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PEEL n°11

Création & culture de Reims et d'ailleurs

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AMATEUR ÉCLAIRÉ<br />

Au rendez-vous des tabliers brodés<br />

Christian donnet,<br />

lauréat du concours culinaire<br />

Taittinger des Cordons Bleus<br />

epuis 2009, le concours culinaire Taittinger<br />

des Cordons Bleus récompense des cuisiniers<br />

amateurs, passionnés de pianos de cuisson. En<br />

octobre dernier, Christian Donnet, 52 ans, a remporté<br />

ce challenge prestigieux. Après avoir été sélectionnés<br />

en septembre, lui et son bel accent du Gers sont<br />

venus sur Reims, pour une finale de haut niveau dans<br />

les cuisines des Crayères.<br />

Christian Donnet a commencé la cuisine en 2005,<br />

pour vivre mieux, pour manger sain. Les livres de<br />

recettes se sont logés à son chevet. Et les concours<br />

l’ont ensuite naturellement intéressé, en national,<br />

et en international. Plus que l’adrénaline, Christian<br />

Donnet confesse que ses participations étaient souvent<br />

motivées par les paris lancés par ses amis restaurateurs.<br />

L’humeur était donc toujours bon-enfant,<br />

même si l’objectif restait la victoire. Aussi, il a participé<br />

six fois au concours Taittinger, a été sélectionné<br />

quatre fois, est allé trois fois en finale, et a terminé<br />

INSERTION<br />

deux fois second, une fois vainqueur. C’est une pyramide<br />

de persévérance et de succès. Christian Donnet<br />

n’a pas démérité.<br />

Cette année, le thème, filet de cœur de bœuf entier,<br />

JNG<br />

pommes de terre et sauce au vin, lui a inspiré une<br />

recette qu’il a répétée chez lui sans relâche, avec la<br />

complicité d’amis goûteurs. La nuit précédant le<br />

concours, nuit sans sommeil, lui a fait réviser mentalement<br />

sa recette, encore et encore. Et en rentrant<br />

dans sa cuisine, pour quatre heures d’épreuve,<br />

toute pesanteur de stress disparaît. Le chef Mille<br />

n’est jamais loin, bienveillant mais impitoyable,<br />

et assiste à la naissance d’un bœuf Wellington, champignons<br />

de Paris et champignons des bois, jambon<br />

de Bayonne, le tout dans une pâte feuilletée, pommes<br />

de terre Anna, comme un petit biscuit, carré et non<br />

rond « comme cela se fait habituellement », purées<br />

chou-fleur/pomme de terre et céleri rave/pomme<br />

de terre, sauce au vin et au chocolat. « Et je pense<br />

que cette sauce m’a fait gagner. C’est la réelle réussite<br />

du concours. » Humble et touchant, Christian<br />

Donnet parle de cette recette comme d’une orfèvrerie<br />

délicate et méticuleuse. Il évoque avec une<br />

nostalgie heureuse le rapport de confiance entre<br />

lui et les chefs accompagnateurs qui, soucieux de<br />

la réussite de leurs cordons bleus, les encadraient,<br />

souvent silencieux, toujours attentifs, jusqu’à un<br />

aboutissement, un dépassement de soi. Les précédents<br />

échecs de Christian Donnet n’étaient jamais<br />

que des possibilités renouvelées de se remettre en<br />

question, de trouver des parades, des astuces, pour<br />

aller au plus près de la perfection, du beau et du bon,<br />

dans la confection et dans le dressage. Nul doute<br />

que l’attention portée à chacun des candidats par<br />

Taittinger et les cuisiniers étoilés porte aux nues la<br />

passion, le plaisir, et ne laisse aucune place à la désillusion.<br />

Au contraire : la persévérance est le moteur<br />

essentiel de ces concurrents épicuriens et altruistes,<br />

par nature. La cuisine est un art qui ne prend sens<br />

que dans le souci de l’autre. Et ce mécénat élégant de<br />

la grande maison Taittinger élance ces amateurs dans<br />

la confiance de leurs atouts.<br />

D’ailleurs, consultant informatique de formation,<br />

Christian Donnet aspire désormais à se reconvertir.<br />

Bien entouré par ses amis restaurateurs et traiteurs,<br />

il pense louer de la vaisselle et tout autre équipement<br />

nécessaire aux belles réceptions. Rester dans le<br />

domaine de la cuisine, de près ou de loin. Il avoue,<br />

d’ailleurs, qu’un des plaisirs fondamentaux de la victoire<br />

au concours Taittinger est sa petite notoriété<br />

éclose. Fruit d’un pari avec un ami, il a récemment<br />

pris les rênes de son restaurant, le temps d’un soir et<br />

de 43 couverts. Une reconnaissance qui fait écho à la<br />

consécration du 16 novembre dernier quand, invité à<br />

la finale internationale du concours Taittinger pour<br />

les professionnels, Christian Donnet a tenu dans ses<br />

mains la coupe désormais gravée à son nom, parmi<br />

les autres noms des gagnants depuis 2008, et où de<br />

nombreux grands pontes de la cuisine sont venus<br />

le saluer personnellement. Sortir de l’anonymat des<br />

fourneaux familiaux, c’est l’adoubement rêvé et fantasmé,<br />

c’est la (re)naissance dans une famille passionnelle.<br />

Depuis, Christian Donnet a partagé avec ses amis,<br />

soutiens de la première heure, les bouteilles de champagnes<br />

offertes par Taittinger. « Mais je garde le Jéroboam<br />

pour une occasion particulière ! ».<br />

Il continue de partager ses plaisirs culinaires sur son<br />

blog, et à travers des démonstrations, lors de festivals<br />

de cuisine par exemple. Il ne ferme pas la porte<br />

aux concours, au contraire, mais se laisse le temps de<br />

faire mitonner ses envies et sa compétitivité chaleureuse.

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