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Zibeline n°26 en PDF

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12POLITIQUE CULTURELLELES SCÈNES NATIONALESLes Salins, Scène Nationalede Martigues<strong>Zibeline</strong> : Avez-vous subi, ces dernières années,des baisses de subv<strong>en</strong>tion ?Annette Breuil, Directrice des Salins : Non, maisil y a stagnation depuis 7 à 8 ans, ce qui équivautdans les faits à une baisse.Est-ce que vous voyez vos missions se réori<strong>en</strong>ter cesdernières années ? Le fait de remplir les salles estilparticulièrem<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> compte par exemple ?Ce n’est pas ce que l’État réclame, il n’y a pas de pressionde ce côté-là. C’est plutôt le mille-feuille quiest compliqué, la multiplication des missions d<strong>en</strong>os différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires. Par rapport à la fréqu<strong>en</strong>tation,la demande vi<strong>en</strong>t du territoire et nonde l’État. La ville de Martigues, qui nous subv<strong>en</strong>tionneà 64 % ce qui est énorme, voudrait qu’il yait plus de martégaux qui assist<strong>en</strong>t aux spectacles,alors que l’État insiste sur l’aide à la créationcontemporaine et la mission de la ville. Le grandécart est impossible, les Martégaux vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t moinsfacilem<strong>en</strong>t voir de la création que du répertoire.Et les autres collectivités ? Comm<strong>en</strong>t vous aid<strong>en</strong>telles?La Région doit aider au développem<strong>en</strong>t culturel duterritoire. Au niveau de l’aménagem<strong>en</strong>t du territoire,il y a deux pôles régionaux sur la mêmeagglomération: Port-de-Bouc et Martigues. On estdonc moins subv<strong>en</strong>tionnés que les autres scènesnationales par la Région PACA, qui n’a pas vouludépouiller Port-de-Bouc, scène conv<strong>en</strong>tionnée quifait un travail formidable. On doit vivre avec cettecontradiction-là. Mais on intéresse la Région parcequ’on est la scène nationale qui aide le plus lescréateurs régionaux.Quels sont, selon vous, les critères qui doiv<strong>en</strong>tdécider de l’attribution des subv<strong>en</strong>tions ?Les subv<strong>en</strong>tions sont données <strong>en</strong> fonction de la capacitédes équipem<strong>en</strong>ts à répondre à leur mission. Onréussit plus ou moins bi<strong>en</strong> mais il faut qu’il y aitune évaluation pour que les attributions soi<strong>en</strong>tjustes. Le problème de cette région, à mon s<strong>en</strong>s,est qu’il n’y a pas de droit d’inv<strong>en</strong>taire. Certainslieux, <strong>en</strong> particulier à Avignon, ne travaill<strong>en</strong>t quegrâce à des festivals par exemple. Cela fait 8 ansque je suis là et je ne vois pas les choses bouger.Les scènes nationales sont arrivées relativem<strong>en</strong>ttard <strong>en</strong> région paca et elles ne sont pas du tout à lahauteur nationale. Alors qu’on a tous (Gap, Cavaillon)des performances <strong>en</strong> qualité de programmation, defréqu<strong>en</strong>tation, on ne bénéficie pas des moy<strong>en</strong>s quicorrespond<strong>en</strong>t à l’aide qu’on apporte à la création.Moy<strong>en</strong>s dont bénéfici<strong>en</strong>t d’autres scènes nationales<strong>en</strong> France.De plus, la scène de Martigues manque cruellem<strong>en</strong>td’une salle de répétition pour répondre complètem<strong>en</strong>tà sa mission. Comm<strong>en</strong>t accueillir les créateurs<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce ? L’Etang des Aulnes (lieu de résid<strong>en</strong>ceque le CG13 met à la disposition des artistes ndlr)représ<strong>en</strong>te une bouffée d’oxygène, qui resteinsuffisante...ENTRETIEN RÉALISÉ PAR DOMINIQUE MARÇONLa Passerelle, scène nationaledes Alpes du Sud<strong>Zibeline</strong> : Pouvez-vous expliquer la spécificité devotre statut et de vos missions ?Alain Neddam, Directeur adjoint : Le projet deLa Passerelle, lié à son directeur Pierre-André Reiso,est atypique puisqu’il a un li<strong>en</strong> organique et fonctionnelavec le théâtre Le Cadran à Briançon. Cetteconfiguration dure depuis 10 ans. Le fait d’avoirune direction commune aux deux lieux favorise lacomplém<strong>en</strong>tarité des projets artistiques et des propositions(60 spectacles <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne