16 INTRODUCTIONC<strong>et</strong>te conjecture est un analogue exact d’un résultat très classique sur les coinvariants dugroupe symétrique. Avec Florent Hivert, nous avons donné une formulation de c<strong>et</strong>te conjecturecomme analogue quantique, en construisant l’<strong>alg</strong>èbre de Steenrod comme déformation noncommutative de l’<strong>alg</strong>èbre de Hopf <strong>des</strong> fonctions symétriques. Cela nous a permis d’en déduire<strong>des</strong> résultats partiels [HT04a]. Cependant, m<strong>alg</strong>ré les efforts de plusieurs chercheurs, <strong>et</strong> non<strong>des</strong> moindres, la conjecture de Reg Wood résiste toujours.3. Exploration informatique <strong>et</strong> ∗-CombinatLes proj<strong>et</strong>s de recherche présentés dans ce mémoire ont en commun l’exploration, <strong>et</strong> en particulierl’exploration informatique. Elle sert de guide, suggérant <strong>des</strong> conjectures, occasionnellementdonnant <strong>des</strong> preuves, ou, au contraire, produisant <strong>des</strong> contre-exemples. La <strong>combinatoire</strong><strong>alg</strong>ébrique s’y prête bien, car les modèles <strong>combinatoire</strong>s utilisés donnent <strong>des</strong> représentationsconcrètes <strong>et</strong> <strong>effective</strong>s <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s mathématiques à l’étude.De plus, on s’intéresse le plus souvent à <strong>des</strong> familles (A n ) n∈N d’obj<strong>et</strong>s présentant de fortesrégularités : typiquement, A 0 , A 1 sont trivi<strong>aux</strong>, mais les propriétés intéressantes apparaissentdès n = 3, 4, 5 <strong>et</strong>, si c’est le cas, ont toutes les chances de se prolonger. En ce sens, noussommes très loin <strong>des</strong> expérimentations en arithmétique où, du fait de la <strong>combinatoire</strong> <strong>des</strong>nombres premiers, les contre-exemples apparaissent souvent très loin. En échange, nous avonsle plus souvent à faire face à une explosion <strong>combinatoire</strong> : les exemples trivi<strong>aux</strong> sont les seulstraitables à la main, <strong>et</strong> A 5 sera par exemple déjà à la limite de ce que les <strong>alg</strong>orithmes classiquespeuvent traiter.Le défi est de contrôler l’explosion <strong>combinatoire</strong>, par la modélisation <strong>et</strong> l’<strong>alg</strong>orithmique,pour gagner un ou deux crans supplémentaires. Cela se fait souvent par approximations successives.La découverte d’un nouveau modèle <strong>combinatoire</strong> ou d’une nouvelle propriété perm<strong>et</strong>de mieux comprendre les obj<strong>et</strong>s; en r<strong>et</strong>our, cela perm<strong>et</strong> de calculer plus loin <strong>et</strong> d’en découvrirde nouvelles propriétés.Bien entendu, mener à bien de tels calculs sous-entend un important travail de programmation,<strong>et</strong> requiert une large panoplie de techniques (calcul formel, <strong>alg</strong>èbre linéaire creuse, groupes<strong>et</strong> représentations, fonctions symétriques, manipulations de classes <strong>combinatoire</strong>s, séries génératrices,solveurs divers, <strong>et</strong>c.). Lors de ma thèse, j’ai regr<strong>et</strong>té l’absence d’une plate-forme bienétablie pour la recherche en <strong>combinatoire</strong> <strong>alg</strong>ébrique donnant un accès aisé à tous ces outils.Cela m’a amené à fonder en décembre 2000 le proj<strong>et</strong> ∗-Combinat, avec l’aide de FlorentHivert puis, progressivement, de toute une équipe. Sa mission est de fournir une boîte à outilsextensible pour l’exploration informatique en <strong>combinatoire</strong> <strong>alg</strong>ébrique, avec comme objectifaffiché de fédérer les efforts de développement logiciel dans la communauté de la <strong>combinatoire</strong><strong>alg</strong>ébrique [HT04b]. L’important investissement initial que m’a demandé ce proj<strong>et</strong> est en trainde porter ses fruits, avec une communauté à l’échelle internationale <strong>et</strong> plus d’une quarantainede publications afférentes (voir section 7 du chapitre 3).Je présenterai l’apport de l’exploration informatique à chacun de mes proj<strong>et</strong>s de rechercheau fil <strong>des</strong> chapitres 1 <strong>et</strong> 2. Le chapitre 3 est de toute autre nature. J’y décrirai plus en profondeurle proj<strong>et</strong> ∗-Combinat. Je détaillerai notamment les défis particuliers rencontrés lors de sondéveloppement, <strong>et</strong> les solutions originales que ceux-ci m’ont amené à m<strong>et</strong>tre au point, tant dupoint de vue de l’<strong>alg</strong>orithmique que de la conception ou du choix du modèle de développement.J’espère montrer, à travers ce mémoire, comment le travail de recherche <strong>et</strong> celui d’ingénierieinformatique se complètent <strong>et</strong> se renforcent mutuellement, le second apportant non seulement<strong>des</strong> solutions pratiques au premier, mais aussi une source de questions <strong>et</strong> d’inspiration.
