SPOT <strong>PEEL</strong> POIL sacré burger Sacré Burger, du food truck aux murs en dur, c’est d’abord l’histoire d’une amitié professionnelle entre Constant Lelarge et Victor Allier. Globe-trotters de l’entreprenariat, ils ont fait mûrir leur projet commun, patiemment, avec une attention pour chaque détail. Ce duo détonant en a encore sous le pied. Même s’ils restent discrets sur leurs futures nouveautés. Car certes, ils connaissent leur projet sur le bout des doigts, certes, ils sont pleins de ressources, certes la fougue de la jeunesse leur met le vent dans le dos, mais ce qui fait la vraie différence, c’est leur complicité. texte Agathe Cebe & Alexis Jama-Bieri photographies Vincent Van Der Hedde
8 SPOT <strong>PEEL</strong> POIL Le fast food, c’est dépassé. Désormais, le burger se consomme plutôt au food truck ou au restaurant. Vous noterez ici, chers lecteurs, la subtilité linguistique : Aux fast Foods les Hamburgers, aux restaurants le Burger. En moins de 10 ans, de malbouffe, le burger est devenu l’un des plats les plus prisés. Aujourd’hui, la moitié des burgers est vendue en restauration traditionnelle. Parmi les restaurateurs traditionnels, les 3/4 ont mis un burger à leur carte. En 2011, le burger fait même partie de la carte du restaurant étoilé de l’hôtel Meurice. Et puis, le burger ne pouvait qu’être plébiscité en France où on aime les produits à base de pain : le jambon-beurre, le bagel et le burger (qui a l’avantage d’être chaud). Sacré burger est né en mai 2014 sous forme d’un food truck, d’abord installé en fin de semaine à la terrasse du Clos dans le quartier Boulingrin, puis en divers lieux de Reims en semaine ou ponctuellement sur des événements comme le festival Elektricity sur le parvis de la cathédrale. Le concept de Sacré Burger : Tout d’abord, le nom particulier des Burgers qui portent tous le nom d’un roi sacré à Reims. Ensuite, la qualité du burger, haut D’où vient le Sacré Burger d’aujourd’hui ? Constant : Le Sacré Burger d’aujourd’hui a déjà 4 ans. J’avais un projet en tête, Victor avait le même. Nous nous sommes rencontrés et associés autour de ce projet. On a mis un an à tout ficeler. Et le Food Truck a roulé pour la première fois en juin 2014. C’était cool, mais pas évident. La cuisine ambulatoire, les déplacements dans les villages le soir… Victor : Quand il pleut, qu’il fait froid, on devait quand même y aller, même pour trois clients, parce qu’on savait qu’ils nous attendaient. Et surtout, on voulait vraiment persévérer, se faire connaître. Au-delà des petits villages, on a acquis en notoriété avec la place du Chapitre, la terrasse du Clos, et des évènements comme Elektricity. C’était de gamme et écoresponsable, élaboré avec des produits frais locaux et un pain frais façonné par un grand boulanger rémois. Le tout accompagné de frites fraiches coupées au couteau. Sacré burger devient aujourd’hui sédentaire. Constant Lelarge et Victor Allier reçoivent désormais dans leur nouveau restaurant Sacré Burger, rue de Tambour à la magnifique devanture bleu royal. Un Restaurant conçu par l’agence d’architecture Planda (agence qui a notamment conçu l’architecture du restaurant Le carreau des halles, hélas aujourd’hui disparu, les espaces VIP du Stade Delaune à Reims, le design des restaurants parisiens Leoni’s Deli, quartier Etienne Marcel et Le pré d'Ici à Montmartre) et décoré par Maison Jaune (qui collabore régulièrement avec la décoratrice Sarah Lavoine qui termine l'agencement de la boutique Tandem Place d'erlon et qui vient d'apposer la " maison jaune touch " au studio d'enregistrement de Guillaume Brière des Shoes). Que vous soyez amateurs de burgers traditionnels, de burgers revisités ou vegan, vous trouverez sans conteste votre plaisir chez Sacré burger. A. Jama-Bieri le côté vraiment sympa qui nous a permis de bien forger notre image. Sédentaire, c’est mieux que nomade ? Constant : Carrément ! Victor : C’est surtout super différent : pas le même métier. Constant : Mais ici, on est toujours au chaud ! Victor : Et surtout, on a moins de logistique qu’avec le truck. On gagne en temps et en efficacité. Constant : Et on a plus de contacts avec les clients. Ça nous permet d’évoluer, de nous adapter à la demande. Victor : Avec le resto, on a dû embaucher aussi. Avoir quatre salariés, c’est du boulot de management qu’on n’avait pas forcément dans le truck. Mais en fait, le camion, c’était un tremplin. On a beaucoup appris avec, tout en sachant qu’à terme, on voulait se sédentariser. On a vendu le camion début janvier, sans pincement au cœur. On va vraiment de l’avant. Associer le champagne à l’american food, c’est un challenge ou un pari ? Victor : Les deux. On a fait le pari de la ville de Reims. C’est un concept qui existe sous une autre forme à Londres, avec Bubbledogs, des hot-dogs et du champagne. Ici, le champagne est en local : on ne travaille qu’avec des petits producteurs du coin, sélectionnés par des spécialistes. Nos bons vins se marient aussi super bien avec notre viande et nos fromages affinés. On a que des bons retours. Et ça permet d’avoir une clientèle éclectique. Il y a autant de burgers / coca que de burgers /champagne. C’est un challenge parfaitement validé. Etre burger et hype, ça se vit bien ? Victor, amusé : J’avoue ne pas avoir le recul pour le constater. Je ne sais pas si on est hype, mais en tout cas, on est à l’image du lieu qu’on cherchait à fréquenter quand on était étudiants rémois. Un lieu à la fois chic et décontracté, et idéalement situé. La rue de Tambour est la plus vieille rue de Reims, ni à Boulingrin, ni place du Forum. Mais c’est sûr qu’on appartient à un certain réseau, celui des 20-35 ans, le réseau « Mojito Skate Shop et compagnie »… Je ne sais pas si c’est ça, être hype. Constant : En tout cas, on a tout soigné dans les détails. On a consulté un architecte d’intérieur. On a pensé tout le design. Rien n’est laissé au hasard, même le mur derrière, qui reste volontairement à l’état brut ! Et si vous étiez un burger à la carte ? Victor, espiègle : Moi ? Ce serait plus drôle qu’on choisisse l’un pour l’autre. Constant, je dirais qu’il est un François I er sans frite. Le côté chèvre et miel, sucré salé, ça lui va bien. Encore jeune mais sérieux. Un peu daron de la boîte ! Constant : Dire que Victor est un Clotaire parce qu’il est ardennais, avec le boudin etc, ce serait trop simple. Je dirais plutôt qu’il est un double Charlemagne. Double pour l’exubérance et la générosité, et Charlemagne car complet, authentique et fiable. On n’est jamais déçu par un Charlemagne ! A. Cebe s a c r é b u r g e r 2 4 r u e d e t a m b o u r r é s e r v a t i o n s v i a f a c e b o o k @ s a c r e b u r g e r