17maîtriser avant d’entrer dans un vestibule ; ces préalables, la femme ne lesconnaît pas. »Ce complexe s’exprime aussi par rapport à l’utilisation des facteurs dedéveloppement mis à la disposition de la femme. C’est le cas par exempledans des villages bénéficiaires du Projet MOPOD dans les communes ruralesde l’ancien arrondissement de Sanankoroba où une évaluation à miparcoursfaisait le constat suivant : « On constate jusqu’à présent unecertaine timidité des femmes pour profiter des droits qui leur sont consentis.Dans certaines localités, elles ne prennent pas tout le montant du prêt qui leurest accordé et certaines n’investissent pas le peu qu’elles prennent dans desactivités génératrices de revenus 11 ». La présidente de l’Association pour lapromotion économique de la femme (APEF) de Mopti exprime la mêmesituation en ces termes : « Nous sommes entrain de les sensibiliser pourqu’elles prennent des crédits pour leurs activités mais elles refusent par peur.Voilà des obstacles que nous rencontrons car, à présent, elles n’arrivent pas àse défaire de l’image d’être inférieures » .Le problème est, aussi, abordé sous l’angle de la rétention de l’information,résultat d’un déficit démocratique dans le fonctionnement des associationsen général et des associations de femme en particulier :« Aujourd’hui je peux dire que les présidentes de toutes les associations de lacommune sont vraiment celles qui ont connu une ascension ces dix dernièresannées. Mais le problème est qu’elles veulent rester les seules maîtres du jeuen barrant la route aux autres femmes. Car, c’est elles qui maîtrisent toutesles informations, c’est elles qui participent à tous les séminaires et ateliersdans la région aussi bien qu’à Bamako. Si vous voyez une d’entre elles laisseraller une autre membre de son bureau dans un atelier, c’est qu’elle estmalade. Dans ces genres de conditions je ne vois pas comment les autresfemmes vont émerger ».La peur d’échouer, le manque de confiance des femmes en elles-mêmes, lecomplexe d’infériorité, le manque de solidarité entre les femmes, les effets del’éducation traditionnelle, l’esprit d’adversité et de clan, le manqued’agressivité, tels sont les principaux obstacles qui découlent des causespsychologiques de la discrimination des femmes.1.6. Les causes liées aux violences faites aux femmes etparticulièrement Le harcèlement sexuelC’est « une forme de violence que subissent des femmes se trouvant sousl’autorité d’un homme dont la décision est déterminante pour leur sort. Ils’agit donc de la sexualité monnayée, imposée à la femme en échange del’emploi, de l’évaluation professionnelle ou scolaire. Ce harcèlement peutprendre la forme d’un chantage : menaces proférées à l’endroit de la femmerelatives au blocage de la promotion professionnelle, à la perte de l’emploi, àl’échec scolaire, etc. Les femmes usagers du service public peuvent subir,elles aussi, le harcèlement sexuel ; que leur font subir des hommes dontl’avis ou la décision est déterminante pour la résolution du problème auquel11 Koch Robert et Béridogo Bréhima : Projet MOPOD II, Revue opérationnelle, rapport final, AgenceCanadienne de Développement International, Janvier 2002, p 16
18elles sont confrontées : magistrat, douanier, agents des services de sécurité,etc.C’est ce que confirment les témoignages ci-dessous :- « La violence dans le cadre de ma profession concerne surtout leharcèlement sexuel, j’ai même dû changer de poste pour cela ».(secrétaire de direction, Niamakoro, Bamako, 36 ans)- « Des rapports sexuels sont proposés aux femmes aux postes de douaneen échange de l’exonération des marchandises. Certaines les acceptent,d’autres les refusent ». (commerçante, Bamako, 42 ans) 12 »Le harcèlement sexuel au niveau des services publics est un obstacle àl’épanouissement des femmes. Il porte atteinte à leur dignité et favorise larésistance des époux à l’implication de leurs époux dans la gestion de la viepublique.En conclusion, une plus grande implication de la femme dans la gestion dela vie publique exige des solutions aux obstacles découlant des différentescauses de la discrimination dont les femmes sont victimes :12 Béridogo Bréhima, Mme Zouboye Fatimata Dicko, Mme Djourté Fatoumata Dembélé,Fatoumata Siré Diakité op. cit. p. 13 - 14
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