Valais vadrouille 2008-40 pages (Page 1)

LLÉNAIRE...2
planches ou de pierres plates. Pour traverser
les parois rocheuses, un canal est
creusé dans des troncs de mélèze emboîtés
les uns à la suite des autres. Dans les
parois rocheuses, ces troncs sont fixés au
rocher par des crochets de bois fichés
dans le roc. Souvent ces troncs doivent
être descendus à l’aide de cordes spécialement
tressées et mesurant parfois 200
mètres (Bisse d’Ausserberg). Le chenal
est souvent muni d’un couvercle de planches
qui servira de passage à un gardien
du bisse ignorant le vertige.
Tunnels et ponts sont utilisés pour franchir
le lit d’un torrent ou éviter un passage
trop délicat en falaise. En 1831, les
consorts du bisse d’Ayent perceront un
tunnel de 100 mètres en brûlant 500 kilos
de poudre.
Nos promenades des Anglais...
Dès les années 1980, les bisses font le
bonheur des touristes et des indigènes
avides de balades sur des parcours balisés
dans un décor de rêve. Les bisses
n’ont cependant pas attendu le XXe siècle
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pour être évoqués dans la littérature.
Emmanuel Reynard, de l’Institut de géographie
de l’Université de Lausanne, dans
son écrit «Utilisation touristique des bisses»
rappelle que l’ethnologue Bernard
Crettaz avait mis en lumière cet intérêt
pour les voyageurs des Alpes entre le XVIe
et le XXe siècle.
Dans l’«Echo des Alpes» (1920), revue du
Club Alpin Suisse, l’historien et érudit
Louis Courthion comparait le bisse de Vex
avec les grands sites touristiques du
moment: «(Le bisse) n’est pas moins
nécessaire à cette station (les Mayens-de-
Sion) de plus en plus connue que la Rouvenaz
à Montreux, le Hohweg à Interlaken
et la Promenade des Anglais à Nice...» En
1948, l’abbé Ignace Mariétan signale que
«Sédunois et Sédunoises se rencontrent
sur ce boulevard rustique». Dès 1931, le
consortage du bisse prolonge, pour des
raisons purement touristiques, l’activité
du canal jusqu’au 20 septembre sur
demande de la Société de développement
des Mayens-de-Sion; dans la même veine,
au bisse du Roh (Crans), la Société de
développement de Crans décide de reprendre
à sa charge l’entretien du chemin du
bisse lorsque celui-ci est abandonné et
remplacé par un tunnel en 1946. Plusieurs
photographes du début du XXe siècle, tels
Charles Paris ou Raymond Schmid, ont
immortalisé ces scènes de promeneurs en
tenue de ville contrastant avec les irrigants
en tenue de travail... Jean Bonnard
Note: cet article est inspiré par l’ouvrage «Les Bisses
du Valais» aux Editions Monographic à Sierre.
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HISTOIRE DES BISSES 5
Bisse du Rho
à Crans,
passerelle des
Amours en 1940.
CHARLES PARIS,
MÉDIATHÈQUE VALAIS-
MARTIGNY
OPTIC 2000
VARONE et STEPHANY
Rue de Lausanne 35
1950 SION
Tél. 027 323 33 26
www.optic2000.ch