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Le Monde des Artisans - Chambre de Métiers et de l'Artisanat des ...

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Valérie Luqu<strong>et</strong>, préservationdu patrimoine graphiqueCelle qui arrête le temps© Valérie Luqu<strong>et</strong>C’est à l’École du Louvre,en Histoire <strong>de</strong> l’art, que ValérieLuqu<strong>et</strong> a compris que la restaurationdu papier pouvait <strong>de</strong>venirson métier. Et c’est parun mémoire sur le parcheminqu’elle termine ses étu<strong><strong>de</strong>s</strong>à l’Institut national du patrimoine,avec un diplôme <strong>de</strong>Restaurateur, spécialité artsgraphiques <strong>et</strong> livre. Dès la création<strong>de</strong> son entreprise, en 1999,elle oriente son activité vers lesmusées publics, nationaux <strong>et</strong>régionaux. Pour eux, elle réalise<strong><strong>de</strong>s</strong> constats d’état sur lesfonds d’arts graphiques.Elle restaure les œuvres, surplace ou dans <strong><strong>de</strong>s</strong> ateliers spécialisés,notamment le Centreinterdisciplinaire <strong>de</strong> conservation<strong>et</strong> <strong>de</strong> restauration du patrimoine(CICRP) à Marseille.On lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aussi commentprésenter les œuvres dansles meilleures conditions<strong>de</strong> conservation, avec <strong><strong>de</strong>s</strong> supports<strong>et</strong> encadrements qu’elleconçoit elle-même. « J’aimebeaucoup travailler sur les <strong><strong>de</strong>s</strong>sinsoriginaux d’artistes. Cesont souvent <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres préparatoiresà d’autres œuvres :on entre alors dans la penséedu créateur. J’ai le souvenir particulierd’un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin à l’encre <strong>de</strong>Chine sur papier-calque dont leMusée Matisse, à Nice, m’avaitconfié la préparation en vued’une exposition. C’est uneesquisse d’un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus célèbrestableaux <strong>de</strong> Matisse : La Danse.On voit juste la jambe d’undanseur, il n’y pas d’ombres,pas d’épaisseurs, on est en <strong>de</strong>uxdimensions, mais par quelquestraits noirs, sommaires <strong>et</strong>simples, le mouvement naît,qui va s’imprimer sur l’œuvrefinale. <strong>Le</strong> tableau naît ». De l’artmédiéval à l’art contemporain,Valérie Luqu<strong>et</strong> s’est penchéesur <strong><strong>de</strong>s</strong> centaines d’œuvresInstallée à Carry-le-Rou<strong>et</strong>,Valérie Luqu<strong>et</strong> n’a pas d’atelier.Son atelier est partout : Muséedu Louvre, musées régionaux,monuments historiques…Restauratrice d’art, elle seconsacre au patrimoine graphique<strong>et</strong> aux œuvres sur papier. C<strong>et</strong>tespécialisation rare se double d’unespécialisation plus rare encore :l’encadrement <strong><strong>de</strong>s</strong> pastels duXVIII e siècle. Autant dire que sonsavoir-faire est unique au mon<strong>de</strong>.comme celle-ci, avec uneapproche historique, technique,scientifique <strong>et</strong> physiquequi l’ai<strong>de</strong> à mieux défier l<strong>et</strong>emps, puis agir sur les altérations: les ralentir, les stopper,ou restaurer. « Contrairementà ce que l’on croit, mon métierest un travail d’équipe. Pourle <strong><strong>de</strong>s</strong>sin du Musée Matisse,la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> était un encadrementqui donnait l’impressiond’une œuvre en suspension.Je n’ai pas réfléchi dans moncoin pour trouver la solution,mais avec le conservateur,<strong><strong>de</strong>s</strong> artisans, <strong><strong>de</strong>s</strong> scientifiques…Chaque œuvre pose unproblème unique qu’il fautrésoudre en intervenant lemoins possible. C’est celaqui est enrichissant… » Un peulassée du rythme d’enfer <strong><strong>de</strong>s</strong>appels