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Information - RECOFEM

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41Une d’entre elles de Gao dit que « si je suis arrivée à faire beaucoup de chosesc’est grâce à la démocratie. J’ai mon centre d’alphabétisation, ma garderied’enfant, mon périmètre maraîcher, mon ONG. Avant ce n’était pas possible.Tout était aux mains de l’Etat. »Une autre de la commune rurale de Koury affirme « mon activité principaleest le transport. Je me suis d’abord débrouillée pour avoir le prix d’une« Toyota hiace, aujourd’hui, je possède un véhicule 10 tonnes et uneremorque »Le maire de Bougouni affirme : « D. C. possède trois (3) véhicules 10 tonnes,B. K. deux (2) véhicules 10 tonnes, S. D. plusieurs villas et M.M. unepharmacie clinique vétérinaire.Et contrairement à un certain nombre d’années, un peu partout, on retrouvedes femmes « visibles » en première ligne. Le plus important ici n’est pas lenombre mais le phénomène, le processus engagé.4.3.4.2. La femme et le crédit :La micro-finance, c’est la banque des pauvres disait un administrateur. Demanière générale, les femmes n’ont pas accès au crédit classique pour uncertain nombre de raisons dont, essentiellement, l’information et le manquede garantie (les données indispensables pour couvrir les risques que court labanque). Aussi, aucune banque n’a une ligne de crédit, sur fonds propre,destinée aux femmes. Il leur arrive de gérer des fonds de l’Etat ou d’autresorganismes de développement pour le compte des femmes, sur la base dusystème des caisses d’épargne et de crédit.Ces plaintes résument le ressentiment général recensé à travers tout leterritoire par rapport au crédit classique. C’est ainsi que la présidente del’association des vendeuses de poisson de Mopti dit : « Finalement, nousavions compris que ces gens là ne veulent pas nous aider mais plutôt nouscréer d’autres problèmes. Car, comment peut-on comprendre que pour nousaider, ils nous imposent des garanties de terrain ou des sommes que nous nepossédons pas. Souvent, ils nous parlent aussi des délais qui sont difficiles àtenir. Ils oublient que chez-nous les femmes n’ont pas de terrain »Cette responsable d’ONG à Bandiagara renchérit dans ce sens :« A Bandiagara les femmes n’ont pas du tout accès aux crédits puisqu’ellesn’ont pas les fonds de garantie que réclament les structures de micro-crédits.Comment comprendre qu’on puisse exiger des garanties à des gens qui n’ontmême pas à manger. Elles n’ont aucune économie et les conditions d’accès lesempêchent d’avoir des crédits.Sur un autre plan, la Fédération des Associations des Femmescommerçantes et entrepreneurs du Mali estime que 50.000 ou 100.000francs ne permettent pas à une femme de s’enrichir. Le montant appauvritplutôt les femmes. Sur son instigation, un consultant canadien, en faisant letour des banques de la place a constaté que parmi les bénéficiaires de créditil n’y avait pas de femme bénéficiaire d’un engagement de plus de dixmillions de francs CFA.Pour contourner la difficulté, les caisses d’épargne et de crédit passent par lesystème de crédit avec caution solidaire. Le prêt est accordé par le canal del’association. Mais à ce niveau les sentiments sont mitigés. Tandis que

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