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l’humain – citons le vélo et la médecine –,nous sommes arrivés à une telle situationque les limites aux technologies sontpot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t libératrices. On peutalors parler de “limites libératrices”.L’idée est de réduire ce qui diminue notrebi<strong>en</strong>-être et celui de la planète. Celarevi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> définitive, à créerdes espaces de liberté (exemple de la voiture: bannie des villes, elle laisse unespace dédié à l’agrém<strong>en</strong>t des citadins).L’innovation frugale se fait à tous lesniveaux <strong>en</strong> même temps : au niveau personnel,au niveau local, au niveau régional,national, global. La polémique sur lesactions d’ordre individuel ou d’ordre collectifn’est pas intéressante, les deuxaspects doiv<strong>en</strong>t être combinés. A tous lesniveaux, l’innovation frugale impliquela recherche d’informations et de données,et leur divulgation au plus grandnombre. Il s’agit aussi de dev<strong>en</strong>irconsci<strong>en</strong>t et d’éviter la manipulation dutoujours plus ; de se r<strong>en</strong>dre compte desphénomènes d’effet rebond ; de distinguerce qui est écologique de ce qui nel’est pas. Il s’agit bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t d’extrairede manière critique des informationsnoyées par la gabegie d’informations liéeà la mondialisation et à la société de services.Chacune des innovations frugales quisont proposées <strong>ici</strong> peut faire l’objet d’actionsau niveau personnel, local ou pluslarge, actions qui doiv<strong>en</strong>t par ailleursdonner lieu à des débats démocratiques.Ces pistes sont prés<strong>en</strong>tées pour lancerun débat qui doit se faire <strong>en</strong> tout lieu.1 - Refus de certainestechnologiesIl ne s’agit pas d’être contre toutes lestechniques. Le problème, c’est que ledéveloppem<strong>en</strong>t technique est aujourd’huiassocié à la croissance de la consommation.Le moy<strong>en</strong> d’y remédier, c’est de limiteret d’intégrer des limites aux technologies.Or, certaines d’<strong>en</strong>tre elles, par définition,ne peuv<strong>en</strong>t pas être limitées : ellesdoiv<strong>en</strong>t être refusées. La première innovationfrugale, c’est de compr<strong>en</strong>dre que certainesrecherches ne doiv<strong>en</strong>t peut-être pasêtre <strong>en</strong>treprises, compr<strong>en</strong>dre qu’il fautpeut-être refuser de développer les OGM,le nucléaire, les nanotechnologies, le clonage,les armem<strong>en</strong>ts… Vo<strong>ici</strong> un thèmequi devrait faire l’objet de débats continuelsdans la société : quelle technologiesdoiv<strong>en</strong>t être refusées ? Les OGMrépand<strong>en</strong>t leurs gènes dans toute la flore,le nucléaire implique la radioactivitéquand les recherches ne se font pas <strong>en</strong>milieu confiné. Que va-t-il se passerlorsque les nanotechnologies (2), quisont par ess<strong>en</strong>ce des techniques ultra-efficaces— <strong>en</strong> supprimant à terme descontraintes de taille, de poids, de coût —vont se développer à tout va ? Voilà unetechnologie qui pourra, plus que touteautre, exploser par effet rebond, ce qui esttrès prévisible s’il n’y est pas mis delimites. Les puces électroniques risqu<strong>en</strong>tpar exemple de se retrouver dans tous lesproduits de consommation, dans les animauxdomestiques, bi<strong>en</strong>tôt chez leshumains. Nous ne connaissons pas <strong>en</strong>coretous les effets pervers associés à cettetechnologie, mais on <strong>en</strong>trevoit déjà undanger de contrôle de l’humain par latechnique. Le danger est d’autant plusgrand que l’on parle même d’une dangereuseconverg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre NBIC, nanotechnologies,biotechnologies, technologiesde l’information et sci<strong>en</strong>ces cognitives.L’action individuelle consiste alors àrefuser les OGM, à refusé d’être pucé oude voir son animal ou ses objets pucés,d’utiliser de l’énergie nucléaire, d’avoirune arme.Au niveau de la démocratie locale, ils’agit de fonder des zones sans OGM, sansnucléaire, sans armes, à l’image de ce quecertaines communes font déjà.Ce g<strong>en</strong>re de décisions peut <strong>en</strong>suiteatteindre des niveaux plus élevés. C’estpar référ<strong>en</strong>dum que la Suisse a refusé lesOGM et l’Autriche le nucléaire (3).2 - RéductionIl ne s’agit pas de mettre des limites àl’humain mais aux systèmes technicosociaux.Ces derniers sont associés à certainsproduits de consommation clés, etc’est pour cela que la remise <strong>en</strong> cause decertain produits de consommation est diff<strong>ici</strong>le; mais d’un autre coté, cettedémarche a des conséqu<strong>en</strong>ces ét<strong>en</strong>dues,voire un pot<strong>en</strong>tiel de changem<strong>en</strong>t desociété.Avoir une voiture n’implique pas seulem<strong>en</strong>tl’usage de la voiture, mais aussitout un mode de vie, des manières de s’organiser,des types de consommation.Donc des choix personnels ou politiques(2) Pièces et main d’œuvre, Gr<strong>en</strong>oble ; numéro del’Ecologiste sur les nanotechnologies ; voir Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°335, <strong>en</strong>tre autres.(3) Note de la rédaction : ce débat est abordé dans ledossier “Technologies contre autonomie” de Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°338, que l’auteur n’avait pas <strong>en</strong>core lu quand il arédigé ce dossier.DRappliqués pour remettre <strong>en</strong> cause unusage ou une activité donnée pourrontavoir des conséqu<strong>en</strong>ces assez larges versla frugalité.Réduire au niveaudes usagesDans cette deuxième innovation frugale,nous réalisons que nombre de techniquesdoiv<strong>en</strong>t être sérieusem<strong>en</strong>t réduites.Trois technologies à remettre <strong>en</strong>cause <strong>en</strong> priorité sont le trio voiture/avion/télé,qui sont de grands générateursd’effet rebond et qui, par leursimplications, ont de lourdes conséqu<strong>en</strong>ces.Quand on remet <strong>en</strong> cause la voiture,on remet <strong>en</strong> cause les supermarchés,Pour des laveries collectives et conviviales.les déplacem<strong>en</strong>ts à tout va, l’éparpillem<strong>en</strong>tdes activités et des amis. C’est aussiun objet symbole dévastateur pour lemonde : que se passera-t-il lorsque les80 % de l’humanité qui possèd<strong>en</strong>t 13 %de voitures voudront atteindre notre tauxde motorisation ? En fait, si on déf<strong>en</strong>dl’écologie et l’équité, la voiture individuell<strong>en</strong>’est tout simplem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>visageable.Bi<strong>en</strong> sûr, pour grand nombre de personnes,l’abandon de la voiture est diff<strong>ici</strong>leà cause de leur façon de vivre. Maisc’est justem<strong>en</strong>t parce qu’une telle décisiona de nombreuses implications qu’elle estintéressante : nous devrons habiter prèsde notre travail, nous ne pourrons plusaller au supermarché, nous ne ferons plusde va-et-vi<strong>en</strong>t jusqu’à notre maisonsecondaire, nous réappr<strong>en</strong>drons le local.Il s’agit justem<strong>en</strong>t de modifier nos façonsde vivre. La voiture est utile pour les casd’urg<strong>en</strong>ce de médecine et d’inc<strong>en</strong>dies.SILENCE N°34011Novembre 2006

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