LivresJacques Ellul,p<strong>en</strong>seursansfrontièresPatrick Troude-Chast<strong>en</strong>et(sous la direction de)Ed. Esprit du temps,Le Bouscat,2005 - 370 p. - 21 €Cet ouvrage collectif repr<strong>en</strong>dpour l’ess<strong>en</strong>tiel les interv<strong>en</strong>tionsd’un colloque consacré à JacquesEllul qui s’est t<strong>en</strong>u <strong>en</strong> 2004. Cetype d’ouvrage offre un intérêtcertain lorsqu’il est réussi, ce quin’est pas toujours le cas. Pourcelui-ci, la réussite est manifesteet le lecteur a <strong>en</strong>tre les mains un<strong>en</strong>semble de contributions fournissantde nombreux éclairagessur l’œuvre abondante et complexede Jacques Ellul.Ellul était connu pour sesouvrages théologiques, ainsi quepour ses livres d’analyse critiquede la technique. La lecture dediverses contributions montre ladiversité de ses travaux : histoiredu droit, sociologie, comm<strong>en</strong>tairesde Marx, etc. La critique du “systèmetechn<strong>ici</strong><strong>en</strong>” est mise <strong>en</strong>perspective par plusieurs auteurs(André Vitalis, Luci<strong>en</strong> Sfez).D’autres analys<strong>en</strong>t les converg<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>tre Ellul et Ivan Illichou Bernard Charbonneau (JeanRobert, Daniel Cérézuelle).Certains contributeurs revisit<strong>en</strong>tEllul dans la perspective de ladécroissance, c’est le cas d’AlainGras et de Fabrice Flipo. Sesnombreux travaux théologiquessont évoqués par Eti<strong>en</strong>ne Dravasaet David W. Gill. Enfin, plusieursauteurs poursuiv<strong>en</strong>t une discussiondéjà anci<strong>en</strong>ne qu’ils avai<strong>en</strong>tvisiblem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cée du vivantde Jacques Ellul (Eti<strong>en</strong>neDravasa, Didier Nordon, PatrickTroude-Chast<strong>en</strong>et). Il faut <strong>en</strong>finsignaler que cet ouvrage fournitune biographie et une bibliographiecomplète de Jacques Ellul.Ce livre, dans sa diversité, offredonc l’occasion d’une meilleureconnaissance des réflexionsd’Ellul et permet de mieux ser<strong>en</strong>dre compte à quel point il futun précurseur (rappelons que Latechnique ou l’<strong>en</strong>jeu du siècle estparu <strong>en</strong> 1954 !). Ce n’est doncpas par hasard que Jean-LucPorquet a titré son livre d’introductionà l’œuvre d’EllulL’homme qui avait (presque) toutprévu. Sans repr<strong>en</strong>dre cette formulationsans doute exagérée,il faut reconnaître que les écritsd’Ellul sont d’une étonnanteactualité, et qu’il reste un auteurqui peut nous éclairer, ce qui nesera pas de trop dans la situationoù nous sommes. Jean-MarcLuquet.Pétroleet viol<strong>en</strong>cesau Congo-BrazzavilleLes suitesde l’affaire ElfYitzhak KoulaEd. L’Harmattan2006 - 252 p. - 21,50 €La France queje combatsThéophile KouamouoEd. l’Harmattan2006 - 166 p. - 15 €Alors que le Congo-Brazzavillea <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>ché un processus démocratique,<strong>en</strong> 1991, la confér<strong>en</strong>c<strong>en</strong>ationale souveraine demande unaudit d’Elf-Congo. C’est le débutde l’affaire Elf et les autoritéspolitico-pétrolières françaisesessai<strong>en</strong>t de repr<strong>en</strong>dre la main.Résultat : quatre coups d’Etatsdont deux masqués sous forme deguerres civiles, le retour de la dictature,des élections truquées <strong>en</strong>2002… des massacres de populationsciviles pour couronner letout. Le procès d’Elf <strong>en</strong> 2003 a-t-il mis fin à la pompe à fric dupétrole ? Non seulem<strong>en</strong>t les jugesn’ont pu accéder à tous les docum<strong>en</strong>ts,le gouvernem<strong>en</strong>t françaisopposant le secret déf<strong>en</strong>se, maissur place s’est reconstituée unemafia un instant secouée :aujourd’hui la Société nationaledes pétroles du Congo use desmêmes mécanismes pour continuerà pomper le pétrole et