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Zibeline n°26 en PDF

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Ouvrir les yeux du mondeTulpan © A Zeitgeist Films releaseDu 3 au 8 février se ti<strong>en</strong>dront, à Manosque, les 23 e R<strong>en</strong>contres Cinémadu Réel à l’Imaginaire qui propos<strong>en</strong>t une semaine de projectionset de r<strong>en</strong>contresUne tr<strong>en</strong>taine de films, images du monde, vontinterpeller, faire réfléchir, émouvoir aussi sans doute,<strong>en</strong>traîner sur des routes lointaines les spectateurs…Dans le grand nord sibéri<strong>en</strong> avec MarkkuLehmuskallio et Anastasia Lapsui auxquels estr<strong>en</strong>du un hommage ; dans les steppes du KazakhstanC’est un professeur de lettres passionné qui a révéléà Catherine Poitevin le cinéma, alors qu’elle étaitinterne au lycée Marseilleveyre. «Avant j’allais au cinévoir des acteurs, comme Marlon Brando, et de jolieshistoires. Là, j’ai compris, <strong>en</strong> voyant le CuirasséPotemkine que le cinéma était un art et un langage.»Après des études d’histoire, sans <strong>en</strong>thousiasme, ellepasse le concours de l’IDHEC (actuellem<strong>en</strong>t la FEMISndlr), sans grand espoir, et… le réussit !L’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, trop théorique à songoût l’<strong>en</strong>nuie un peu, mais lors d’unstage elle r<strong>en</strong>contre Louis Malle quirevi<strong>en</strong>t d’Inde et dont elle devi<strong>en</strong>dral’assistante. Elle va assurer le montaged’une vingtaine de films sur l’Inde, trèsà la mode dans les années 70. «J’aibeaucoup appris avec lui, un homme trèsgénéreux, qui m’a marquée tout commeR<strong>en</strong>é Allio, mon papa <strong>en</strong> cinéma,auquel on ne r<strong>en</strong>d pas assez hommage.»Elle a <strong>en</strong>tre autre appris à monter deslangues, exercice difficile, ce qui lui apermis par exemple de travailler àl’étranger, au Maroc sur le film de SaâdChraïbi, Atash, <strong>en</strong> Egypte sur LesPortes fermées d’Atef Hetata ou <strong>en</strong>Tunisie sur Un Eté à la Goulette de FéridBoughedir. Peu importe le lieu où elletravaille, elle considère que le montageest un «cadeau» et qu’on doit tout faireMANOSQUE | PORTRAIT DE CATHERINE POITEVIN<strong>en</strong> compagnie de Sergey Dvortsevoy, auquel lesr<strong>en</strong>contres consacr<strong>en</strong>t une rétrospective complèteet dont les derniers films, Dans le noir et Tulpan, sontprés<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> ouverture le 2 février.Tout au long de ce voyage, nous r<strong>en</strong>contrerons despersonnages singuliers comme la jeune Mei, qui,NOM : Catherine PoitevinProfession : monteuseSignes particuliers : calme et pati<strong>en</strong>cepour le réussir. L’exig<strong>en</strong>ce, c’est Thierry Garrel (LaSept ARTE) qui la lui a apprise : «Le s<strong>en</strong>s dans un seulplan !»«Le montage consiste à mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce lesqualités du tournage. Le monteur est celui quirassemble tout. C’est un métier difficile où l’onappr<strong>en</strong>d toujours.» Catherine Poitevin a travaillé aussibi<strong>en</strong> pour la télévision (France 3 et Arte) que pour lecinéma. Elle a monté L’Ombre rouge et Balles PerduesCINÉMA31fuyant son village natal, doit affronter la réalité peuaccommodante des grandes villes, <strong>en</strong> Chine d’abord,puis à Londres dans She, a chinese de Xiaolu Guo.Ou Hebba, la jeune journaliste égypti<strong>en</strong>ne du dernierfilm de Yousry Nasrallah, Schéhérazade, prés<strong>en</strong>té<strong>en</strong> avant première, <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce le 5 février ; ou<strong>en</strong>core, les membres un peu «fêlés» de la familleB<strong>en</strong>ade, qui vit dans une banlieue pauvre deJohannesburg, du décapant Triomf de MichaelRaeburn.Nous pourrons aussi découvrir la «Perle Noire dumeilleur réalisateur de docum<strong>en</strong>taire» à Abou Dhabi,Vivre ici, un film inédit de Mohamed Zran qui seraprés<strong>en</strong>t le 6 février au Théâtre Jean le Bleu.Et ceux qui ne voudrai<strong>en</strong>t pas voyager trop loinpourront visiter la République Marseille de D<strong>en</strong>isGheerbrant, ou le Marseille des années 70 <strong>en</strong>découvrant la Lettre à la prison de Marc Scialom,film oublié et retrouvé quarante ans plus tard.Tous ceux qui sont friands de découvertescinématographiques se r<strong>en</strong>dront avec plaisir, pour la23 e année, au théâtre Jean Le Bleu et au Cinéma LeLido de Manosque.ANNIE GAVAR<strong>en</strong>contres cinéma de Manosque04 92 70 35www.oeilzele.netde Jean-Louis Comolli ; Rouge-Midi de RobertGuediguian. Côté docum<strong>en</strong>taire elle a collaboré de1991 à 1995 avec le Suisse Richard Dindo dont ellea monté, <strong>en</strong>tre autres, Arthur Rimbaud, une biographieet Ernesto Che Guevara : Le journal de Bolivie.Elle vi<strong>en</strong>t de terminer le montage de Rachel deSimone Bitton avec qui elle a réalisé <strong>en</strong> 1993Conversation Nord-Sud, Daney-Sanbar et dont elle amonté les films précéd<strong>en</strong>ts : B<strong>en</strong> Barka, l’équationmarocaine pour les Mercredis de© A.Gl’Histoire, et Mur. Des films courageuxet durs : «Plus les films sont tristes,plus je rigole», ajoute-t-elle avec ungrand sourire. Sans doute un moy<strong>en</strong>de se préserver de la viol<strong>en</strong>ce desimages !Catherine souligne la chance qu’ellea eue, mais explique que le métier demonteur est <strong>en</strong> danger : «Beaucoupde producteurs et même desréalisateurs p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que la techniquerègle tout ; or, le montage est lemom<strong>en</strong>t où l’on réécrit le film.» Unmétier ess<strong>en</strong>tiel, qui nécessitepassion, simplicité et modestie :signes particuliers de CatherinePoitevin, et de nombreuses femmes<strong>en</strong> cinéma.ANNIE GAVA

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