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Alg`ebre combinatoire et effective : des graphes aux alg ... - Sage

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1. INVARIANTS ALGÉBRIQUES DE GRAPHES ET RECONSTRUCTION 19Question 1.3 (Pouz<strong>et</strong> [Pou77, Pou79]). Pour n ≥ 3, les polynômes invariants sont-ils tous<strong>alg</strong>ébriquement reconstructibles?Une réponse positive entraînerait une réponse positive à la conjecture de Ulam. Prudence,donc. Faute de moyens d’investigation, c<strong>et</strong>te question était restée vierge (à part pour n = 3pour lequel on se ramène facilement <strong>aux</strong> polynômes symétriques usuels). L’apparition au début<strong>des</strong> années 90 d’outils effectifs de calcul dans les invariants [Kem93, Stu93] a motivé montravail de thèse : Étudier, tant d’un point de vue théorique que par l’exploration, l’<strong>alg</strong>èbre <strong>des</strong>invariants sur les <strong>graphes</strong> (série de Hilbert, systèmes générateurs, <strong>et</strong>c.), <strong>et</strong> évaluer ce que lathéorie <strong>des</strong> invariants peut dire sur les problèmes d’isomorphie <strong>et</strong> de reconstruction de graphe,<strong>et</strong> en particulier sur la question 1.3.1.2. Reconstruction <strong>alg</strong>ébrique de <strong>graphes</strong>. Commençons par l’aspect reconstruction.Pour une vue synthétique, voir la figure 4.J’ai montré que la réponse est positive pour n ≤ 5 (<strong>et</strong> très probablement pour n = 6), j’aiquelque peu étendu la liste <strong>des</strong> invariants classiques de <strong>graphes</strong> <strong>alg</strong>ébriquement reconstructibles,<strong>et</strong> donné <strong>des</strong> propriétés générales sur l’<strong>alg</strong>èbre <strong>des</strong> invariants <strong>alg</strong>ébriquement reconstructibles.De ces dernières, on déduit que pour 11 ≤ n ≤ 18 <strong>et</strong> très certainement au delà, la réponseà la question 1.3 est négative. C<strong>et</strong>te approche est-elle donc vaine? Sans le dire, nous avonsfait ci-<strong>des</strong>sus un choix : considérer l’<strong>alg</strong>èbre <strong>des</strong> invariants polynomi<strong>aux</strong> sur C afin de pouvoirappliquer les résultats de la théorie <strong>des</strong> invariants. C<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> est plus gros que nécessaire;comme les <strong>graphes</strong> sont simples, x {i,j} ne prend que les valeurs 0 <strong>et</strong> 1. Il aurait d’abord étépossible de travailler modulo 2, mais alors la théorie <strong>des</strong> invariants devient n<strong>et</strong>tement plusardue. Une autre option aurait été de considérer à la place l’<strong>alg</strong>èbre <strong>des</strong> <strong>graphes</strong> simples, obtenueen quotientant par x 2 {i,j} = x {i,j}. C’est ce qu’avaient fait avant moi Kocay [Koc82]<strong>et</strong> Mnukhin [Mnu92] (voir aussi [Cam96]); c’est aussi la direction reprise par la suite parBuchwalder <strong>et</strong> Mikkonen [MB07]. Au final, leurs résultats sont pour l’instant de la mêm<strong>et</strong>eneur que les miens : le problème est ardu, <strong>et</strong> une fois obtenue la reconstruction de quelquesinvariants explicites, <strong>des</strong> remarques simples autour <strong>des</strong> <strong>graphes</strong> non connexes <strong>et</strong> <strong>des</strong> bornespassablement lâches, on ne peut guère aller au delà. Il y a cependant deux différences importantes: d’une part, Mnukhin a démontré que, dans l’<strong>alg</strong>èbre <strong>des</strong> <strong>graphes</strong> simples, l’analoguede la question 1.3 est équivalent à la conjecture de Ulam [Mnu92]. En revanche, on perd lagraduation, un outil essentiel en théorie <strong>des</strong> invariants.Il reste un endroit pour lequel je suis convaincu que la reconstruction <strong>alg</strong>ébrique a sonmot à dire : une conjecture de Kocay sur la reconstructibilité du nombre d’arbres couvrantsd’un type donné [Koc82, Conjecture 5.1]. On est ici au seuil du connu, les arbres étant lesplus p<strong>et</strong>its <strong>graphes</strong> connexes. D’ailleurs, les différentes variantes de l’<strong>alg</strong>èbre coïncident pourl’essentiel à c<strong>et</strong> endroit là. J’ai obtenu quelques résultats partiels dans c<strong>et</strong>te direction, <strong>et</strong> je nerésiste pas à mentionner ici ma conjecture préférée issue de c<strong>et</strong>te recherche :Conjecture 1.4. Soit M n la matrice d’incidence (m f,a ) f,a dont les lignes sont indexées parles forêts étiqu<strong>et</strong>ées f à n somm<strong>et</strong>s <strong>et</strong> n −2 arêtes, <strong>et</strong> les colonnes sont indexées par les arbresa à n somm<strong>et</strong>s (<strong>et</strong> donc n − 1 arêtes) avec m f,a = 1 si f est un sous-graphe de a. Alors, M nest de rang maximal, ses lignes étant linéairement indépendantes.Même conclusion dans le cas non étiqu<strong>et</strong>é, en prenant pour m f,a le nombre d’occurrencesde f dans a (voir figure 5). Ce deuxième point est un corollaire du premier.J’ai vérifié c<strong>et</strong>te conjecture sur machine jusqu’à n = 19 dans le cas non étiqu<strong>et</strong>é. Laconstruction <strong>des</strong> matrices, très creuses, a été faite en utilisant Nauty <strong>et</strong> un script Perl. Lerang a été calculé par Jean-Guillaume Dumas à l’aide de Linbox [DV02]. Pour n = 19 celadonne une matrice de dimension 241029 × 317955, occupant environ 20 Mo de mémoire; lecalcul a duré cinq jours sur un PC à 1 GHz. C<strong>et</strong>te série de matrices a été utilisée comme banc

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