lesbénéfices, avec la compl<strong>ici</strong>té dugouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place. Dans lepremier livre, après une longuedémonstration des li<strong>en</strong>s pétropolitiquesdu pays et de la reprise<strong>en</strong> main par Elf dev<strong>en</strong>u Total,l’auteur prés<strong>en</strong>te les conséqu<strong>en</strong>cesde ce pillage sur le pays :l’abs<strong>en</strong>ce de libertés, l’abs<strong>en</strong>ce dedémocratie, la chasse aux opposants,la prés<strong>en</strong>ce des trafiquantsd’armes… Le pillage est si bi<strong>en</strong>organisé que lorsque le baril voitson prix multiplié par trois <strong>en</strong>deux ans, cela ne profite <strong>en</strong> ri<strong>en</strong>au Congo dont la dette continueà s’alourdir. Le niveau de rev<strong>en</strong>udes habitants s’effondre. Certains,<strong>en</strong> faisant le plein de leur voiture,s’étonneront sans doute que desimmigrés Congolais essai<strong>en</strong>t defuir leur pays.L’auteur du deuxième ouvrage,né à Charleville-Mézières, dontles par<strong>en</strong>ts sont Camerounais,après une école de journalisme,écrit dans différ<strong>en</strong>ts journauxavant d’être <strong>en</strong>voyé par LeMonde comme correspondant àAbidjan. Il y découvre la désinformationmise <strong>en</strong> place par laFrance dans de nombreux pays del’Afrique de l’Ouest et comm<strong>en</strong>tcela va déstabiliser la Côted’Ivoire.Il <strong>en</strong>voie un article…celui-ci est complètem<strong>en</strong>t réécrit,mais signé de son nom ! Il ne lesupporte pas, rappelle qu’il s’estdéjà <strong>en</strong>gueulé avec Steph<strong>en</strong>Smith qui avait glissé une phrasefausse dans un de ses articlesprécéd<strong>en</strong>ts. Il ne veut plus relayerle grand quotidi<strong>en</strong> national à labotte de la diplomatie françaiseet devi<strong>en</strong>t journaliste dans lesjournaux locaux où il <strong>en</strong>gage la“résistance journalistique” contrela Françafrique. La réplique netarde pas à v<strong>en</strong>ir : une rumeurcourt à Abidjan qu’il aurait fél<strong>ici</strong>téle pol<strong>ici</strong>er qui a assassiné unjournaliste français ! Les autresjournaux français pour lesquelsil pige le lâch<strong>en</strong>t les uns après lesautres. C’est raconté comme unmauvais roman, mais cela a lemérite de montrer comm<strong>en</strong>t nosmédias sont <strong>ici</strong> muselés par lespuissances de la Françafrique.FV.S!l<strong>en</strong>ce ne commercialise pas les livres prés<strong>en</strong>tés dans cette rubrique.L’économiePatrick Troude-Chast<strong>en</strong>et(sous la direction de)Ed. L’Esprit du temps(BP 107, 33491 Le Bouscat)2005 - 230 p. - 21 €Jacques Ellul, tout au long de sonœuvre, n’a jamais cessé de critiquerla place de l’économie dansnotre manière de p<strong>en</strong>ser la société.Repr<strong>en</strong>ant <strong>ici</strong> les analyses dece précurseur de la critique de lasociété techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne, les cahiersJacques-Ellul donne <strong>ici</strong> la paroleà plusieurs personnes qui analys<strong>en</strong>tet propos<strong>en</strong>t une suite auxidées de Jacques Ellul : SergeLatouche propose la décroissance,Jean Jacob montre les li<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tre la p<strong>en</strong>sée de Jacques Ellulet la démarche de José Bové,Patrick Troude-Chast<strong>en</strong>et replaceles positions d’Ellul dans lecontexte des années 30 et montrecombi<strong>en</strong> sa critique est toujoursd’actualité. Le livre est complétépar des reprises de textes deJacques Ellul et de BernardCharbonneau. Des rappels utilespour cadrer les débats actuels surl’altermondialisation. MB.Bouffeà baffes,pub à claquesJérôme d’ArcyEd. Jouv<strong>en</strong>ce2005 - 158 p. - 14,90 €Si nous nous nourrissonssi mal, c’esttout simplem<strong>en</strong>tparce que noussubissons, que