15C’est par exemple le cas des villages de « Mounzou, Monzombala, ... dans larégion de Koulikoro. Il arrive aussi que certains chefs de famille n'autorisent quel'aviculture à leurs femmes... Quand l'élevage des ruminants leur est autorisé,traditionnellement, les mâles reviennent à l'homme (époux ou chef de famille).Celui-ci en contrepartie a en charge la garde du bétail (fourniture de cordes,surveillant, ...). 8Traditionnellement, la coutume dispense ou exclut la femme sonrhaye decertains travaux physiques comme l’exploitation agricole. Elle en profite pourl’exclure aussi des questions foncières. C’est ce qui faisait dire à un enquêté àGao que, quand il est question de terre, la femme n’est pas concernée. Et c’estce qui entraînait aussi cette réplique d’un homme à Tombouctou (Kabara) lorsd’une répartition de casiers agricoles quand les ingénieurs voulurent servir enpriorité les associations de femme : « ne nous parlez pas de servir les femmesen premier lieu ; ici, nous sommes entre hommes. Les femmes sont à la maisondans les cuisines ». Et la résistance fut telle que les femmes n’eurent que lesparcelles restantes après que les hommes eurent été servis.En zone rurale et urbaine, les marchés sont animés par les femmes, où ellesconstituent la majorité des commerçants. Mais sur le plan de l’occupation del’espace, elles sont sous les hangars ou au soleil sur les trottoirs, lescouloirs, les devantures des magasins, etc. Ceux qui sont dans les boutiquessous les ventilateurs ou les climatiseurs sont généralement des hommes. Ace niveau, la discrimination est relative à la propriété et aux conditions detravail.Si cette marginalisation économique se traduit par une exclusion de la femmede la gestion de la vie publique dans les communautés, elle va aussi setraduire par une accentuation de la pauvreté féminine, une faiblesse descapacités économiques de la femme. Et celle menant des activités politiques vadonc se trouver handicapée aux moments des compétitions politiques. Carpour l’instant, le succès des candidats est beaucoup plus fonction de leurlibéralité à l’endroit des électeurs que de leur programme politique commenous le confirmait le maire de Mopti : « ce sont celles qui sont brillantes etayant plus de moyens qui ont pu se faire élire. Il ne faut pas non plus oublierqu’à Mopti la question de pouvoir n’est pas un petit jeu. Donc, celui qui veuts’en mêler doit vraiment s’armer davantage et le moyen financier est une armeredoutable qu’il ne faut pas oublier. Or, rares sont les femmes qui veulentinvestir dans la politique. »Des causes économiques de la discrimination des femmes découlent desobstacles dont les principaux sont les difficultés d’accès au crédit et auxautres facteurs de production, la pauvreté, le manque de moyens financierspour faire campagne au moment des élections, etc.1.4 Les causes liées aux traditions politiques maliennesAu Mali, il existe une perception négative du politique. Faire de la politiquerevient à mentir, ruser, duper l’autre. Tout ce qui est « polotiki moko » acteur8 Béridogo Bréhima : « Femmes rurales et innovations techniques : cas du Projet Moulin au Mali », in Bulletinde l’APAD (13), p. 51 - 61.
16politique ou « politiki kuma » propos de l’acteur politique doit être pris avecde sérieuses réserves. Cette situation est exprimée dans le monde des ONGen terme de « politique politicienne ». Selon une étude menée par KadidiaDabo, dans le cadre de l’élaboration de son mémoire de maîtrise, « unefemme honnête et sérieuse ne peut faire de la politique car la politique est l’artde nager dans l’eau sale, or une femme est censée éduquer les enfants, parconséquent, elle doit être exemplaire, toujours présente dans la famille au lieude passer son temps entre les différentes réunions politiques. 9 »Ce faisant, certains hommes refusent de laisser leurs femmes s’approcher del’arène politique. Les acteurs qui ont intériorisé cette perception n’hésitentdevant aucun moyen pour écarter leurs adversaires et particulièrement lesfemmes qui ont moins d’expérience politique et plus de difficultés pourconstituer leurs dossiers.C’est aussi cette perception du politique qui fait dire à cette conseillèremunicipale de Bougouni que « certaines femmes pensent que nous avons reçubeaucoup d’argent sans leur en donner. La politique est aujourd’hui synonymede commerce ». Une autre affirma que son échec s’explique par ladémobilisation de ses troupes lasses d’attendre leur part du gâteau.Donc perception négative du politique et manque de motivation des femmesà militer dans des partis politiques, inexpérience politique des femmes,discrimination des femmes au moment de l’élaboration des listes decandidature (mauvais rang sur les listes), difficultés dans la constitution desdossiers de candidature (absence d’état civil), méconnaissance des textes(lois électorales, charte des partis, etc.), intrigues, manipulation, tels sontles principaux obstacles qui découlent des causes liées aux traditionspolitiques maliennes.1.5. Les causes psychologiquesA Ménaka, lors des dernières élections communales, une femme avait étéélue conseillère communale. Elle a purement et simplement refusé d’exercerla fonction sous la pression des hommes. L’éducation traditionnelle etl’éducation religieuse font que la femme manque de confiance en elle-mêmeet en ses sœurs. L’aliénation qui en découle l’incite à penser comme lamajorité des hommes que la gestion de la vie publique est du ressort del’homme. Celles qui en sont victimes, la majorité, vont donc développer unecertaine inhibition par rapport à la gestion de la vie publique etparticulièrement par rapport à la conquête du pouvoir. C’est pourquoi Dabodit que « les femmes elles-mêmes ne se font pas confiance. Il y a beaucoup defemmes qui préfèrent être coiffées par des hommes que par leur semblable 10 ».Par rapport au pouvoir traditionnel, cette aliénation empêche la femme demener un quelconque combat pour pénétrer ce cercle du pouvoir, levestibule comme l’atteste cette femme de Bougouni : « il y a des préalables à9 Dabo Kadidia : La femme dans l’arène politique malienne, cas de la commune III du District de Bamako,mémoire de maîtrise, Université de Bamako, FLASH, DER des Sciences sociales, section socio-anthropologie,2001 – 2002, p. 33.10 Dabo Kadidia: op. Cit. p. 34
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