40 2. COMBINATOIRE POUR LA THÉORIE DES REPRÉSENTATIONS1⊗1111⊗1111⊗1111⊗1111 01 010101⊗1122⊗1111⊗1122⊗1111⊗1122⊗1111⊗1122⊗1111 01 01 011011 01 01⊗1222⊗1121⊗1222⊗1121⊗1222⊗1121⊗1222⊗1121 01 010 110 11 01 01⊗2222⊗1221⊗2222⊗1221⊗2222⊗1221⊗2222⊗1221 01 010102⊗2222⊗2222⊗2222⊗222(aa) (ab) (ba) (bb)Figure 9. Les quatre <strong>graphes</strong> cristallins affines associés au graphe cristallinclassique B(1) ⊗ B(3) de type A 1 . Le graphe cristallin B 1,1 ⊗ B 3,1 correspond à(bb). Les autres ne proviennent pas de U q (ŝl 2)-modules.exploration informatique de rechercher systématiquement tous les opérateurs de promotion,<strong>et</strong> j’ai pris en charge l’<strong>alg</strong>orithmique <strong>et</strong> la programmation de c<strong>et</strong>te part. Dans l’état actuel<strong>des</strong> connaissances, c<strong>et</strong>te recherche ne peut se faire que par recherche exhaustive, mais enutilisant <strong>des</strong> heuristiques de coupe de branches (séparation <strong>et</strong> évaluation), avec propagation decontraintes liées <strong>aux</strong> propriétés <strong>des</strong> opérateurs cristallins <strong>et</strong> exploitation partielle <strong>des</strong> symétries.Par exemple, pour le cas difficile de B(1) ⊗4 en type A 2 , où l’espace de recherche est a prioride taille 144473849856000, avec 2!3!3! = 72 symétries, l’<strong>alg</strong>orithme explore 115193 branchesen 5 heures <strong>et</strong> 26 minutes (sur un PC Linux à 2 GHz ), utilisant 16Mo de mémoire. Au final,on obtient 8 opérateurs de promotion connexes isomorphes : 9 symétries sur les 72 ont pu êtreexploitées pour réduire l’espace de recherche. Encore une fois, l’explosion <strong>combinatoire</strong> estimportante; le rôle de ce travail a été de rendre possible (éventuellement au prix de quelquessemaines de calcul) l’étude d’exemples non trivi<strong>aux</strong>, sans lesquels nous n’aurions pas établila conjecture 2.2. Par la suite, <strong>et</strong> une fois rentré dans le suj<strong>et</strong>, j’ai apporté quelques clefsessentielles de la démonstration. Étant familier avec les <strong>graphes</strong> <strong>et</strong> les problèmes d’isomorphie,j’ai de plus pu simplifier ou abstraire certains passages techniques.3. Algèbres de Kac <strong>et</strong> treillis de sous-facteurs3.1. Sous-facteurs. Ma collaboration avec Marie-Claude David a commencé à mon arrivéeà Orsay en 2004, grâce <strong>aux</strong> mots clefs « tours d’<strong>alg</strong>èbres », « diagrammes de Bratelli » <strong>et</strong>« calculs dans les <strong>alg</strong>èbres de Hopf ». Marie-Claude David s’intéresse <strong>aux</strong> inclusions de facteursde type II 1 obtenus via l’action d’une <strong>alg</strong>èbre de Kac (Hopf-von Neumann) de dimension finie.Un facteur est une <strong>alg</strong>èbre de von Neumann dont le centre est trivial. Les facteurs ontété classifiés par Murray <strong>et</strong> von Neumann (1943), Connes (1976), <strong>et</strong> finalement Haagerup. Endimension finie n, il existe à isomorphisme près un unique facteur : M n (C), <strong>et</strong> un uniquementplongement de ce facteur dans lui-même. De même, il existe un unique facteur R dit hyperfinide type II 1 ; on peut le construire comme limite d’une tour d’<strong>alg</strong>èbres M n (C) emboîtées, oucomme <strong>alg</strong>èbre du groupe S ∞ <strong>des</strong> permutations de N à support fini. En revanche, ce facteurde type II 1 adm<strong>et</strong> de multiples plongements dans lui-même.L’étude <strong>des</strong> inclusions N ⊂ M d’indice fini, où N <strong>et</strong> M sont <strong>des</strong> facteurs hyperfinis d<strong>et</strong>ype II 1 <strong>et</strong> M est un module de dimension finie sur N a connu un essor considérable [JS97]depuis les articles fondateurs [Jon83, Jon85]. Dans ceux-ci, Vaughan Jones développe les
3. ALGÈBRES DE KAC ET TREILLIS DE SOUS-FACTEURS 41outils fondament<strong>aux</strong> (théorie de l’indice, construction de base, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> en dérive un nouvelinvariant polynomial pour les noeuds (<strong>et</strong> une médaille Fields). En particulier, l’inclusion estdécrite par une tour d’<strong>alg</strong>èbres de dimensions finies (la tour dérivée). Souvent, les premières<strong>alg</strong>èbres (profondeur finie), voire la première (profondeur deux) sont suffisantes pour caractériserl’inclusion. Via le diagramme de Brattelli de c<strong>et</strong>te tour d’<strong>alg</strong>èbre on peut construire uninvariant de l’inclusion qui est un diagramme