ssence, gaz, céréalesou métal, le prix<strong>de</strong>s matières premièresn’en finit plus<strong>de</strong> grimper. Presqu’aucunen’échappe à la hausse <strong>de</strong>sprix. Tributaires <strong>de</strong> leursfournisseurs, les artisans sontlour<strong>de</strong>ment impactés parces fluctuations soudaines etimprévisibles. « Depuis 2004,la hausse <strong>de</strong>s prix s’est accélérée.Ceci est peut-être dû aucoup <strong>de</strong> booster donné à lamondialisation et à la haussedu niveau <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> consommation<strong>de</strong>s pays émergents,notamment la Chine et l’In<strong>de</strong>», indique la FédérationFrançaise du Bâtiment (FFB).Un point <strong>de</strong> vue partagé parSandrine Basili, chargée <strong>de</strong>saffaires économiques <strong>de</strong> laCapeb. Pour la vice-prési<strong>de</strong>nte<strong>de</strong> la Confédération<strong>de</strong> l’artisanat et <strong>de</strong>s petitesentreprises du bâtiment, lahausse du prix <strong>de</strong>s produitspétroliers joue égalementun rôle prépondérant dansl’augmentation. « Beaucoup<strong>de</strong> produits sont fabriqués àbase <strong>de</strong> pétrole. Quand sonprix augmente, celui <strong>de</strong> nombreuxbiens est indirectementimpacté. » Mais ce n’est pasla seule explication. La mainmise<strong>de</strong>s pays émergents surrité est <strong>de</strong> sauver <strong>de</strong>s emplois.Pour ça, on ne peut pas se permettred’augmenter nos tarifs.Quand on travaille <strong>de</strong> la feuilled’or on ne peut pas remplacerce produit par un autre, carsinon le client va aller ache-les réserves <strong>de</strong> matièrespremières les placeen situation <strong>de</strong> quasimonopole,ce qui leurpermet d’augmenterles prix.La prise <strong>de</strong> risques sur lesmarchés financiers est ment à l’origine <strong>de</strong> ses haussesrépétées, comme le rappellepelleégale-Bernard Pérot, artisan boulangeret prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CMA 95.Pour lui, « la thésaurisation<strong>de</strong>s financiers représente ungrave problème. Pour le limiter,il faudrait que l’État réglementela hausse <strong>de</strong>s prix ».La FFB reconnaît les difficultésrencontrées par les artisansface à l’évolution rapi<strong>de</strong><strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong>s matièrespremières. « La difficulté estmoins la tendance à la hausseque les fluctuations autour<strong>de</strong> cette tendance. Quand unartisan du bâtiment rédige un<strong>de</strong>vis, il ne peut pas prévoirles fluctuations sur les troisprochains mois, alors qu’ilconnaît la tendance globalesur cinq ans : la hausse. »Difficile donc <strong>de</strong> composeravec l’instabilité du marché.Ces hausses successivesont un coût qui est rarementrépercuté sur le prix <strong>de</strong> vente.Pour Dominique Panier,gérant <strong>de</strong> l’entreprise EuropeCaoutchouc, « Les prix ducaoutchouc fluctuent énormément.Entre le moment oùon passe comman<strong>de</strong> et l’accusé<strong>de</strong> réception, les prixgrimpent parfois <strong>de</strong> 30 %.On peut toujours négociermais nos fournisseurs sonttributaires <strong>de</strong>s marchés et entant que PME on ne pèse paslourd dans les négociations,c’est à prendre ou à laisser. Sila hausse était régulière, onpourrait la gérer. Mais là, c’estcompliqué ». Et rares sont lescorps <strong>de</strong> métiers épargnés.L’artisanat d’art est durementtouché. Selon AnneMidavaine, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>l’Atelier Éponyme, « la prio-
ter une contrefaçon en Chine.On a besoin <strong>de</strong> matières premières<strong>de</strong> très haut <strong>de</strong> gamme,cela à un coût qui ne peut êtreremplacé. De même pour leshausses du prix du gaz, on estobligés <strong>de</strong> se chauffer ! », s’exclame-t-elle.Le prix <strong>de</strong> l’essence, dont lahausse a été spectaculaire audébut <strong>de</strong> l’année, représenteaussi une charge importantepour les artisans. Si la plupart<strong>de</strong>s chefs d’entreprisessont touchés indirectementlors <strong>de</strong> leurs déplacementsprofessionnels, les artisanstaxis, eux, sont impactésdirectement. « La hausse<strong>de</strong>s prix à la pompe ne datepas d’aujourd’hui. Pourtanton ne peut pas la répercutersur nos tarifs. En effet, c’estla préfecture qui déci<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’augmentation qui intervientune seule fois dans l’année,même si les prix s’envolententre-temps. Du coup c’estnotre bénéfice net comptablequi en prend un coup »,déplore Guy Roth, artisantaxi à Strasbourg.Imprévisibles et répétées, leshausses rognent la marge <strong>de</strong>sartisans sans qu’ils puissentles répercuter à leurs clients,<strong>de</strong> peur <strong>de</strong> les perdre. « Lasituation voudrait que les artisansaugmentent leurs tarifs,argue Sabine Basili (Capeb),mais le jeu <strong>de</strong> la concurrencetire les prix vers le bas et nepas suivre cette règle revien-