Valais vadrouille 2008-40 pages (Page 1)

22 RANDONNÉE
La
cabane
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En 1908,
l’ancienne
cabane
en bois,
édifiée
au
Pas-du-Chat.
MÉDIATHÈQUE VALAIS
Grand Combin
Rosablanche
Lac des Dix
Mauvoisin
■ Séquence nostalgie, cet été à la
cabane des Dix. La section Monte-Rosa
du CAS va célébrer le centième anniversaire
de la construction de sa cabane la
plus fréquentée. Episodes mythiques,
anecdotes et souvenirs de toute une époque
feront l’objet d’un DVD débordant
d’images et de témoignages sur une époque
oubliée.
Flash-back sur 1904, l’année où se décide
la construction d’une cabane au fond du
val des Dix. Il y a deux hommes à la base
de l’idée. Le guide Jean-Michel Bournis-
Plan de SITUATION
Aiguilles
Rouges
Cabane
des Dix
AROLLA
Mont-Blancde-Cheilon
de Cheilon
La Ruinette Mont Collon
DES DIX
sen, premier d’une lignée d’alpinistes
bien connus, et l’architecte sédunois
Alphonse de Kalbermatten, qui deviendra
bien plus tard président central du CAS.
C’est le guide Camille Bournissen, petitfils
du premier nommé, qui nous donne la
clé du projet: «Mon grand-père, qui était
le premier guide de la vallée, œuvrait
également en tant que charpentier aux
Mayens-de-Sion et conduisait régulièrement
des groupes au val des Dix. On y
allait à pied par le bisse d’Hérémence.
On faisait le Pleureur, la Luette, le Pigne
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ou le Mont-Blanc-de-Cheilon. Les récits de
l’époque nous disent qu’on dormait dans
les alpages, au Liappey ou au Loutaret,
pour partir à l’aube à la conquête de ces
sommets. C’est sans doute l’inconfort et la
promiscuité de cet hébergement qui ont
amené ces alpiniste à souhaiter la
construction d’une cabane.»
A quinze heures de marche
L’emplacement choisi, à 2650 m, au bas du
glacier de Cheilon, est à la croisée des
chemins, d’Hérémence par la Dixence,
d’Arolla et de Chanrion-Mauvoisin. Imaginons
l’inauguration. Le 28 août 1908, une
joyeuse cohorte de valeureux clubistes qui
part à pied de Sion, pour participer à
l’inauguration du surlendemain. Halte
roborative à Vex, arrivée, à la nuit tombée,
à Pralong, soirée arrosée à l’Hôtel du
Mont-Pleureur. Messe à la petite chapelle
et en route pour ce fameux val des Dix où
serpente librement une Dixence non
encore domestiquée. Arrivée en apothéose
l’après-midi à la nouvelle cabane, raclette,
chamois rôti, viande séchée de mouton, et
controverse gustative sur le mérite de ces
nouveaux potages Maggi, abominés par les
uns, glorifiés par les autres, que l’on
mélange hardiment dans la chaude fraternité
cabanière.
Détail qui laisse songeurs les alpinistes
pressés d’aujourd’hui, nos fringants convives
qui dédient la nouvelle construction à
la jeunesse valaisanne ont totalisé quinze
heures de marche d’approche, en deux
jours, pour mériter la fête.
PLONGÉE DANS L’HISTOIRE
Reconstituée à l’occasion de son centenaire, l’histoire de la cabane
des Dix a nécessité un vrai travail de recherche dans les annales du
Club alpin et dans les anciennes collections de La Cordée et de
l’Echo des Alpes. Jean-François Bringolf, responsable des cabanes
de la section Monte-Rosa, a exploré patiemment les archives, alors
que François Dayer, journaliste (un des nombreux descendants du
gardien Nicolas Dayer) a synthétisé l’histoire. En plus des publications,
cette histoire sera racontée dans un DVD à paraître lors de la
fête du centenaire, le 6 juillet 2008.