Connect N°03 09_2018
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BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
LE MÉTIER DE SYNDIC<br />
EST PLUS COMPLEXE QU’IL N’Y PARAÎT<br />
Parfois mal connu du grand public, le métier de syndic intègre de nombreuses facettes :<br />
techniques, juridiques, comptables, relationnelles… Avec l’évolution de la technologie,<br />
il se complexifie d’ailleurs de plus en plus. Selon Andy Goedert, membre du conseil<br />
d’administration du GSPL (Groupement des Syndics Professionnels du Luxembourg)<br />
et associé-gérant de la société spécialisée Habigest, la profession de syndic est plutôt<br />
une vocation qu’une profession.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
2017<br />
L’année au cours de laquelle<br />
a été lancé le premier BTS<br />
en immobilier au Luxembourg.<br />
On peut notamment y apprendre<br />
le métier de syndic<br />
Selon Le Petit Robert, le syndic de<br />
copropriété est le mandataire choisi par<br />
les copropriétaires d’un immeuble pour<br />
faire exécuter les décisions de l’assemblée.<br />
Cette définition ne reflète toutefois pas<br />
nécessairement la masse de travail conséquente<br />
qu’implique la profession. « Le métier est très<br />
variable et complexe, affirme Andy Goedert,<br />
membre du conseil d’administration du GSPL<br />
(Groupement des Syndics Professionnels du<br />
Luxembourg) et associé-gérant de la société<br />
spécialisée Habigest. On touche notamment<br />
à la comptabilité, à l’administratif, mais<br />
également aux aspects technique et juridique.<br />
Il n’est pas rare qu’on doive également exercer<br />
des compétences psychologiques et de<br />
médiateur. C’est une profession dans laquelle<br />
le contact avec le client est primordial. Après<br />
tout, on est tout le temps “ chez le client ”.<br />
Chaque jour amène de nouveaux challenges,<br />
ce qui rend le métier très intéressant, mais<br />
demande aussi beaucoup d’énergie. »<br />
UN MÉTIER EXPOSÉ<br />
Défini par la loi, le mandat de syndic de<br />
copropriété n’est en effet pas de tout repos.<br />
Première personne exposée en cas de<br />
problème dans l’immeuble, le syndic doit<br />
pouvoir faire le gros dos sans sourciller.<br />
« C’est une évolution de la société dans<br />
son ensemble : les clients deviennent plus<br />
exigeants en ce qui concerne le service<br />
et la disponibilité, tout en demandant les<br />
prix le plus bas possibles, ce qui n’est pas<br />
toujours compatible, précise Andy Goedert.<br />
Cela dit, lorsqu’il y a une reconnaissance des<br />
copropriétaires pour le travail fourni, c’est<br />
d’autant plus motivant et encourageant. »<br />
Ces évolutions font qu’il n’est plus<br />
vraiment envisageable de faire ce travail en<br />
complément d’une activité principale. « C’est<br />
devenu très rare, explique Andy Goedert.<br />
Même pour les agences, ce n’est pas l’idéal.<br />
Après la crise de 2008, certaines agences<br />
immobilières se sont lancées dans cette<br />
activité en plus de leur métier principal, car<br />
cela représentait des rentrées régulières.<br />
Mais elles ne se rendaient pas compte de<br />
l’envergure du travail et des responsabilités<br />
qu’il implique. Chez Habigest, nous avons<br />
adopté la démarche inverse : afin de pouvoir<br />
offrir la meilleure qualité de service possible,<br />
nous faisons de l’activité de syndic notre<br />
principal métier, et nous la complétons avec<br />
une petite agence immobilière. »<br />
« CHAQUE JOUR AMÈNE<br />
DE NOUVEAUX CHALLENGES,<br />
CE QUI REND LE MÉTIER TRÈS<br />
INTÉRESSANT, MAIS DEMANDE<br />
AUSSI BEAUCOUP D’ÉNERGIE »<br />
DES TECHNOLOGIES<br />
DE PLUS EN PLUS COMPLEXES<br />
Être syndic en complément d’une autre<br />
activité risque d’être de plus en plus compliqué,<br />
notamment en raison des nouvelles<br />
technologies, toujours plus complexes, qui<br />
envahissent les logements. Leurs moindres<br />
dysfonctionnements ne peuvent être réglés<br />
qu’en possédant un bagage technique assez<br />
développé. Par ailleurs, des évolutions<br />
légales compliquent également la tâche des<br />
syndics. « De nouvelles lois et règlements<br />
sont mis en place régulièrement : par rapport<br />
aux ascenseurs il y a quelques années,<br />
aux déchets plus récemment, ou encore,<br />
prochainement, par rapport aux détecteurs<br />
incendie, explique encore Andy Goedert. Le<br />
syndic doit se tenir au courant et des formations<br />
continues sont indispensables, ce qui<br />
prend aussi un certain temps. »<br />
Malgré ces exigences élevées, la profession<br />
continue à susciter de l’intérêt. « Il est difficile<br />
de savoir combien de personnes s’intéressent<br />
à la profession, mais ce qui est incontestable,<br />
c’est que nous avons régulièrement de<br />
nouveaux membres qui s’inscrivent au GSPL.<br />
Avec la mise en place récente d’un BTS pour<br />
les professions immobilières au Luxembourg,<br />
et notamment pour les syndics, nous avons à<br />
présent une vraie formation reconnue pour<br />
ce métier. Cela pourrait aussi contribuer<br />
à attirer des jeunes vers la profession de<br />
syndic », conclut Andy Goedert.<br />
32 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce