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Office Freylinger Page 12<br />
LETZEBUERGER GEMENGEN<br />
Publication éditée par Euro-Editions S.A.<br />
www.gemengen.lu<br />
Société éditrice<br />
Euro-Editions S.A.<br />
24, rue Michel Rodange • L-4660 Differdange<br />
CEO<br />
Armand D’Antonio<br />
armand@euroeditions.lu<br />
Régie publicitaire<br />
Euro-Editions S.A.<br />
Julien Malherbe<br />
marketing@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 30<br />
Junior Sales<br />
Sarah Dagnello<br />
sarah@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 20<br />
EDITO<br />
Aux barricades du vivre-ensemble<br />
La pétition n°698 soutenue par les investigateurs<br />
du “Nee2015“ (référendum sur le droit 90% des étrangers parlaient le luxembour-<br />
àla fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque<br />
de vote des étrangers) et “Wee2050“ geois au bout d’un an. C’était un temps où le<br />
(Chemin vers 2050), récolte déjà près de français était utilisé à la Chambre des députés,<br />
15.000 signatures. Ce texte entend faire du où personne, ni même les intellectuels du<br />
luxembourgeois la première langue administrative<br />
et véhiculaire du pays, ou comme le comme une langue, (elle devient langue<br />
pays, ne considérait encore le luxembourgeois<br />
dit Lucien Welter qui l’a déposée à la nationale, le 24 février 1984 par révision<br />
Chambre des députés: «le dénominateur constitutionnelle). Aujourd’hui, les étrangers<br />
commun au Grand-Duché». Les prévisions ne sont plus que 10% à le parler au bout d’un<br />
pour 2060 du million d’habitants majoritairement<br />
étranger alimentent la crainte de voir la moitié de la population est désormais compo-<br />
an de résidence. La différence, c’est que la<br />
langue luxembourgeoise disparaître.<br />
sée de cultures différentes.<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46-29 • Fax 58 49 19<br />
admin@euroeditions.lu<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Sophie Glibert<br />
sophie@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46-25<br />
Rédaction<br />
Sophie Marenne<br />
sophiem@euroeditions.lu • Tél. 621 391 322<br />
Julien Brun<br />
julien@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 26<br />
Martina Cappuccio<br />
Photographie<br />
Marie De Decker<br />
Fanny Krackenberger<br />
Rodolphe Lebois<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
©Euro-Editions<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Tous manuscrits, photos et<br />
documents envoyés à la rédaction ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués. Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />
Les prix figurant dans cette revue sont indicatifs et peuvent être sujets à des variations dont<br />
l’éditeur ne pourrait nullement être tenu pour responsable.<br />
Ce texte qui déchaîne les passions tant aux<br />
comptoirs des cafés que sur les réseaux<br />
sociaux fait fi de toutes connaissances historiques,<br />
sociologiques ou linguistiques. C’est<br />
peut-être pourquoi il est désavoué par tous<br />
les spécialistes du pays. Alexandra Huberty,<br />
juge du tribunal d’instance explique que<br />
«le luxembourgeois ne pourra jamais être<br />
une langue judiciaire […]. Il faudrait inventer<br />
un vocabulaire et cela nuirait à la sécurité<br />
juridique». Gaston Vogel a quant à lui déjà<br />
indiqué qu’il ne signerait pas le texte car<br />
«rien ne prévaut sur la précision de la langue<br />
française dans les divers domaines du droit,<br />
qui a pour elle la tradition et l’érudition».<br />
Enfin, Fernand Fehlen, enseignant-chercheur<br />
àl’Université de Luxembourg, spécialiste du<br />
multilinguisme, qualifie la pétition de<br />
«confuse et irréaliste».<br />
D’une terre de famine que l’on quittait à celle<br />
où l’on immigre pour une vie meilleure, la<br />
société multiculturelle de ce pays prend forme<br />
Une langue n’appartient à aucune nation, elle<br />
est au mieux la propriété de celui qui l’utilise.<br />
Le français n’est pas la propriété de 66 millions<br />
de français mais des 300 millions de locuteurs<br />
à travers le monde, dont des citoyens du<br />
Luxembourg! Les lusophones, utilisent le<br />
français comme langue d’intégration au<br />
regard des similitudes grammaticales qu’ont<br />
les langues romanes, tout comme les néerlandophones<br />
utilisent le luxembourgeois car elles<br />
sont toutes deux des langues franciques.<br />
L’intégration linguistique ne répond pas et ne<br />
répondra jamais à aucune idéologie<br />
puisqu’elle suit des processus naturels à des<br />
fins communicationnelles. Les luxembourgeois<br />
seront minoritaires à Luxembourg mais<br />
cela ne sonne pas pour autant le glas de la<br />
langue; toutes les études s’accordent à dire<br />
que le luxembourgeois n’a jamais été aussi<br />
parlé, utilisé et donc vivant qu’il ne l’est<br />
aujourd’hui. La langue de Dicks ne mérite pas<br />
d’être le fer de lance d’un repli identitaire sur<br />
le champ de bataille des populistes. JuB