nous<strong>en</strong> ayons consci<strong>en</strong>ceou non, unmatraquage publ<strong>ici</strong>taireperman<strong>en</strong>tqui nous <strong>en</strong>traînedu côté de la malbouffe.Anci<strong>en</strong>publ<strong>ici</strong>ste reconvertià la naturopathie, l’auteur nousmontre comm<strong>en</strong>t les pubs, lesmarques, les publ<strong>ici</strong>taires s’ypr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour créer des pulsionsdans le s<strong>en</strong>s qu’ils recherch<strong>en</strong>t,comm<strong>en</strong>t le m<strong>en</strong>songe s’organisevia la pub et combi<strong>en</strong> il est utilede s’éduquer pour appr<strong>en</strong>dre àrésister à ces pressions.Décorticage de quelques publ<strong>ici</strong>téset de ce qui est soi-disant bonpour vous. Un style direct, prochede celui des publ<strong>ici</strong>stes, pour unlivre presque trop facile à lire.FV.SILENCE N°340 52Novembre 2006
Les coulissesdu commerceéquitableL E L I V R E D U M O I SChristian JacquiauEd. Mille-et-une-nuits, 2006 - 476 p. - 22 €Commissaire aux comptes, Christian Jacquiauavait déjà publié <strong>en</strong> 2000, un excell<strong>en</strong>t ouvrageLes coulisses de la grande distribution (éd. Albin-Michel). Il se p<strong>en</strong>che cette fois-ci sur ce qu’il appelle<strong>en</strong> sous-titre les “m<strong>en</strong>songes et vérités d’un petit businessqui monte” et dénonce avec vigueur le conceptmême tel que prés<strong>en</strong>té principalem<strong>en</strong>t par la marqueMax Havelaar. Une <strong>en</strong>quête <strong>en</strong> profondeur qui nouspermet d’appréh<strong>en</strong>der une nouvelle fois que l’idée d’uncommerce équitable soulève de nombreuses questionsdont les réponses ne sont pas connues. Il comm<strong>en</strong>cepar rappeler que si l’on parle beaucoup de commerceéquitable, pour le produit où il est le plus développé, lecafé, il ne représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core que 0,01 % du commercemondial et que se focaliser sur ce café, c’est pr<strong>en</strong>drele risque d’oublier les 99,99 % de commerce inéquitable.Il rappelle que jusqu’<strong>en</strong> 1989, l’accord internationaldu café mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 1962 permettait uncontrôle des prix garantissant aux producteurs de bi<strong>en</strong>meilleurs prix que le commerce équitable aujourd’huiet qu’il faudrait peut-être mieux se battre politiquem<strong>en</strong>tcontre l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce,et obt<strong>en</strong>ir le rétablissem<strong>en</strong>t de cet accord, cequi concernerait l’<strong>en</strong>semble de la production. Il rappelleaussi que sur le prix payé par le consommateurdans un bar pour un café, la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le cafééquitable ou non n’est pas significative puisque seul<strong>en</strong>viron 1 % du coût repart au producteur, 99 % sertaux intermédiaires. Actuellem<strong>en</strong>t, au niveau mondial,5,5 milliards de dollars revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aux producteurs…contre 27 à 32 milliards avant 1989 ! Le 0,01 % ducommerce équitable n’y change ri<strong>en</strong>, au contraire, onpeut craindre que cela <strong>en</strong>traîne une dépolitisation visà-visdu commerce international, chaque consommateurde café équitable ayant l’impression d’avoir faitsa part.Christian Jacquiau rapporte une étude faite par Anneet José Brochier, animateurs de JBA Agroconcept, quiont <strong>en</strong>quêté sur le remplacem<strong>en</strong>t des “coyotes” dénoncéspar Max Havelaar par des structures dites équitables.Selon Max Havelaar, ces coyotes collecterai<strong>en</strong>tle café à des prix bas et <strong>en</strong>caisserai<strong>en</strong>t la différ<strong>en</strong>ce.L’<strong>en</strong>quête conclut que les “coyotes” étai<strong>en</strong>t