36ARTS VISUELSCAC ISTRES | ART-CADEPartie doublePeintures et dessins t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tle dialogue au C<strong>en</strong>tre d’artcontemporain d’Istres. Frank Aslanet Nin Bek expos<strong>en</strong>t leur complicitéseuls et <strong>en</strong> duoAvec la peinture, le dessin revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> force dans laprogrammation des lieux d’art contemporain tantau plan local qu’international. En région, lesexpositions se multipli<strong>en</strong>t comme au C<strong>en</strong>tre d’artcontemporain d’Istres qui propose un duo dejeunes artistes marseillais. L’un, graphiste, NinBek, et le second, peintre, Frank Aslan ont investitous les espaces du c<strong>en</strong>tre d’art contemporain,chacun se prés<strong>en</strong>tant <strong>en</strong> solo alors qu’une salleest accrochée <strong>en</strong> commun.Les deux plastici<strong>en</strong>s travaill<strong>en</strong>t la question duportrait, d’inquiétants regards rougeoyants surfond noir chez Frank Aslan et ligne claire, bandedessinée et référ<strong>en</strong>ces à l’imagerie populairepour Éti<strong>en</strong>ne Beck aka Nin Bek.Chaque esthétique est singulière mais la t<strong>en</strong>tativede jeu <strong>en</strong> duo ne fonctionne pas toujours. Malgréla complicité partagée <strong>en</strong> atelier, mêler deuxexpressions si différ<strong>en</strong>tes suffit-il à provoquerquelques résonances ? La difficulté provi<strong>en</strong>t pourune part de la domination d’un travail sur l’autre,les dessins pr<strong>en</strong>ant l’asc<strong>en</strong>dant sur les peintures :les premiers ont ici un p<strong>en</strong>chant vers uneoccupation marquée des espaces - tel l’éphémèreEssayons pour voirArt et architecture. Deux axes majeurspour Art-Cade, association historiqued’art contemporain à Marseille. Avecde nouveaux collaborateurs les projetsfleuriss<strong>en</strong>tEn 1976, de jeunes artistes liés à la nouvelle écoledes Beaux-arts de Luminy, Anne-Marie Pêcheuret Jean-Baptiste Audat, créai<strong>en</strong>t à Marseille lapremière association pour l’art contemporain(ADDA-Association pour le Développem<strong>en</strong>t et laDiffusion de l’Art), dev<strong>en</strong>ue au fil des expéri<strong>en</strong>cesl’Art-Cade <strong>en</strong> 1993, installée depuis dans lesanci<strong>en</strong>s Bains Douches de la Plaine. Sur ce terreaudes utopies d’un art <strong>en</strong> train des’inv<strong>en</strong>ter, la question de la relationavec des publics non spécialisés atoujours suscité l’intérêt de Jean-Baptiste Audat qui sera à l’initiativede nombreux projets ori<strong>en</strong>tés notamm<strong>en</strong>tvers l’Afrique qu’il connaîtbi<strong>en</strong>. Ce volet militant s’est tournépeu à peu vers le territoire et leshabitants de sa ville d’implantation,Marseille. Il reste un axe majeurdes activités de l’Art-Cade au mom<strong>en</strong>toù l’association se refait unejeunesse avec l’arrivée dans l’équipede trois jeunes architectes :Guillaume Calas, Thibault Maupointde Vandeul, Pierre Audat et d’uneadministratrice chargée de développem<strong>en</strong>t,Aurélie Berthaut.Nin Bek, Les trois graces, <strong>en</strong>cre sur papier © X-D.Rdessin mural réalisé pour l’occasion-, lessecondes préfèr<strong>en</strong>t le cadre plus intime dutableau de moy<strong>en</strong> format. Des échos s’esquiss<strong>en</strong>tpourtant lorsque les portraits de Nin, faits deperles cousues sur des chemises susp<strong>en</strong>dues,amèn<strong>en</strong>t une matérialité troublante pour s’invitervers l’univers pictural de Frank.À deux ça peut être mieux, mais ce n’est pastoujours facile !CLAUDE LORIN3 <strong>en</strong> 1Pas de révolution mais des activités r<strong>en</strong>forcéesvers les questions intriquant architecture, design,urbanisme, paysage et écologie. Le projet, composéde multiples ramifications, est cond<strong>en</strong>sé sous lelabel Archist initié <strong>en</strong> 2009 avec Bernard Plasse etla galerie du Tableau. Trois concepts principauxstructur<strong>en</strong>t cette démarche : Pourparler poursuitle travail d’expositions, r<strong>en</strong>contres et débats à lagalerie des Bains Douches ; Pourm<strong>en</strong>er développeles balades urbaines dans Marseille conçu <strong>en</strong>2004 avec Nicolas Memain et le Périfbus (qui seraaugm<strong>en</strong>té d’une ext<strong>en</strong>sion sous forme de t<strong>en</strong>te) ;Pourvoir, galerie mobile composée de structuresAccrochage de l’exposition Opus Magnum conçue par les étudiants-artistes de la Villa Arson © X-D.ROeuvre de Frank Aslan © C. LorinA II C MIEUXFrank Aslan et Nin Bekjusqu’au 28 févrierC<strong>en</strong>tre d’art contemporain intercommunal, Istres04 42 55 17 10www.ouestprov<strong>en</strong>ce.frde type container, aménagées par un artiste et unarchitecte, et déposées pour un temps dans certainsquartiers de la ville pour se rapprocher deses habitants.