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Michel MARCHESNAY - Soup

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dispose , alors que les hypothèses et, surtout, les résultats, restent minces… Onglisse alors de débats épistémologiques (le pourquoi ) vers des problèmes deméthodologie (le comment ).e)Les méthodes indirectes sont très répandues .Elles consistent pour l’essentiel par l’envoi de questionnaires 100 .On nereviendra pas sur les problèmes « techniques » , sauf pour en cerner les écueilsauxquels bien des jeunes chercheurs risquent de se heurter .Ainsi , on ne saurait tirer du questionnaire des hypothèses .Celles-ci sontpréalables à la conception des items , chacun d’entre eux devant contribuer à établirle sens des relations supposées dans la « thèse » soutenue .Toutefois , les réponses obtenues lors d’une enquête exploratoire , sipossible en face-à-face , permettent de réorienter les hypothèses .Il en va toutparticulièrement ainsi en ce qui concerne les définitions, les concepts ou les motsutilisés . On se heurte en effet à des obstacles sémantiques : il n’est pas certain queles mots aient le même sens pour tous les destinataires.Dans cet ordre d’idées , le risque est d’autant plus grand qu’il est fait recoursaux opinions .Ainsi , demander à un chef d’entreprise : « Estimez-vous que votre affaire esten expansion, ou est saine ? » induit des biais cognitifs importants .Or , nombre depublications reposent sur de telles propositions.En d’autres termes, beaucoup de réponses sont fondées sur lesreprésentations du répondant 101 . Or, il est fréquent que le chercheur les prennepour argent comptant , et les considère comme des données objectives. 102Un autre problème « colle » à la méthode : les non- réponses 103 .Par exemple, une enquête sur les mobiles à l’exportation , ou sur l’innovationpâtira d’un nombre de non-réponses important. Le traitement des seules réponsesreçues entraîne un biais. Les « non- répondants » auraient sans doute beaucoup dechoses à dire .Une relance , mais, surtout, un contact direct avec ces derniers ,s’avère des plus utile.Pour pallier ces difficultés , l’élaboration d’un protocole strict s’avère cruciale.En particulier , les concepts mobilisés doivent être définis de façon non ambiguë ,puis « opérationalisés » sous forme de critères factuels ou quantitatifs , afin deréduire les biais dans les réponses, et favoriser les comparaisons .100 Les chercheurs ont recours de façon croissante aux envois par Internet .Sur ce sujet , voir la thèse et lestravaux de Gaël Gueguen , maître de conférences de gestion à Montpellier 3.101 De surcroît, le répondant n’est pas nécessairement la personne visée (les secrétaires , ou les adjoints sechargent de répondre aux nombreux questionnaires envoyés par les Administrations)102 Au demeurant , on est tenté de dire « combien de chercheurs en gestion qui n’ont jamais vu une entreprise deleur vie ! » Cette lacune apparaît très clairement lorsqu’ils doivent traiter des cas de stratégie …Ce qui soulignel’intérêt de la méthode des cas …103 En Amérique du Nord , le taux de réponse est nettement plus élevé. La raison majeure, nous semble-t-il , estque les Nord-Américains sont habitués dès la plus tendre enfance à être évalués sur la base de tests ou de QCM.Ilen résulte également que cette méthode, qu’ils ont subie, est plus familière aux chercheurs .En France, répétonsle,le réflexe est plutôt de méfiance … ou de « ras-le-bol »51

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