d’offres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>envergure, Valérie Luqu<strong>et</strong> privilégiedésormais les mises enconcurrence où elle prend l<strong>et</strong>emps <strong>de</strong> cerner la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Et, pour élargir ses perspectives,elle se prépare à <strong>de</strong>venirune spécialiste mondiale <strong>de</strong>l’encadrement <strong><strong>de</strong>s</strong> pastels duXVIII e siècle. Pour résoudre lesproblèmes <strong>de</strong> conservationposés par ces œuvres extrêmementfragiles, Valérie a misau point l’an passé avec les ateliersdu Musée du Louvre unsystème innovant <strong>de</strong> cadreemboîtant, qui équipe <strong>et</strong>protège aujourd’hui 140 pièces<strong>de</strong> la collection. Valérie a aussirepris <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> à l’Université<strong>de</strong> Paris I, pour une thèsed’histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> sciences <strong>et</strong>techniques sur le même suj<strong>et</strong>.International <strong>et</strong> professionnalisant,ce doctorat lui ouvreles portes du mon<strong>de</strong>.EN SAVOIR PLUSvluqu<strong>et</strong>@aol.com©Axelle Georges© Marie-Clotil<strong>de</strong> AnceyChloé Perrin,céramiste, Atelier C à Arles« J’ai grandi à Arles,où mon atelierboutiqueestouvert <strong>de</strong>puis2008. J’ai toujoursvoulu fairequelque chose <strong>de</strong>manuel. J’ai choisil’argile, parcequ’une amie<strong>de</strong> ma mère étaitcéramiste <strong>et</strong> quela voir faire m’adonné envie <strong>de</strong> savoir faire. C’est d’ailleurs chez elleque j’ai accompli une partie <strong>de</strong> mon apprentissage,après les Beaux-Arts en Belgique <strong>et</strong> un CAP tourneurà l’École <strong>de</strong> céramique d’Aubagne. Je suis allée aussiapprendre le raku à Uzès <strong>et</strong> à Barcelone, la faïence àSafi au Maroc… Bref, j’ai bien voyagé avant <strong>de</strong> m’installer,<strong>et</strong> c’est ainsi que j’ai forgé mon savoir-faire : la terrevernissée, les arts <strong>de</strong> la table, la finesse du tournage, un<strong><strong>de</strong>s</strong>ign contemporain, <strong><strong>de</strong>s</strong> couleurs très étudiées… Jevends mes créations sur les salons <strong>et</strong> marchés, <strong>et</strong> biensûr dans ma boutique. Je travaille six jours sur sept,mais chaque jour avec l’argile est une belle journée. »EN SAVOIR PLUSwww.ceramique-atelierc.comMarie-Clotil<strong>de</strong> Ancey,restauratrice <strong>de</strong> tableaux,Anagenesis à Marseille« J’ai eu mon bacà 16 ans, puisune maîtrise <strong>de</strong><strong>Le</strong>ttres classiquesà 20 ans.Ensuite… Gran<strong>de</strong>remise en question.Place à lapeinture classique! Je nevoulais pas êtreartiste, copierm’intéressaitplus que créer. Mais pour apprendre à peindre commeles Anciens, je me suis rendue compte qu’il fallait passerpar une école <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong> tableaux. Je mesuis donc inscrite à l’Atelier-école <strong>de</strong> Châteaurenard,juste pour un an… J’en ai fait quatre <strong>et</strong> j’ai fini diplômée.En 2009, j’ai créé Anagenesis, qui signifie renaissanceen grec ancien. Je restaure, donc, <strong>et</strong> j’ai quelques activitésannexes : cours, copies, portraits. Aujourd’hui, jeme sens mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> ces œuvres, parfois vieilles <strong>de</strong>plusieurs siècles, que les particuliers, les musées <strong>et</strong>les paroisses me confient. Pour restaurer, il fautobserver l’œuvre, ses altérations. Et puis il faut dutemps. Pour mes clients pressés, j’ai ce proverbe :neuf femmes ne peuvent faire un bébé en un mois ! »EN SAVOIR PLUSwww.anagenesis.fr<strong>Le</strong> mon<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> artisans ● juill<strong>et</strong>-août 2013 ● 9

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