACTUALITÉ EN RÉGIONCMA-CGM, troisième groupe mondialde transport maritime en conteneursPhilippe Blanchet, directeur juridique du groupe CMA-CGMPhilippe BlanchetLe groupe CMA-CGM, issu de la fusionen 1996 de la Compagnie généralemaritime (CGM) et de la Compagniemaritime d’affrètement (CMA) est letroisième armateur mondial de transportmaritime en conteneurs et le premierfrançais. Son offre globale intègrele transport maritime, la manutentionportuaire et la logistique terrestre. Legroupe CMA-CGM possède à traversle monde 396 navires, 650 agences etbureaux, dont 63 en Chine, et 17 200collaborateurs.siège social du groupe, et Le Havre etse compose de trois départements :– «Claims Maritimes» de 24 personnesen charge du suivi et du règlement del’ensemble des contentieux relatifsaux dommages aux marchandises,aux équipages, aux navires en propriété,ainsi que de la rédaction, lanégociation et le suivi des contratscommerciaux de transport maritimeet des contrats d’approvisionnementde navires.res (propriété intellectuelle, immobilier,CIL, etc.).– «Contrats & Acquisitions» de 7 personnesen charge du suivi juridique del’ensemble des opérations d’acquisitionet de management technique etd’armement des navires, ainsi que desacquisitions de terminaux portuairesporte containers.Il existe par ailleurs une cellule dédiéeaux financements de 3 personnes.71Son chiffre d’affaires s’élève à14,3 Mds $ pour l’année 2010La Direction juridique du groupe CMACGM comprend 47 personnes répartiesprincipalement entre Marseille, lePARCOURS– «Corporate» de 11 personnes encharge du secrétariat juridique deCMA CGM et de ses filiales, ainsi quede la rédaction, la négociation et lesuivi des contrats commerciaux etdes autres aspects du droit des affai-Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et titulaire d’un DEA de Droit des Affaires,Philippe Blanchet a débuté sa carrière professionnelle en 1987 chez Technip puis a rejointla SNPE en 1990. Il a ensuite intégré le Groupe France Télécom où il a exercé durant 13années la fonction de Directeur juridique dans plusieurs entités (Sofrecom en 1993, FranceCâbles et Radio en 1997, Direction de l’International, la Branche Entreprises en 2001, lesDivisions Grand Public et Entreprises en 2003 puis le Groupe Orange en 2005). PhilippeBlanchet choisit en 2007 de s’inscrire au Barreau de Paris en tant que correspondant ducabinet d’avocats américain Thompson & Knight, et rejoint CMA CGM en février 2009.Des Directions juridiques au sein desprincipales filiales opérationnelles dugroupe, ainsi que des <strong>juristes</strong> répartisdans les différentes agences maritimesdu groupe, soit en tout une trentainede <strong>juristes</strong>, complètent le support juridiquedu groupe.■ Propos recueillis parÉloïse RigenbachJuriste d’Entreprise Magazine N°10 – Juillet 2011