de Dynkin.Le rôle de c<strong>et</strong>te tour d’<strong>alg</strong>èbre est similaire à celui du groupe d’automorphisme pour uneinclusion de corps. Cela donne lieu à une correspondance de Galois pour le treillis <strong>des</strong> facteursintermédiaires N ⊂ P ⊂ M. En profondeur deux, le rôle du groupe est joué par une <strong>alg</strong>èbre deKac de dimension finie (une <strong>alg</strong>èbre de Hopf involutive semi-simple), ou plus généralement ungroupoïde quantique ; celui du treillis <strong>des</strong> sous-groupes est joué par le treillis <strong>des</strong> sous-<strong>alg</strong>èbrescoidéales (ou pour faire court coidé<strong>aux</strong>) [NV00]. À son tour, chaque coidéal est caractérisépar un élément singulier, son projecteur de Jones, de sorte que l’on est ramené à étudier untreillis d’idempotents particuliers de l’<strong>alg</strong>èbre de Kac.L’apparition <strong>des</strong> <strong>alg</strong>èbres de Kac dans ce contexte est naturelle. Elles ont en eff<strong>et</strong> étéintroduites précisément pour donner un cadre commun contenant à la fois les <strong>alg</strong>èbres degroupes (qui sont les <strong>alg</strong>èbres de Kac cocommutatives) <strong>et</strong> leurs duales (qui sont les <strong>alg</strong>èbresde Kac commutatives) (voir par exemple [ES92]), sachant que dans les deux cas, les coidé<strong>aux</strong>de l’<strong>alg</strong>èbre correspondent <strong>aux</strong> sous-groupes.3.2. Étu<strong>des</strong> d’exemples d’<strong>alg</strong>èbres de Kac. En dehors <strong>des</strong> treillis <strong>des</strong> groupes, ilexiste peu d’exemples explicités de treillis non trivi<strong>aux</strong> de sous-facteurs. Marie-Claude Davidavait auparavant établi à la main le treillis <strong>des</strong> coidé<strong>aux</strong> pour la plus p<strong>et</strong>ite <strong>alg</strong>èbre deKac non triviale (de dimension 8) [KP66]. Nous étudions ensemble [DT08] deux famillesd’exemples construites par Leonid Vainerman par déformation d’<strong>alg</strong>èbres de groupes de dimension4n [Vai98] par <strong>des</strong> 2-pseudo cocycles. En dehors <strong>des</strong> formules pour les opérations deKac (coproduit, coinvolution, <strong>et</strong>c.), rien n’était connu sur ces <strong>alg</strong>èbres, pour la simple raisonque les calculs nécessaires à leur exploration sont très lourds. L’exploration informatique nousa permis de conjecturer, puis de démontrer, que ces familles sont en fait isomorphes pour npair. Nous avons aussi pu obtenir leurs groupes d’automorphismes <strong>et</strong> montrer que, pour nimpair, les <strong>alg</strong>èbres de ces deux familles sont autoduales. Nous avons une <strong>des</strong>cription complètedu treillis en p<strong>et</strong>ite dimension (en gros n ≤ 7, voir figure 10 pour un exemple en dimension24), pour n premier <strong>et</strong>, conjecturalement, pour n impair, ainsi que <strong>des</strong> résultats partiels pourn pair. Nous en dérivons, par le calcul <strong>des</strong> diagrammes de Bratelli, les <strong>graphes</strong> princip<strong>aux</strong> d’uncertain nombre d’inclusions.3.3. Exploration informatique. C<strong>et</strong>te collaboration est un cas exemplaire de ma stratégiefavorite. Marie-Claude David a apporté un suj<strong>et</strong> intéressant, une culture générale, un savoircalculer à la main impressionnant <strong>et</strong>, point de départ indispensable, un problème concr<strong>et</strong> decalcul. J’ai apporté un outil <strong>et</strong> un savoir explorer dans un domaine où, contrairement à la <strong>combinatoire</strong><strong>alg</strong>ébrique, l’ordinateur n’est pas un outil traditionnel. J’étais donc particulièrementattiré par les questions « qu’est-ce qui est calculable? » « jusqu’où? », « dans quel but? ».Comme d’habitude, l’ordinateur a été un outil d’exploration <strong>et</strong> en particulier un outil créatif,perm<strong>et</strong>tant avec les bonnes questions <strong>et</strong> les bons <strong>alg</strong>orithmes de deviner ex-nihilo <strong>des</strong> formulesd’isomorphisme comme :φ(λ(a)) = a + 1/4(a − a −1 )(a n − 1)(1 − ba m ) ,φ(λ(b)) = 1/2[b(a n + 1) + i(a n − 1)]a m ,À titre plus exceptionnel, dans ce domaine où les lemmes tendent à être techniques <strong>et</strong> lesformules intrinsèquement lour<strong>des</strong>, il s’est révélé être aussi un outil de preuve quasiment indispensable,avec l’élaboration de stratégies pour ramener le cas général à n suffisamment
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