état de la population mondiale 2016
The_State_of_World_Population_2016_-_French
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Tous les pays doivent mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s politiques<br />
permettant aux filles <strong>de</strong> poursuivre leurs étu<strong>de</strong>s pendant<br />
leur grossesse et <strong>de</strong> retourner à l’école après <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong><br />
leur enfant. Les filles ayant dû renoncer à l’école pour <strong>de</strong>s<br />
raisons diverses (pour travailler alors qu’elles étaient encore<br />
enfants, parce qu’elles ont été contraintes <strong>de</strong> se prostituer,<br />
etc.) <strong>de</strong>vraient avoir <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong>s programmes<br />
<strong>de</strong> rattrapage ou d’éducation non formelle <strong>de</strong> qualité.<br />
Toutes les jeunes adolescentes <strong>de</strong>vraient avoir<br />
accès à <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> santé adaptés<br />
L’accès à <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> qualité est un complément<br />
essentiel à l’accès à une éducation <strong>de</strong> qualité, et permet<br />
aux filles <strong>de</strong> mieux apprendre. Les objectifs du Programme<br />
2030 prévoient d’assurer l’accès <strong>de</strong> tous aux services <strong>de</strong><br />
soins <strong>de</strong> santé sexuelle et reproductive ainsi qu’une couverture<br />
santé universelle. De nos jours, cependant, et dans <strong>de</strong><br />
nombreux pays, une fille issue d’une communauté pauvre<br />
ne fréquente le système <strong>de</strong> santé que pour se faire vacciner<br />
lorsqu’elle est toute petite, puis ne s’y rendra plus jusqu’à<br />
sa première grossesse (Bruce, 2009a). Les adolescents enregistrent<br />
les taux <strong>de</strong> couverture santé les plus bas <strong>de</strong> toutes les<br />
tranches d’âge (The Lancet Commissions, <strong>2016</strong>), et seront<br />
<strong>de</strong> toute évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> prochaine cible <strong>de</strong>s efforts déployés<br />
pour parvenir à une couverture santé universelle.<br />
Il est impératif d’é<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s stratégies adaptées spécifiquement<br />
aux besoins <strong>de</strong>s jeunes adolescents, et plus<br />
particulièrement <strong>de</strong>s filles, qui tiennent compte du fait<br />
qu’elles ont une enfance biologique plus courte et qu’à partir<br />
<strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong> dix ans leur corps sera <strong>de</strong> plus en plus perçu<br />
par d’autres comme <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong>s objets sexuels<br />
et <strong>de</strong>s « machines à procréer » (Bruce, 2006). Des bi<strong>la</strong>ns <strong>de</strong><br />
santé systématiques pourraient être mis en p<strong>la</strong>ce dès l’âge<br />
<strong>de</strong> dix ans afin <strong>de</strong> dépister les ma<strong>la</strong>dies (paludisme, etc.), les<br />
carences nutritionnelles (anémie, etc.), les risques en matière<br />
<strong>de</strong> santé sexuelle et reproductive (grossesse, infection à VIH,<br />
etc.), les troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé mentale et les signes <strong>de</strong> violence<br />
sexiste. De telles consultations pourraient également<br />
être un bon moyen <strong>de</strong> commencer à informer les filles au<br />
sujet <strong>de</strong> leurs droits (Bruce, 2009a).<br />
Adapter les services <strong>de</strong> santé existants aux besoins <strong>de</strong>s<br />
jeunes adolescents s’est généralement montré plus efficace<br />
que d’aménager <strong>de</strong> nouveaux points <strong>de</strong> service tout spécialement<br />
pour eux. Les services doivent respecter strictement<br />
<strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité, être <strong>de</strong> bonne qualité, gratuits ou à faible<br />
coût, comme c’est le cas par exemple pour certains enfants<br />
<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> cinq ans (Santhya et Jejeebhoy, 2015). Les<br />
prestataires <strong>de</strong> services doivent savoir comment s’y prendre<br />
avec les patients et se montrer rassurant. Ils doivent être<br />
formés en vue d’éviter toute pratique ou attitu<strong>de</strong> discriminatoire<br />
par rapport au sexe, à l’âge ou à <strong>la</strong> situation<br />
socio-économique du patient. La sensibilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
communauté permet aux parents et aux jeunes adolescents<br />
— filles et garçons — <strong>de</strong> connaître les services disponibles<br />
ainsi que ceux qui sont accessibles avec ou sans <strong>la</strong> présence<br />
<strong>de</strong>s parents. Ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> stratégies<br />
différentes qu’elles ciblent les filles ou les garçons, qui ne<br />
fréquentent pas toujours les mêmes endroits au sein <strong>de</strong> leur<br />
communauté, ainsi que <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong> messages adaptés<br />
aux besoins <strong>de</strong> santé spécifiques aux <strong>de</strong>ux groupes.<br />
À une pério<strong>de</strong> où le cerveau <strong>de</strong>s filles et <strong>de</strong>s garçons se<br />
développe rapi<strong>de</strong>ment, comparable uniquement à celle <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> petite enfance, l’adolescence voit l’émergence <strong>de</strong> risques<br />
qui peuvent représenter <strong>de</strong>s menaces immédiates à <strong>la</strong> santé<br />
ou déclencher <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies ultérieures. Certains risques sont<br />
inhérents aux dynamiques sexospécifiques. Les filles qui<br />
ne font pas beaucoup <strong>de</strong> mouvements physiques et peu <strong>de</strong><br />
sport ou d’exercice, par exemple, peuvent être plus enclines<br />
à l’obésité, un phénomène en augmentation dans <strong>de</strong> nombreux<br />
pays. Les troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé mentale, bien qu’encore<br />
peu mesurés, peuvent avoir une corré<strong>la</strong>tion avec <strong>de</strong>s cas<br />
<strong>de</strong> discrimination et <strong>de</strong> violence sexistes, et constituer un<br />
facteur important <strong>de</strong> décès et <strong>de</strong> handicap. Le suici<strong>de</strong> est<br />
actuellement <strong>la</strong> principale cause <strong>de</strong> décès chez les adolescentes<br />
plus âgées (Organisation <strong>mondiale</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé, n. d.).<br />
Tous ces problèmes soulignent l’importance accrue <strong>de</strong><br />
déployer <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> prévention et d’intervention dès<br />
le début <strong>de</strong> l’adolescence, avant que les comportements<br />
potentiellement néfastes ne s’installent. Les programmes<br />
encourageant les femmes à entretenir un jardin chez elles,<br />
par exemple, ont permis <strong>de</strong> faire remonter les taux <strong>de</strong> fer<br />
et d’endiguer les taux d’anémie élevés chez les filles, en plus<br />
d’améliorer <strong>la</strong> nutrition <strong>de</strong> façon générale (The Lancet<br />
Commissions, <strong>2016</strong>). Ils peuvent également transmettre<br />
ÉTAT DE LA POPULATION MONDIALE <strong>2016</strong><br />
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