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Entrepreneuriat<br />
“<br />
Sans les frontaliers,<br />
l’artisanat luxembourgeois ne<br />
pourrait pas fonctionner<br />
”<br />
Les métiers de l’artisanat sont de plus en plus<br />
techniques et requièrent de solides connaissances<br />
dans les nouvelles technologies; les<br />
institutions doivent donc bouger afin de<br />
trouver les artisans de demain.<br />
L’apprentissage qui est inhérent à l’artisanat se<br />
concrétise aujourd’hui par un CCP (Certificat<br />
de Capacité Professionnelle), DAP (Diplôme<br />
d’Aptitude Professionnelle) ou/et par un<br />
Brevet de Maîtrise. Pour ceux qui souhaitent<br />
aller encore plus loin, la Chambre des Métiers,<br />
conjointement avec la Chambre de Commerce<br />
ont créé l’Institut Supérieur de l’Economie dans<br />
lequel nous offrirons des Bachelors professionnels.<br />
Cet enseignement supérieur sera destiné<br />
aux professionnels et axé sur des sujets spécifiques<br />
et actuels (comme sur les bâtiments<br />
intelligents par exemple).<br />
Nous ne contestons pas les principes à base<br />
de l’apprentissage comme l’enseignement<br />
par modules de compétences mais critiquons<br />
néanmoins l’orientation et plus largement le<br />
fonctionnement du système qui doit être<br />
piloté. D’où l’importance de la macro<br />
réforme annoncée par le ministre Claude<br />
Meisch.<br />
Un mot sur les métiers plébiscités et<br />
ceux qui sont délaissés?<br />
1.750 apprentis sont sous contrat d’apprentissage.<br />
Les entreprises déclarent leurs postes<br />
d’apprentissage chaque année et nous sommes<br />
déjà en mesure d’affirmer qu’au vu des<br />
830 postes déclarés, nous en avons plus que<br />
l’année passée.<br />
N’y-a-t-il pas un décalage entre l’apprentissage<br />
au lycée et celui de l’entreprise?<br />
80% de l’apprentissage se fait en entreprise,<br />
90% des jeunes trouvent un emploi peu<br />
après l’obtention de leur diplôme et 70%<br />
d’entre-deux sont engagés par l’entreprise<br />
qui les a formés. Ces chiffres sont la preuve<br />
que les apprentis sont bien formés et que<br />
leurs diplômes ont de la valeur. Le rouage<br />
école-entreprise est un modèle qui a fait ses<br />
preuves et c’est le fonctionnement du système<br />
qui a des lacunes.<br />
Si les entreprises sont les premiers partenaires<br />
à l’apprentissage, les apprentis, les lycées,<br />
l’ADEM et les chambres professionnelles (qui<br />
ont l’autorité de refuser à une entreprise, le<br />
droit de former dans le cas où celle-ci ne<br />
réponds pas aux conditions formulées par la<br />
loi), ont aussi un rôle à jouer. Tout l’enjeu est<br />
de trouver une cohérence commune au système,<br />
à cette structure.<br />
Faut-il encore que les entreprises et les<br />
demandeurs se trouvent dans un contexte<br />
où certains métiers ont plus de difficultés à se<br />
promouvoir. Ainsi, les couvreurs et serruriers<br />
manquent de candidats alors que la coiffure<br />
et les salons d’esthétiques ont une demande<br />
supérieure àl’offre.<br />
La Chambre des Salariés et la Chambre des<br />
Métiers tentent alors de pallier à ce déséquilibre,<br />
à travers la fonction de “matcher“,<br />
en informant les candidats dont les<br />
ambitions sont parfois nourries de fausses<br />
idées. Après cinq ans d’actions concrètes,<br />
les déséquilibres sont moins importants<br />
qu’auparavant.<br />
Il faut cependant garder à l’esprit que les<br />
400 nouveaux promus que le Luxembourg<br />
compte chaque année et les 150 Brevets de<br />
Maîtrise ne sont bien évidemment pas suffisants<br />
pour palier à la demande. Ainsi, 50%<br />
des salariés de l’artisanat luxembourgeois<br />
sont frontaliers sans qui, il ne pourrait pas<br />
fonctionner.<br />
JuB<br />
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<strong>LG</strong> - Octobre 2016