Chen Zhen - Muzej suvremene umjetnosti Zagreb

Interview de Chen Zhenpar Jerome SansLe silencesonore ...J. S. Depuis le deport, vatre travail parfe du rapport deforce entre l'homme et la nature, A une epooue oli Janature est devenue conceptuette, reduite a quelquesrores signes dans la ville, celte dimension est plus quejamais a'octuoute.C. Z. Quand on pade de spintualitć on pense trop immediaternent a la religion. Mais l'espritde la nature comme celui de l'homme ont une force spirituelle inderuable. Cetteforce n'est pas une abstraction, c'est une rnatiere substantielle qui influence le systemeemotionnel et irnrnunltaire de notre corps. Le phllosophe AlJemand, Maitce Eckhart adit: "Le corps derne! de l'hornme est l'trnagtnation" Donc "l'esprit" ou la force spirituellede J'homme est l'ame de l'art: Je me suis engage dans cette sphere depuis longtemps. En1990 dans une interview avec vous, je sttuats deja le centre de ma reflexion autour du(apport entre l'hornrne. la nature et la societe de consommation. Dix ans plus tard, malgrel'elargissernent de mes territoires de preoccupattons, cette dimension reste toujourspresente. Si a l'epoque j'avais introduil Ja nature dans rnes ceuvres. c'etait comme pourla confronter avec notre monde artificlel et materialiste. Avec le temps, cet investissemenlde la nature s'est elargi. Je la consrdere aussi comme une puissance therapeutique,comme une balance urationnelle et pour sa dimension spirituelle et critique. J'essayed'tntrodulre la synergie rnytluque de la nature pour mon esprit et pour mon corps.J'emprunle cette force naturelle pour mon travail. Ce desir perpetuel de mettre la nature,au centre de ma reflexton me permel de retrouver cet engagement. En 1995. quand j'atrecouveJ1 de terre l'espace de la Galerie Ghislaine Hussenot atnsi qu'un certain nombred'objef s. c'ćt ait pour creer un lieu de purification: en 1997, le projet de Fu Doo/Pu Dao.Upside-down Buddha- Arrival at Good Fortune presente au CCA de Kitakyushu au Japan,questionnait la relation entre la tradition Bouddhiste, la nature et la prollferatton desprodutts astattques aux durćes dc plus en plus ćpherneres. En 1998, mon Hude pourParis Rive Gauche, S'ancrer dans reou. la terre et evoluer dans t'espace-temps, mettaltl'accent sur la situation de l'homrne dans les grandes rnćgalopoles et sur les relationsentre cycles de production et cycles de la nature. En 1999, Futr a rAng/Qlse? (Sneak away)a Breda en Hollande ironisait sur l'tnvitatlon cl faire de l'art sur une de-charge publiquede 350 hectares sur 50 metres de profondeur. Avec le Jardin lavoir au Centre d'ArtClrnaise et Portique a Albi, c'est l'uttltsatlon de l'eau comme "gućrtsseuse" ann dedepousslerer non seulement les objets quotidiens mais aussi l'espace lui-meme.Tous ces projets, realises en des lleux et des moments dtfferents. s'arttculent entre euxdans une continuation de conscience et de confiancc. C'est ce que ['appelle un "ralentissementrnorcete". un processus qui accumule des experiences dlfferentes sur le mčrnesujet dans le temps ct dans l'espace. Un processus qui me permet d'avotr un certainnornbre de chantiers que je peux rouvrir a n'irnporte quel moment. Comme une se-rie dedosstcrs informatiques que l'on peut rčacttver. reactualiser, telecharger,J. S. l.e mot "entre" me sembie une strateqie chez vous pour ne pas [txer de cib/e et tatssersuJJisamment de champ fibre pour la pensee čC. Z. Toul li fait. C'est aussl une question d'attltude. de facon de regarder le monde. Pourmoi, le monde n'est pas un objet. A I'inverse des Grecs qui ont ete les prerniers a pouvoir35