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Le Monde des Artisans - Chambre de Métiers et de l'Artisanat des ...

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+InfoELLE A SU• Diversifier son offre, notamment en lançant une bière bio.• S’implanter à l’export en s’associant avec <strong><strong>de</strong>s</strong> artisansimplantés localement.• Fédérer d’autres entreprises autour d’elle pour créerun groupement.• M<strong>et</strong>tre en place une démarche <strong>de</strong> développement durabl<strong>et</strong>out en conservant la fabrication artisanale.• S’enrichir <strong>de</strong> l’expérience <strong><strong>de</strong>s</strong> marchés étrangers pourdévelopper <strong>de</strong> nouveaux produits en France.<strong>et</strong> une gran<strong>de</strong> ouverture d’esprit indispensable.Afin <strong>de</strong> s’implanter en Chine,la brasserie a tiré profit <strong>de</strong> sa présencesur le pavillon Lille-Europe <strong>de</strong> l’ExpositionUniverselle <strong>de</strong> Shanghai en 2010.« C’est à c<strong>et</strong>te occasion que nous avonstrouvé un bon professionnel pour distribuernos produits. Nous sommes désormaisprésents à Shanghai <strong>et</strong> Pékin. » <strong>Le</strong>sdébuts sont prom<strong>et</strong>teurs même si « c’esttrès déroutant ». « Nous n’avons pas dutout les mêmes co<strong><strong>de</strong>s</strong>, reconnaît AnnickCastelain. Il faut donc s’appuyer sur lespartenaires locaux qui connaissent bienle marché. On leur donne un maximumd’informations <strong>et</strong> on travaille main dansla main avec eux. Il ne faut pas arriveravec <strong><strong>de</strong>s</strong> idées préconçues, il faut plutôtvoir ce qui fonctionne. »Comprendre le marché localC’est c<strong>et</strong>te même volonté <strong>de</strong> comprendreles spécificités <strong><strong>de</strong>s</strong> marchés étrangers,c<strong>et</strong>te curiosité, qui a conduit la dirigeanteà s’associer, aux États-Unis, à uneentreprise familiale locale pour trouverle produit adapté au marché américain.« Nous avons créé une bière collaborativeavec un brasseur <strong>de</strong> Chicago, TwoBrothers. Travailler avec lui nous a permis<strong>de</strong> découvrir les goûts <strong><strong>de</strong>s</strong> consommateursaméricains, pour ensuite élaborerune bière française qui puisseleur plaire. » <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux entreprises onttravaillé <strong>de</strong> concert sur la rec<strong>et</strong>te. « <strong>Le</strong>sAméricains aiment quand la bière estforte en houblon. Ils apprécient aussi <strong>de</strong>goûter <strong><strong>de</strong>s</strong> choses différentes », révèleAnnick Castelain. C<strong>et</strong>te expérience a ététrès enrichissante à plusieurs niveaux.« Nous avons notamment découvertle houblonnage à cru, qui consiste àrem<strong>et</strong>tre du houblon pendant la gar<strong>de</strong>.C’est une technique extrêmement intéressante.Du coup, nous l’avons réutiliséepour <strong><strong>de</strong>s</strong> bières <strong>de</strong> saison. »De la même manière, un format créépour l’export, le 33 cl, qui n’existait pasen France, est <strong>de</strong>venu une réussite sur lemarché national. « Tout cela renforcela qualité <strong>de</strong> ce qu’on vend en France »,constate la dirigeante, enthousiaste.Consciencieuse <strong>et</strong> rigoureuse, elle envoierégulièrement quelqu’un sur le terrainpour étudier la commercialisation <strong>de</strong> sesproduits. « Nous vérifions l’implantationen magasin, la gran<strong>de</strong>ur du rayon,les autres produits, le mark<strong>et</strong>ing, lesprix… Ensuite, nous organisons <strong><strong>de</strong>s</strong> réunionsavec les commerciaux pour leurparler <strong>de</strong> la marque <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> éventuellesmises en avant. » Un point importantavec l’export, notamment dans le secteuralimentaire, reste le transport.