CHAPITRE 1Algèbres commutatives graduées<strong>et</strong> problèmes d’isomorphisme en <strong>combinatoire</strong>Le fil directeur de ce chapitre est l’encodage de familles d’obj<strong>et</strong>s <strong>combinatoire</strong>s munies d’unerelation d’isomorphisme par <strong>des</strong> <strong>alg</strong>èbres commutatives graduées. Dans un premier temps (section1), les obj<strong>et</strong>s <strong>combinatoire</strong>s sont les (multi)<strong>graphes</strong> étiqu<strong>et</strong>és, <strong>et</strong> l’<strong>alg</strong>èbre est une <strong>alg</strong>èbrede polynômes invariants pour une certaine action par permutation du groupe symétrique. Parla suite, le cadre est généralisé à un groupe de permutation fini quelconque (section 2), puis<strong>aux</strong> âges <strong>des</strong> structures relationnelles (section 3).La construction est toujours le même : les obj<strong>et</strong>s à un isomorphisme près forment la basede l’<strong>alg</strong>èbre, la graduation étant donnée par la taille <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s. Le produit traduit alors toutesles manières de combiner deux obj<strong>et</strong>s pour en construire un plus gros; dans certains cas, uncoproduit traduit réciproquement comment un obj<strong>et</strong> peut se décomposer en obj<strong>et</strong>s plus p<strong>et</strong>its.L’objectif premier est d’appliquer <strong>des</strong> outils <strong>alg</strong>ébriques à c<strong>et</strong>te construction pour obtenir<strong>des</strong> informations sur les problèmes d’isomorphisme sous-jacent. Mais en r<strong>et</strong>our c<strong>et</strong>teconstruction donne <strong>des</strong> modèles <strong>combinatoire</strong>s riches sur lesquels certaines propriétés <strong>alg</strong>ébriquespeuvent être lues. Enfin la question de calcul efficace dans ces <strong>alg</strong>èbres, <strong>et</strong> donc surces modèles <strong>combinatoire</strong>s, est centrale, en particulier pour l’exploration informatique.1. Invariants <strong>alg</strong>ébriques de <strong>graphes</strong> <strong>et</strong> reconstruction1.1. Conjecture de reconstruction de <strong>graphes</strong> de Ulam. Le point de départ dema thèse est la fameuse conjecture de reconstruction de <strong>graphes</strong> de Ulam. Elle peut êtreexpliquée en quelques minutes à un non mathématicien. À c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, j’ai eu pendant <strong>des</strong> annéesen permanence dans ma poche le jeu de cartes (transparentes!) présenté dans la figure 3.Considérons un graphe simple (pas de boucles, pas d’arêtes multiples) non étiqu<strong>et</strong>é commecelui à 5 somm<strong>et</strong>s de la figure. Les cartes en <strong>des</strong>sous sont obtenues en supprimant à chaquefois un unique somm<strong>et</strong> du graphe original. Les <strong>graphes</strong> sont considérés à isomorphie près; enparticulier, on ne tient pas compte ici de la disposition géométrique <strong>des</strong> <strong>graphes</strong>. De ce fait lescartes 1 <strong>et</strong> 3 sont considérées comme identiques. L’ordre <strong>des</strong> cartes n’est pas significatif, maison tient cependant compte de leurs répétitions.Figure 3. Un graphe simple <strong>et</strong> le jeu de cartes associé17
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Bibliographie[AB03][ABB04][ABS06][A
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[Hai01][Hiv04][HKO + 02][HNT06][HR0
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BIBLIOGRAPHIE 75[Pou08]Maurice Pouz
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Abstract :This manuscript synthesiz
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