«Notre programmation de 2010 est fixée pourl’ess<strong>en</strong>tiel, précise Anne-Marie Pêcheur. Nouscontinuons de promouvoir le travail d’artistesémerg<strong>en</strong>ts et confirmés avec l’expo L’Autre Bord(des artistes du bord méditerrané<strong>en</strong>) <strong>en</strong> automne.Nous avons plusieurs projets avec de nouveauxpart<strong>en</strong>aires comme l’École du Paysage deVersailles, la galerie Laur<strong>en</strong>t Godin, le Gmem.C’est une année de mise <strong>en</strong> place de toutes cesactions et la recherche de nouvellesexpérim<strong>en</strong>tations. Nous <strong>en</strong> feronsde bilan. Mais nous voulons garderun regard passionné sur notre ville».CLAUDE LORINProchaines manifestations :Carte Blanche à Athanor <strong>en</strong> mars,Archist Son <strong>en</strong> avril, Archist Pourm<strong>en</strong>erà partir de mai, Yazib Oulab <strong>en</strong> juin…Art-CadeGalerie des Grands Bains Douchesde la Plaine, Marseille04 91 47 87 92www.art-cade.org
AU PROGRAMMEARTS VISUELS 37VoluptueuxDepuis l’apparition de ses premiers galets surdim<strong>en</strong>sionnés, les Livingstones, véritablesplages de repos à géométrie variable, la jeune designer Stéphanie Marin emballe tout sur sonpassage ! Ses collections Mobileshadows, Livingisland, Liquid et autres Nénuphares auxcouleurs t<strong>en</strong>dres ou acidulées séduis<strong>en</strong>t tout autant les plateaux TV, les hôtels branchés queles particuliers au top des t<strong>en</strong>dances.À Marseille, le C<strong>en</strong>tre de design succombe à son tour à cet art de vivre ultra féminin.M.G.-G.N<strong>en</strong>uphares, Stephanie MarinWorks 2004/2009Stéphanie Marindu 29 janvier au 20 févrierC<strong>en</strong>tredesignmarseille04 91 54 08 88www.designmarseille.orgProv<strong>en</strong>çalC’est au musée Granet à Aix que l’on peut découvrir l’un des plus importants fonds d’œuvresgraphiques de Jean-Antoine Constantin (1756-1844), natif de Marseille. Du coup, le musée Granet luiconsacre son exposition de printemps et rassemble plus de 150 dessins sur 1500 œuvres de sacollection, toutes inspirées par la nature prov<strong>en</strong>çale, Marseille, les paysages aixois et Rome où ilséjourna durant trois ans. Une œuvre à l’orée du romantisme qui, toujours, magnifie les paysages.M.G.-G.Moka Bialetti par Ale+AleDessinsJean-Antoine Constantindu 2 février au 2 maiMusée Granet, Aix04 42 52 88 32www.museegranet-aix<strong>en</strong>prov<strong>en</strong>ce.frLa montagne sainte Victoire de Jean-Antoine ConstantinDisegnoLe design sait ce qu’il doit au génie itali<strong>en</strong> : Sali e Tabacchi, le sigle Agip, ou <strong>en</strong>core la Vespa…Cette exposition revisite les formes qui fond<strong>en</strong>t la grande mythologie collective du design itali<strong>en</strong>à l’occasion de la parution du livre Italianità de Giulio Iacchetti. avec la complicité des graphistesAle+Ale aux éditions Corraini. Le designer a reçu le Compasso d’Oro <strong>en</strong> 2001, et plusieurs deses créations compt<strong>en</strong>t dans les collections de design perman<strong>en</strong>tes du MoMa à New York.Confér<strong>en</strong>ce le 20 janvier à 18h.C.L.Italianitàjusqu’au 24 févrierInstitut culturel itali<strong>en</strong>www.iicmarsiglia.esteri.itAux frontières du réelPhilippe Maquelle -alias Doog Mc’Hell- se prés<strong>en</strong>te comme un «artistephotographe des mondes parallèles». Une carte de visite digne desmeilleures séries de sci<strong>en</strong>ce-fiction pour dire que l’univers urbain, une foiscouché sur papier arg<strong>en</strong>tique, est le lieu de tous ses rêves, tous sesfantasmes, toutes les mutations possibles. Ces villes invisibles, comme illes nomme à l’ombre d’Italo Calvino, sont le fruit d’une manipulation de laréalité : peuplée d’intrus, de mythes, d’objets insolites, de détournem<strong>en</strong>tsd’imaginaires collectifs, la cité finit par se réinv<strong>en</strong>ter.M.G.-G.RedsDoogHouse © Doog McHellMes villes invisiblesDoog Mc’Helldu 3 au 26 févrierLa Fontaine obscure, Aix04 42 27 82 41www.fontaine-obscure.com