« Une fois, en direction <strong>de</strong> la Russie,nos fûts ont été gâtés par la chaleur.Nous avons perdu toute la marchandise.Il faut donc vérifier quele transport est bien adapté <strong>et</strong> lematériel conforme. »« Je suis pour le travailcollaboratif »En 2009, Annick Castelain, jamaisà court d’idées, crée le groupement« French Craft Brewers », avec huitbrasseries indépendantes <strong>et</strong> traditionnellesfrançaises. L’objectifest <strong>de</strong> pénétrer le marchéaméricain <strong>et</strong> <strong>de</strong> gagner envisibilité. « <strong>Le</strong> vin français esttrès connu, contrairement àla bière française. Désormais,nous avons plus <strong>de</strong> moyenspour changer la donne. EnFrance, on a tendance à penserqu’un collègue est unconcurrent. Moi, je suis pourle travail collaboratif. » Si la« Ch’ti » a un nom que tout leconnaît désormais en France,ce n’est pas le cas à l’étranger.« Nous m<strong>et</strong>tons donc enavant notre proximité avec laBelgique, qui est connue pourses bières. »Barbara ColasD ÉVELOPPEMENTDURABLEUn positionnementprécurseurEn 1986, la brasserie Castelain lancela première bière bio française. « Noustravaillons <strong>de</strong>puis toujours avec unprocessus le plus naturel possible.Notre bière était vendue dans lesmagasins bio car elle était très légère.Ils nous ont suggéré d’aller plus loin.Et la bière Ja<strong>de</strong> est née », se remémoreAnnick Castelain. « Élaborée à partir<strong>de</strong> matières premières issues <strong>de</strong>l’agriculture biologique, elle estbrassée <strong>de</strong> façon artisanale sansaucun additif. Elle est ainsi certifiéeAB par Écocert. » Mais l’engagement<strong>de</strong> l’entreprise en faveur dudéveloppement durable ne s’arrêtepas là. Elle le prend notammenten compte lors du choix <strong>de</strong> sesfournisseurs : achat <strong>de</strong> bouteilles<strong>et</strong> <strong>de</strong> cartons élaborés à partir<strong>de</strong> matériaux recyclés, encresbiodégradables, proximité dansl’approvisionnement. « Nous avonségalement fait en sorte <strong>de</strong> baisser laconsommation <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> 10 à 6 litrespour la fabrication d’un litre <strong>de</strong>bière. » En ce qui concerneles déch<strong>et</strong>s, la brasserie afait le choix d’être livréeen vrac au niveau dumalt (suppression <strong><strong>de</strong>s</strong>emballages). Enfin,une nouvelle laveuse£<strong>de</strong> bouteilles recycléesavec un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>12 000 bouteilles/heure<strong>et</strong> une consommation d’eaulimitée a été ach<strong>et</strong>ée en2009. L’intérêt pour lesproduits bio <strong>et</strong> locaux étant<strong>de</strong> plus en plus fort, « laJa<strong>de</strong> a enregistré uneprogression <strong>de</strong> 49 %en 2010 », ajouteAnnick Castelain.La marque étaitmême lea<strong>de</strong>r en2012 sur le marché<strong><strong>de</strong>s</strong> bières bioen GMS (gran<strong><strong>de</strong>s</strong><strong>et</strong> moyennessurfaces).Surfant sur c<strong>et</strong>engouement,l’entreprise adéveloppé unnouveau produit :« la Ja<strong>de</strong> en versionambrée ».Ci-contreLa Ja<strong>de</strong>, premièrebière bio <strong>de</strong> France,a été lancée par labrasserie artisanale.<strong>Le</strong> mon<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> artisans ● juill<strong>et</strong>-août 2013 ● 27

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