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LG_228

Au paradis artificiel d’une fumette responsable Après le cannabis médical en début d’année, le gouvernement luxembourgeois entend légaliser le récréatif d’ici deux ans. Une étape subséquente et commune à toutes les législations étrangères qui ont entrepris ce libéralisme. L’ambition est de produire un chanvre local pour approvisionner une distribution nationale à destination d’une consommation autorisée uniquement à domicile. Des licences seront vendues aux producteurs et distributeurs soumis à un catalogue de règles respectives. Face à la gronde des trois pays voisins et pour éviter des contrôles à ses frontières, le Luxembourg désire cantonner la vente à ses résidents. Un véritable casse-tête dans la mesure où l’adresse n’est pas toujours inscrite sur les cartes d’identité, qu’il faut veiller à la protection des données personnelles et que l’Union européenne interdit «toute discrimination exercée en raison de la nationalité»1 . La mesure censée éviter un tourisme de la drogue oublie que les frontaliers se côtoient, se mélangent et se connaissent depuis des siècles. Autre obstacle juridique: les trois conventions internationales de l’ONU sur le contrôle des stupéfiants qui les limitent à des fins médicales et scientifiques. Le Canada, signataire comme le Luxembourg et souvent cité en exemple, est dorénavant considéré comme «fraudeur» auprès de l’Organe internationale de contrôle des stupéfiants.

Au paradis artificiel d’une fumette responsable
Après le cannabis médical en début d’année, le gouvernement
luxembourgeois entend légaliser le récréatif d’ici deux ans.
Une étape subséquente et commune à toutes les législations
étrangères qui ont entrepris ce libéralisme. L’ambition est de
produire un chanvre local pour approvisionner une distribution
nationale à destination d’une consommation autorisée uniquement
à domicile. Des licences seront vendues aux producteurs et
distributeurs soumis à un catalogue de règles respectives.
Face à la gronde des trois pays voisins et pour éviter des contrôles à ses
frontières, le Luxembourg désire cantonner la vente à ses résidents.
Un véritable casse-tête dans la mesure où l’adresse n’est pas toujours
inscrite sur les cartes d’identité, qu’il faut veiller à la protection des
données personnelles et que l’Union européenne interdit «toute
discrimination exercée en raison de la nationalité»1
. La mesure censée
éviter un tourisme de la drogue oublie que les frontaliers se côtoient,
se mélangent et se connaissent depuis des siècles.
Autre obstacle juridique: les trois conventions internationales de l’ONU
sur le contrôle des stupéfiants qui les limitent à des fins médicales et
scientifiques. Le Canada, signataire comme le Luxembourg et souvent
cité en exemple, est dorénavant considéré comme «fraudeur» auprès
de l’Organe internationale de contrôle des stupéfiants.

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Défendre et s’engager<br />

Ce poste qu’elle espérait tant finit même<br />

par dépasser ses attentes. Passion et<br />

enthousiasme transparaissent d’ailleurs avec<br />

force lorsqu’elle évoque les missions qui lui<br />

sont confiées: «J’aime particulièrement l’art<br />

lorsqu’il est engagé, vecteur d’un message.<br />

neimënster me permet de m’inscrire<br />

dans cette lignée en programmant des<br />

conférences, expositions ou encore<br />

spectacles enrichissants, sur des sujets<br />

sociétaux forts et variés. J’aimerais encore<br />

faire évoluer neimënster en renforçant la<br />

résidence d’artistes, pour qu’ils investissent<br />

véritablement le lieu!».<br />

“Laisser la place<br />

à la spontanéité,<br />

à l’erreur et<br />

à l’humeur<br />

de l’artiste,<br />

donnant lieu<br />

à des prestations<br />

uniques”<br />

L’art de diriger<br />

C’est une histoire d’amour qui poussera la<br />

jeune femme à s’établir au Luxembourg.<br />

Postulant à distance auprès du Centre des<br />

Arts Pluriels d’Ettelbruck (CAPE), elle est<br />

directement engagée en tant que directrice<br />

artistique. Elle doit alors s’acclimater à<br />

une autre approche de la culture: le public<br />

luxembourgeois, à mille lieues du viennois,<br />

se sent concerné par la programmation du<br />

CAPE et lui donne son avis au terme de<br />

chaque spectacle. Elle qui avait jusqu’ici dû<br />

se battre pour attirer les spectateurs devait à<br />

présent entendre leurs critiques, élogieuses ou<br />

mécontentes, dès la fin d’une représentation.<br />

Mais la nouvelle directrice se prend au jeu; elle<br />

se nourrit de leurs échanges et apprend même<br />

le luxembourgeois pour renforcer ce lien.<br />

Son équipe très soudée la porte et, petit à<br />

petit, elle réussit la prouesse de donner au<br />

CAPE une visibilité à l’échelle nationale<br />

mais aussi internationale.<br />

Au bout de huit ans pourtant, lorsque<br />

le poste de directrice à l’Abbaye de<br />

Neumünster se libère, elle ne peut<br />

ignorer cette opportunité et décide de<br />

postuler, malgré l’avis défavorable de<br />

son entourage. «Tout le monde était<br />

persuadé qu’ils n’embaucheraient qu’un<br />

homme luxembourgeois d’un certain<br />

âge. J’ai travaillé dur pour passer les tests<br />

d’embauche car je savais que je possédais<br />

de l’expérience nécessaire pour assumer<br />

ce rôle. Je voulais prouver qu’une jeune<br />

femme pouvait être sélectionnée pour la<br />

phase finale, même si elle ne décrochait pas<br />

le poste», dit-elle pleine d’entrain.<br />

Connue pour son engagement féministe,<br />

on lui propose en 2015 la présidence<br />

du planning familial. «Le poste est<br />

particulièrement exposé aux critiques<br />

publiques, mais je crois en la cause et j’ai<br />

accepté cette responsabilité sans hésiter»,<br />

explique-t-elle. Depuis son arrivée, des<br />

dossiers comme le remboursement de la<br />

contraception, la suppression de la taxe<br />

tampon ou encore la présence soudaine<br />

d’un titulaire de classe lors des séances<br />

d’information en école primaire sont<br />

traités. Elle conclut sur une note d’espoir:<br />

«Je suis pour l’égalité entre les femmes<br />

et les hommes et les quotas sont un bon<br />

moyen d’y parvenir. A compétences égales,<br />

je pense qu’une femme assumerait aussi<br />

bien ses responsabilités qu’un homme;<br />

or, sans ces quotas, les hommes seraient<br />

sans doute privilégiés, surtout pour les<br />

postes à responsabilité. Je pense que les<br />

femmes doivent arrêter de se sous-évaluer,<br />

s’entraider davantage et surtout, oser…». n

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