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Hépatite C : Soins nutritionnels - SOS hépatites

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Chapitre 3 — L’intervention nutritionnelle pour l’hépatite Clentilles, tofu) et laitières pourraient être mieux tolérées que les protéines animales autres quelaitières. 33 Une petite étude, mais bien exécutée, indique que les protéines d’origine végétale seraientmieux tolérées par les patients d’EH que celles d’origine animale. 34Acides aminés à chaîne ramifiéeAlors que certains acides aminés aromatiques (tyrosine, phénylalanine, tryptophane) sont métabolisésdans le foie, les acides aminés à chaîne ramifiée (AACR : valine, leucine, isoleucine) sont métabolisésdans les muscles périphériques et ne surchargent donc pas le foie.En l’absence d’essais contrôlés, nous disposons néanmoins de données probantes selon lesquelles lesAACR peuvent être utiles chez les patients cirrhotiques et d’EH chronique qui ne peuvent tolérerl’apport recommandé de protéines standards. 28,29,35–39 La supplémentation à long terme aux AACR aété associée à une fonction hépatique et à une accrétion d’azote améliorées chez les patients qui netolèrent pas les protéines. 40,41L’utilisation des solutions nutritives aux AACR devrait être examinée cas par cas. Les expertsconviennent que de nombreux patients ne peuvent tolérer les suppléments d’acides aminésstandards. 5,23,24,29,30,39 Les solutions enrichies aux AACR sont recommandées seulement dans les casd’encéphalopathie et de bilan azoté négatif graves tandis que le dosage des acides aminés standardsest de 0,6 à 0,8 g/kg/jour. 27 Une forte teneur en AACR peut être bénéfique lorsque l’on essaied’améliorer le bilan azoté de patients à forte intolérance aux protéines qui n’ont pas réagifavorablement à un traitement médical agressif de l’EH. 5,23,24,40 Les AACR peuvent aussi servir àmaintenir le bilan azoté positif des individus qui sont dans un état comateux et dont l’état nes’améliore pas, tandis que la cause de l’EH ne peut être décelée. NutriHep®, un supplément nutritifprêt à servir hyperdense en calories contenant 50 % d’AACR, est utilisé actuellement dans plusieurscentres de soins du foie pour l’alimentation par voie orale et entérale. (Plus de précisions sur l’EHfigurent plus loin dans le présent chapitre.)GlucidesLa déficience du métabolisme glucidique causée par la modification de la production et del’entreposage de glucose par le foie peut diminuer la tolérance au glucose. Chez les patientscirrhotiques, on a pu observer une baisse de l’oxydation du glucose conjuguée à une hausse del’oxydation des lipides, phénomène indépendant de l’état nutritionnel. 6,42,43 Chez les patients infectéspar le VHC, on constate une plus forte prévalence du diabète. L’hépatite C chronique peut contribuerau développement du diabète : la diminution de la tolérance au glucose accompagnée de résistance àl’insuline et d’hyperinsulinémie est fréquente chez les patients cirrhotiques, 6,31,32,44 dont environ 20 %contractent le diabète. 45,46L’hyperinsulinémie chronique peut causer la résistance à l’insuline dans les cas de cirrhose,phénomène qui peut être dû à une baisse de la décomposition hépatique de l’insuline, ce qui serait ladéfaillance métabolique primaire due à la cirrhose. 47 Les patients souffrant d’insuffisance hépatiquesont souvent hyperinsulinémiques, ce qui peut augmenter le catabolisme somatique des protéines etdiminuer les taux sériques de glucose. Ces patients démontrent aussi avoir une capacité réduite desynthétiser le glycogène. Ensemble, ces modifications du métabolisme glucidique peuvent mener versune grande instabilité du taux de glucose dans le sang, et causer l’hyper- ou l’hypoglycémie. Le tauxde glucose dans le sang devrait être surveillé attentivement et les taux élevés contrôlés parl’administration d’insuline exogène. Règle générale, la restriction des glucides par intraveineuse ou dessucres alimentaires n’est pas indiquée puisque les glucides sont essentiels pour fournir l’énergieappropriée. 2Il est important de noter que des réductions de l’apport glucidique pourraient être causéesindirectement par l’hyperinsulinémie et aggravées par l’absorption préférentielle de glucides, ce quipeut favoriser les signes de satiété gastro-intestinale et contribuer à l’hypophagie. 48La marge de distribution des macronutriments (MADM) qui est estimée acceptable en ce qui concerneles glucides est de 45 à 65 % de l’apport total d’énergie chez les adultes. Les RAR pour les glucidessont établis à 130 g/jour pour les adultes et les enfants. Même s’il n’y a pas suffisamment de donnéespour fixer l’AMT pour les sucres additionnés, un apport maximal correspondant à 25 % ou moins del’énergie serait adéquat pour prévenir le remplacement d’aliments qui sont des sources importantes demicronutriments essentiels. 26Hépatite C : <strong>Soins</strong> <strong>nutritionnels</strong>Lignes directrices canadiennes pour les intervenants de la santé15

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