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DRParking vélos à Portland (Orégon- Etats-Unis).• réduction de la production,• baisse et partage du temps de travailrémunéré.Si nous consommons moins, nousavons besoin de moins produire, et sinous produisons moins, nous avonsbesoin de moins consommer, mais il fautpartager le temps de travail pour éviterque certaines personnes ne se retrouventmarginalisées. Partageons le travail et lesrevenus, mais à un niveau de consommationmoindre.L’ajustement doit se faire au niveautant individuel que local et global.Ainsi au niveau économique, quandune innovation permet de réduire nosdépenses, alors nous pouvons en profiterpour réduire nos revenus et travaillermoins. Si on a des transports qui consommentmoins, alors nous pouvons réduirenos coûts et nous permettre de gagnermoins en réduisant notre temps de travail.Si une politique est menée pourréduire l’usage des voitures, alors nousréduirons les budgets de voirie, les budgetsliés aux accidentés de la route et lescoûts de nombreux dégâts écologiques.De façon à promouvoir dans le mêmetemps l’équité et l’assouvissement desbesoins de base, deux mesures représententdes pistes complémentaires dans lecadre de l’ajustement économique: l’instaurationd’un revenu minimum garantiuniversel et d’un revenu maximum acceptable(RMA) (22).Mais l’ajustement n’est pas seulementéconomique : tous les bienfaits des technologieset nouveaux modes d’organisation,nous les retrouvons réellement parune décroissance.Nous allons pouvoir ajuster notretemps.Quand une innovation nous permetde gagner du temps tant au niveau individuelque collectif, il s’agit d’ajuster letemps que nous dédions à la consommationpour enfin avoir du temps libre, pourlibérer l’emprise du collectif sur les individus.Pour finalement avoir du tempspour les relations avec les autres, pour latendresse, du temps pour apprécier labeauté de la nature, pour construire unimmédiat qui ne soit plus conditionné àdes volontés extérieures.• Ajuster notre conscience écologiqueQuand nous réussissons à consommermoins de produits polluants et plus deproduits écologiques, profitons-en pouraméliorer réellement notre environnementet celui d’autrui en ajustant notreconscience écologique. Nous allons avoirune nature préservée. Quand des politiquespréventives des pollutions sontmenées, il ne s’agit pas qu’elles justifientd’autres politiques créant de nouvellespollutions. Grâce à la consommation depapier recyclé, on a un produit qui polluemoins ; si, en plus, la consommation depapier diminue, cela débouche vraimentsur un gain écologique.• Ajuster le danger acceptableQuand nous parvenons à réduire notreutilisation de produits et d’engins dangereux,profitons-en pour créer un universmoins dangereux autour de nous en ajustantle danger acceptable pour soi et pourles autres. Quand des actions collectivesréduisent l’usage de biens dangereux,ajustons-y les nouvelles normes de dangerpour bénéficier réellement d’un environnementmoins dangereux.• Ajuster le nocif acceptableEnfin, quand nous réussissons à réduirela quantité de produits nocifs de notreliste de produits, utilisons cette opportunitépour réduire la nocivité que nousjugeons acceptable pour soi et les autres.Quand les politiques menées réduisent laproduction de produits nocifs, ajustonsles normes de nocivité pour jouir d’unenvironnement réellement moins nocif.• Ajuster notre espace dédié à la consommationQuand nous réussissons à moins posséderd’objets encombrants, profitons-en pourréduire la taille des logements, pour favoriserleur partage.De façon générale, il s’agit de réduire salimite pour s’ajuster à sa nouvelleconsommation en en tirant vraiment lesbénéfices pour soi et les autres.Dans la joieet la bonne humeurIl est difficile d’imaginer un systèmeéconomique décroissant. Pourtant, à unniveau local dans un site en autarcie, oncomprend très bien que consommermoins va nous apporter moins de problèmes.Il nous faut encore inventer cesystème économique. Il devra être largementbasé au niveau local. Pour y arrivernous avons besoin de coopération etd’échange.Au niveau individuel, de nombreusespersonnes parviennent à vivre des expériencesde décroissance, mais ceci ne sefait pas sans difficulté. La simplicitévolontaire n’est pas facile, contrairementà ce que de nombreuses personnes tententde soutenir. La perte du statut socialest une donnée importante. Il existe auniveau collectif de nombreuses choses àinventer et à développer.La décroissance soutenable, c’est de lamesure dans ce qui décroît par le partage,et de la démesure dans ce qui croît quandon le partage.DRCuiseurs solaires en Afrique.Les émotions, la joie, la bonnehumeur, la santé, la convivialité, la beauté,tout cela augmente avec le partage,donc dans un monde qui voudrait êtreéquitable il n’y a pas d’hésitation à développercela dans la démesure.La soumission à l’idée de croissancecorrespond à de la servitude volontaire,car on affirme qu’il n’y a pas d’autrechoix. Comme le dit Schumacher (23) :« un grand cri de triomphe s’élève àchaque fois que quiconque a trouvé unenouvelle évidence – en physiologie oupsychologie ou sociologie ou économiqueou politique – de la non-liberté, de plusamples indications que les gens ne peuvents’empêcher d’être ce qu’ils sont etfaire ce qu’ils font. » Sortons donc decette soumission volontaire.François Schneider ■www.decroissance.org/francoisR&D -Recherche et DécroissanceBP 52 – 81602 Gaillac Cedex(22) Sophie Divry, « Un SMID en plus du SMIC », LaDécroissance, n° 30, page 6, février 2006.(23) Schumacher, Small is beautiful, a study of economicsas if people mattered, éd. Abacus ISBN 0-349-13132-5.SILENCE N°34019Novembre 2006