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Les antidépresseurs durant la grossesse : des ... - Profession Santé

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LES pages bleues<strong>Les</strong> immunosuppresseurs sont <strong>des</strong> médicaments pharmacologiquementcomplexes. Ils possèdent un index thérapeutique étroit entre le rejetet <strong>la</strong> toxicité, justifiant un monitorage étroit de leurs concentrationssanguines et/ou <strong>des</strong> effets secondaires qu’ils peuvent engendrer.<strong>Les</strong> interactions médicamenteusesL’absorption de MMF peut être significativementdiminuée par les antiaci<strong>des</strong> ou le fer enraison de <strong>la</strong> formation d’un complexe par ché<strong>la</strong>tion.L’exposition à l’immunosuppressionmesurée par l’aire sous <strong>la</strong> courbe a été diminuéejusqu’à près de 90 % lorsque le MMF a étéadministré au même moment que le fer 33 . Il vasans dire que les conséquences d’une telle interactionpeuvent être catastrophiques et qu’ilimporte de bien enseigner au patient l’importanced’espacer de deux à quatre heures <strong>la</strong> prisede fer ou d’antiaci<strong>des</strong> à base de cations. Parailleurs, <strong>la</strong> dose de MMF (ou EC-MPS) doitêtre modulée en fonction <strong>des</strong> autres antirejetsassociés, notamment les ICN. Une interactionsignificative existe entre l’allopurinol et l’AZA.L’allopurinol augmente significativement <strong>la</strong>biodisponibilité du métabolite actif de l’AZA.Des cas d’anémie, de leucopénie et de thrombopénieont été rapportés. Lorsqu’une telleassociation est inévitable, il faut diminuer de 75% les doses <strong>des</strong> deux médicaments 17 .<strong>Les</strong> inhibiteurs du signalde <strong>la</strong> prolifération (ISP)L’histoire <strong>des</strong> ISP aussi appelés « inhibiteurs de<strong>la</strong> mTOR » (mammalian Target of Rapamycin)date <strong>des</strong> années 1970, époque à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> rapamycinea été isolée de Streptomyces hygroscopius,un champignon retrouvé dans le sol del’île de Pâques. <strong>Les</strong> ISP sont le sirolimus (SRL),aussi connu sous le nom de rapamycine (RapamuneMD ), et son dérivé, l’évérolimus (ÉVÉ)(Certican MD ). Leur effet antiprolifératif n’estpas restreint aux lymphocytes et s’appliqueaussi aux cellules néop<strong>la</strong>siques. Ce<strong>la</strong> confère àcette c<strong>la</strong>sse de médicaments un effet potentiellementprotecteur contre certaines formes decancer, considérant que le cancer compte pour23 % <strong>des</strong> décès chez les greffés cinq ans après <strong>la</strong>transp<strong>la</strong>ntation cardiaque. Cette c<strong>la</strong>sse d’antirejetsoffre de plus une nouvelle option thérapeutiquepour <strong>la</strong> prévention de <strong>la</strong> vasculopathiedu greffon. Il s’agit sans doute d’antirejetsprometteurs 34-36 .Effets secondaires<strong>Les</strong> ISP étant de puissants immunosuppresseurs,l’infection devient ainsi un <strong>des</strong> effetssecondaires attendus. Quelques étu<strong>des</strong> ontmontré une augmentation <strong>des</strong> infectionsbactériennes chez les patients recevant un ISP,comparativement à l’AZA 37,38 . En contrepartie,l’incidence d’infection à cytomégalovirusest plus faible chez les sujets traités par un ISPversus le MMF ou l’AZA 36-38 . La toxicité pulmonaire,qui se manifeste sous <strong>la</strong> forme depneumonie interstitielle, a été observée avecl’utilisation du SRL. Il semble que cet effetsoit inexistant avec l’utilisation de l’ÉVÉ. Eneffet, <strong>la</strong> résolution <strong>des</strong> symptômes pulmonairesa été rapportée une fois le SRL remp<strong>la</strong>cépar l’ÉVÉ 39 . <strong>Les</strong> ISP, de par leur effet antiprolifératif,entraînent <strong>des</strong> complications auniveau <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ies. Celles-ci se présentent sous<strong>la</strong> forme de déhiscence de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie sternale,d’infections de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie sternale ou de lymphocèle.La différence entre le SRl et l’ÉVÉquant aux complications de p<strong>la</strong>ies est inconnue.Bien que <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> observationnellestendent à favoriser l’ÉVÉ à cet égard, les différencesdans l’utilisation du SRL et de l’ÉVÉdans les protocoles de chaque étude peuventexpliquer ces résultats. De plus, ils n’ontjamais été étudiés l’un contre l’autre. Eneffet, l’exposition au SRL a été immédiateaprès <strong>la</strong> greffe avec l’utilisation fréquented’une dose de charge, tandis que l’introductionde l’ÉVÉ a été retardée jusqu’à 72 heuresaprès <strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation 37-38 . Par ailleurs,les différences peuvent aussi être re<strong>la</strong>tives à<strong>la</strong> distribution tissu<strong>la</strong>ire et aux concentrationssanguines de l’un ou l’autre <strong>des</strong> ISP.Afin de minimiser ces effets, il est recommandéd’éviter leur utilisation <strong>durant</strong> leprocessus de guérison <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ies. Pour lespatients déjà p<strong>la</strong>cés sous cette thérapie et quirequièrent une chirurgie, on recommandede cesser les ISP au moins une semaine avantl’intervention et de les réinstaurer 14 à 21jours après <strong>la</strong> chirurgie 35 .<strong>Les</strong> ISP n’ont pas de néphrotoxicité inhérenteà leur utilisation, mais ils peuvent potentialisercelle qu’induisent les ICN 14,35,36 . Parailleurs, on a observé une prévalence accruede protéinurie, un prédicteur d’insuffisancerénale chronique, chez les utilisateurs d’ISP 40 .L’utilisation d’un médicament de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>des</strong>inhibiteurs de l’enzyme de conversion oud’un antagoniste <strong>des</strong> récepteurs de l’angiotensine2 comme agent néphroprotecteur està considérer.Données probantes cliniquesEn transp<strong>la</strong>ntation cardiaque, l’ÉVÉ a faitl’objet d’un plus grand nombre d’étu<strong>des</strong> quele SRL. L’ÉVÉ a été comparé à l’AZA chez <strong>des</strong>patients greffés de novo qui recevaient aussi<strong>la</strong> CyA et <strong>des</strong> corticostéroï<strong>des</strong>. À 12 mois, l’incidencede rejet et de vasculopathie du greffonétait significativement moindre qu’avecl’AZA 38 . Une plus petite étude menée avec leSRL a permis d’obtenir <strong>des</strong> résultats semb<strong>la</strong>bles37 .L’utilisation <strong>des</strong> ISP s’est révélée intéressantedans <strong>la</strong> perspective où une diminution<strong>des</strong> doses d’ICN était possible, minimisantainsi <strong>la</strong> néphrotoxicité re<strong>la</strong>tive. Il faut se rappelerque l’insuffisance rénale chroniquesurvient chez près de 7 % <strong>des</strong> greffés cardiaquescinq ans après <strong>la</strong> greffe 41 . La faisabilitéd’une diminution de doses d’ICN avec l’utilisation<strong>des</strong> ISP a été démontrée chez <strong>des</strong>greffés cardiaques présentant une insuffisancerénale plus de six mois après <strong>la</strong> greffe.<strong>Les</strong> résultats ont été concluants quant à l’efficacitéantirejet et à l’amélioration de <strong>la</strong>fonction rénale 35 . Par ailleurs, le sevrage précoce<strong>des</strong> ICN après <strong>la</strong> greffe avec <strong>la</strong> conversionau SRL a été tenté chez un petit nombrede greffés présentant une insuffisance rénale.<strong>Les</strong> résultats ont été décevants puisqu’uneaugmentation du nombre de rejets a étéobservée, justifiant l’arrêt de l’étude 42 . Cesdonnées suggèrent que l’utilisation <strong>des</strong> ICNest essentielle au maintien d’une immunosuppressionadéquate <strong>durant</strong> <strong>la</strong> premièreannée après <strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation 35 .À ce jour, aucun de ces agents n’a démontréune diminution de <strong>la</strong> mortalité, si bien queleur utilisation en greffe cardiaque demeurecontroversée.D’autres étu<strong>des</strong> sont nécessaires pourconfirmer si les bénéfices de cette c<strong>la</strong>sse demédicaments en matière de vasculopathie dugreffon, de rejet aigu, d’insuffisance rénale etd’infections à cytomégalovirus surpassent leseffets secondaires, notamment sur les infectionsde p<strong>la</strong>ies. Le partage d’expériences clini-44 Québec Pharmacie vol. 56 n° 5 septembre 2009

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