MAINTENANCE EN PRODUCTION SPÉCIAL INTERMAINTENANCE Total s’est appuyé sur la solution Bleam, un logo intelligent capable de connecter les objets pour en délivrer un contenu interactif Les fondateurs d’Ubleam Samuel Boury et Olivier Mezzarobba (de gauche à droite) L’un des intérêts de Bleam est de pouvoir lire des tags de loin © TIM © ubleam TROUVER LE BON PARTENAIRE Qu’on soit bien clair : il ne s’agit pas pour ce programme d’une expérimentation visant à n’équiper que deux ou trois sites pilotes mais bien la totalité des implantations du groupe. Vaste chantier, d’autant que les métiers, les activités, les cultures et les opérateurs eux-mêmes sont différents et ne réservent pas le même accueil pour ce type de technologies. « Pour faire accepter la mobilité, il a avant tout été décidé de ne surtout pas intervenir dans le process et de ne pas imposer l’outil, explique François Dalémat. On sait que certains sites seront plus réceptifs que d’autres ; d’ailleurs, à notre grande surprise, ce sont les plus en retard au niveau informatique qui étaient les plus demandeurs ! Mais dans tous les cas, ce que nous voulions, c’est une solution “terrain” et pas un outil provenant de l’IT ». Pour ce faire, Total s’est appuyé sur les compétences d’Ubleam, une start-up française âgée de 8 ans, et sa solution Bleam, un logo intelligent capable de connecter les objets pour en délivrer un contenu interactif. Plus puissant que le QRCode, le Bleam est en mesure de scanner des objets à plus de quatre mètres de distance mais aussi et surtout aux environnements les plus atypiques en supportant la déformation et en s’adaptant aux formes souples et aux courbes. « Notre solution est particulièrement ergonomique et intuitive, ajoute Samuel Boury, co-fondateur d’Ubleam. Avec le Bleam, nous pouvons également envoyer des données vers L’info en plus… Ubleam cherche à lever des fonds, courant 2019. Objectif ? poursuivre le déploiement du Bleam à l’international, en particulier aux États-Unis, où la start-up est déjà implantée. Forte d’une quinzaine de collaborateurs, elle souhaite également recruter afin d’accompagner sa croissance. une interface de réalité augmentée ». Si la start-up était auparavant focalisée sur le marketing, celle-ci a vite été contactée par l’industrie, à commencer par le pétrolier français. « Grâce à l’engouement de l’industrie, nous avons connu en l’espace de quelques années une montée en puissance du digital et des devices mobile », se souvient le chef d’entreprise. « Quand Total nous a sollicités, on s’est dit ‘‘ça y est, notre technologie est mature !’’ Plus précisément, François nous a demandé de réaliser des premiers prototypes d’application car il rencontrait une problématique au sein de la raffinerie de Donges, près de Nantes » ; et François Dalémat de préciser : « sur ce site sont installées des systèmes de fuite temporaire, des équipements permettant d’éviter les fuites dans le réseau. Celles-ci sont très nombreuses et difficiles à suivre. Avec les tags intelligents et industriels d’Ubleam, robustes à la lecture et capables d’être lus de loin en pouvant être grossis 50 fois, de biais et en trois dimensions – sur des tuyaux par exemple, nous avons été séduits par les premiers prototypes ». INTERVENIR SUR LE BON ÉQUIPEMENT, AU BON ENDROIT ET AU BON MOMENT Les applications sont diverses et variées ; elles vont des opérations de maintenance aux simples tournées en passant par le suivi, l’identification et le tracking d’équipements tels que les soupapes de sécurité, soit des centaines d’éléments de petite taille mais indispensables au démarrage d’une raffinerie. Le Bleam sert aussi à s’assurer qu’on intervient sur le bon équipement, au bon endroit et enrichit l’expérience utilisateur. Il est également possible de faire de la reconnaissance de forme afin de savoir, grâce au tag, si une vanne est ouverte ou fermée. Mais l’application prioritaire demeure l’amélioration de la sécurité et la productivité. Dans le cas d’une fuite vapeur, avec le tag d’Ubleam il est possible d’identifier instantanément le problème, de prendre une photo, d’enrichir avec des informations nécessaires avant de tout envoyer à l’ERP ainsi qu’à d’autres logiciels « compétents ». L’objectif premier est de réduire les risques d’accidents en identifiant le bon équipement et, par extension, en formant davantage les opérateurs sur les questions de prévention des risques. Une façon de rendre la digitalisation toujours plus humaine… ● Olivier Guillon 50ı PRODUCTION MAINTENANCE • <strong>N°</strong><strong>66</strong> • juillet-août-septembre 2019
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