par saison)avec les musiques actuelles et le jeune public auCadran, le théâtre et la danse à La Passerelle. Sansoublier la tournée des Exc<strong>en</strong>trés dans les communesrurales part<strong>en</strong>aires et le festival Cité cirque.Si le travail <strong>en</strong> synergie nous permet d’avoir unmeilleur outil et une meilleure visibilité sur l’<strong>en</strong>sembledu territoire, la mutualisation des équipeset des projets est économiquem<strong>en</strong>t plus intéressante.Avez-vous subi, ces dernières années, des baissesde subv<strong>en</strong>tion ?Il n’y a pas eu de baisse de subv<strong>en</strong>tion. La passerelle(association de développem<strong>en</strong>t culturel de Gapet des Hautes-Alpes) dispose d’un budget de 2,2M€ et Le Cadran (délégation de service public) de800 000 euros. Mais les aides de l’État et de laRégion n’ont pas évolué. Comme elles ont stagné,on peut dire qu’elles ont baissé car les dép<strong>en</strong>sesfixes et les frais annexes augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. On estconstamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> train de faire la chasse aux dépassem<strong>en</strong>tspar rapport aux devis initiaux : si chaquespectacle occasionne 1000 à 1200 euros d’imprévus,cela impacte notre budget global prévisionnel,et peut même <strong>en</strong>traîner la baisse du nombre despectacles la saison suivante. Pour maint<strong>en</strong>ir notr<strong>en</strong>iveau d’activités, il faut espérer une réévaluation.P<strong>en</strong>dant de nombreuses années, La Passerelle abénéficié d’une augm<strong>en</strong>tation de 2% de la Ville etde 4% du Conseil général, ce qui compte t<strong>en</strong>u dufaible budget du départem<strong>en</strong>t des Hautes-Alpes etde ses dép<strong>en</strong>ses obligatoires pour les routes <strong>en</strong>particulier, est un effort financier conséqu<strong>en</strong>t. Maiscette réévaluation n’a pas eu lieu <strong>en</strong> 2009…Avez-vous d’autres spécificités ?Oui. Notre budget et notre fréqu<strong>en</strong>tation vari<strong>en</strong>t lessaisons paires, avec notre festival Cité Cirque, quiamplifie notre programmation une saison sur deux :<strong>en</strong> 2008, <strong>en</strong> particulier avec les 5000 places v<strong>en</strong>duespour le cirque Plume, les recettes <strong>en</strong> billetterieet les dép<strong>en</strong>ses artistiques ont été plus importantesqu’<strong>en</strong> 2009.Notre autre spécificité est la Galerie du Théâtre, quiaccueille un photographe <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce et quatreexpositions originales annuelles de photographescontemporains, sans aucune subv<strong>en</strong>tion spécifiquedédiée à cette activité.Que représ<strong>en</strong>te la part des coproductions dans votrebudget ?Il s’agit de 2 à 3 créations par an, pour une sommequi varie de 35 000 euros à 50 000 euros incluantl’artistique et les défraiem<strong>en</strong>ts. Il faut ajouter l’aideà la construction des décors et la mise à dispositionde l’équipe technique d’intermitt<strong>en</strong>ts, soit 8 à 10 000euros. Si nous m<strong>en</strong>ons à bi<strong>en</strong> notre projet deréhabilitation de l’Usine Badin (<strong>en</strong>trepôt + villa) <strong>en</strong>lieu de fabrique et de résid<strong>en</strong>ce perman<strong>en</strong>t, nouspourrons économiser sur les frais «hors les murs»(hébergem<strong>en</strong>ts, repas).Quelles sont les conditions d’accueil des artistes <strong>en</strong>résid<strong>en</strong>ce de création ?Les artistes associés sont invités et sout<strong>en</strong>us pourdeux créations sur trois années : c’est un vrai travailauprès des publics des Hautes-Alpes et unevraie r<strong>en</strong>contre avec l’équipe du théâtre. Dans ledomaine des arts de la piste, nous avons accueilliJérôme Thomas, et dans celui du théâtre le metteur<strong>en</strong> scène Guy Pierre Couleau. Aujourd’hui, nousvivons une période de transition car il a été nomméà la direction du CDR de Colmar. Le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>tdes artistes est <strong>en</strong> cours… Mais nous dét<strong>en</strong>ons lerecord national avec Catherine Marnas, artisteassociée depuis 1992 ! C’est un cas unique <strong>en</strong>France.ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

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