rares etqu’il faut mieux parler de “colporteurs”, que la plupartfont des marges tout à fait correctes sans plus.Mais note l’étude, leur disparition a <strong>en</strong>traîné unmanque social important : la plupart acceptai<strong>en</strong>t deram<strong>en</strong>er de la ville des pièces mécaniques, des alim<strong>en</strong>ts,des médicam<strong>en</strong>ts, faisai<strong>en</strong>t circuler l’information<strong>en</strong>tre les villages, comme les colporteurs <strong>ici</strong> auparavant.La nouvelle organisation proposée par le commerceéquitable se traduit par un léger bénéfice financiermais par une importante perte de li<strong>en</strong> social.L’arrivée de la grande distribution a provoqué un effetsecondaire : Max Havelaar a dû garantir des volumesimportants, ce qui a impliqué sur place une organisationde plus <strong>en</strong> plus c<strong>en</strong>tralisée qui a progressivem<strong>en</strong>texclu les plus petits et les plus éloignés des circuits.L’étude conclut que le bénéfice économique a profitéaux plus privilégiés au détrim<strong>en</strong>t des plus pauvres.Bonjour l’équitable ! Les soi-disant coyotes ont étéremplacés par des loups occid<strong>en</strong>taux. Oxfam international,une grande ONG, a d’ailleurs publié un importantrapport sur ce sujet dès 2002 “Une tasse de caféau goût d’injustice”. Christian Jacquiau rappelle queles Coyotes pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 2 % du prix dupaquet de café… c’est-à-dire exactem<strong>en</strong>t ce que pr<strong>en</strong>daujourd’hui Max Havelaar !Encore un exemple d’aide au développem<strong>en</strong>t qui a maltourné ! L’auteur souligne que l’un des principauxdéfauts du commerce équitable est qu’il a été p<strong>en</strong>sédepuis le Nord, <strong>en</strong> fonction des critères du Nord etnon <strong>en</strong> fonction des paysans du Sud. Bref, c’est parceque nous avons besoin de café, de chocolat, de thé, decoton… que nous essayons de mettre <strong>en</strong> place desfonctionnem<strong>en</strong>ts qui nous donn<strong>en</strong>t bonne consci<strong>en</strong>ce.A partir du mom<strong>en</strong>t où l’on veut jouer dans la courdes multinationales qui gèr<strong>en</strong>t la grande distribution,il n’y a pas de miracles : il faut faire du profit pour lesintéresser et, c’est un comble, pour satisfaire lesgrands magasins, s’<strong>en</strong>gage maint<strong>en</strong>ant une course à ladiminution des coûts de production… donc des pressionssur les producteurs piégés dans une course sansfin. Ce qui explique que, par exemple, au Mexique, desgroupem<strong>en</strong>ts de producteurs ont cessé de v<strong>en</strong>dre dansles réseaux de commerce finalem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> peu équitable.Ces élém<strong>en</strong>ts d’analyses étant posés dès le début del’ouvrage, Christian Jacquiau se conc<strong>en</strong>tre alors sur lecas de Max Havelaar. Cette marque ne pouvant ignorerces études, comm<strong>en</strong>t expliquer qu’elle continue àfaire comme si de ri<strong>en</strong> n’était ? Tout simplem<strong>en</strong>t parcequ’elle compte des salariés qui assur<strong>en</strong>t leur paiegénéreuse à la fin du mois et que le créneau fonctionnebi<strong>en</strong>. Bref, Max Havelaar est une <strong>en</strong>treprise dev<strong>en</strong>uecomme les autres pour qui ne compte que lechiffre d’affaires. Un moy<strong>en</strong> d’augm<strong>en</strong>ter les margesde la grande distribution est de diminuer la traçabilitédes produits, c’est-à-dire de limiter les contrôles sur leterrain, très coûteux. La Direction générale desfraudes s’<strong>en</strong> est inquiété à plusieurs reprises, <strong>en</strong>constatant l’impossibilité pour des importateurs àfournir les élém<strong>en</strong>ts nécessaires pour prouver le respectde leurs chartes. Cette difficulté à travailler dansla transpar<strong>en</strong>ce n’épargne pas non plus les autresacteurs du commerce équitable (Artisans du monde,réseau Minga…) mais note l’auteur, leur discours seveut beaucoup plus modeste et les remises <strong>en</strong> cause ysont nombreuses. L’auteur analyse <strong>en</strong>suite les différ<strong>en</strong>tspart<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong>tre Max Havelaar et les multinationales(MacDo, Dagris, Nestlé, Accor…) et <strong>en</strong>montre les limites. Il montre aussi que Max Havelaarrisque de bi<strong>en</strong>tôt disparaître, les grandes <strong>en</strong>seignesétant toutes <strong>en</strong> train de réfléchir à leurs propresfilières de “commerce équitable”. L’av<strong>en</strong>ir sembledonc comme le dit jolim<strong>en</strong>t l’auteur “un îlot d’équitabledans un océan d’inéquitable”. Il essaie alors depointer un certain nombre de sujets à résoudre pouraller vers un commerce plus équitable : pourquoi allerchercher loin ce que l’on peut produire localem<strong>en</strong>tquand on connaît le prix énergétique des transports ?Comm<strong>en</strong>t intégrer la dim<strong>en</strong>sion du transport (aviondestructeur du climat, navire sous pavillon de complaisance)dans la question “équitable” ? Comm<strong>en</strong>t assurerla transpar<strong>en</strong>ce des prix ? Comm<strong>en</strong>t assurer unejuste rémunération quand même les fondateurs deMax Havelaar, Frans van der Hoff et Nico Rooz<strong>en</strong>,reconnaiss<strong>en</strong>t que “le petit producteur de café [équitable]avec ce salaire journalier, est <strong>en</strong>core loin dusalaire minimum <strong>en</strong> vigueur au Mexique”. Ret<strong>en</strong>ons <strong>en</strong>conclusion ce que nous dis<strong>en</strong>t les petits producteurs duSud : “depuis la v<strong>en</strong>ue de Max Havelaar, nous sommestoujours pauvres”. Par contre les cadres de la marqueont de bonnes paies, merci pour eux. Et l’auteur deconclure que Max Havelaar est surtout un marchandd’images et non une initiative solidaire. Un pavé fortintéressant pour mieux compr<strong>en</strong>dre les <strong>en</strong>jeux et lesacteurs de ce commerce <strong>en</strong>core à r<strong>en</strong>dre équitable.MB.LivresLe déserteurMauri<strong>en</strong>neEd. L’échappée2005 - 112 p. -10 €Sous le pseudonymede Mauri<strong>en</strong>ne,Jean-Louis Hursta publié <strong>en</strong> avril1960, ce livre pourla première fois.Il explique pourquoi,<strong>en</strong> tant qu’off<strong>ici</strong>er,il a profité d’une permissionpour déserter, <strong>en</strong> pleine guerred’Algérie. Le texte est immédiatem<strong>en</strong>tinterdit. Réédité <strong>en</strong> 1991p<strong>en</strong>dant le premier conflit <strong>en</strong>Irak, il est de nouveau rééditéaujourd’hui pour rappeler qu’iln’existe pas de guerre juste etqu’il faut savoir refuser nosguerres coloniales. Un docum<strong>en</strong>tà lire et à faire lire. MB.Du soleil dansmon assietteEd. Bolivia Inti1, rue Juli<strong>en</strong>-Grolleau,44200 Nantes2006 - 68 p. - 12,50 €L’associationBolivia Inti propose<strong>ici</strong> des recettes decuisine triées selonles différ<strong>en</strong>tessortes de fourssolaires ou de foursà bois amélioréspour les jours sanssoleil… Vingt ansaprès Le Soleil àvotre table édité parS!l<strong>en</strong>ce, un travail fort utile des<strong>en</strong>sibilisationsur le pot<strong>en</strong>tiel de la cuissonsolaire <strong>ici</strong> et là-bas. MB.B . D .Le paysdes cerisiersFumiyo KounoEd. Kana (Dargaud)2006 - 106 p. - 10 €Après la BD choc G<strong>en</strong>d’Hiroshima, pouvait-on <strong>en</strong>corese p<strong>en</strong>cher sur le drame japonaisdu bombardem<strong>en</strong>t atomique ?Dans ce manga (qui se lit doncà la japonaise), Fumiyo Kounoy réussit pleinem<strong>en</strong>t, dans unstyle plus intimiste. Elle raconteSILENCE N°34053Novembre 2006