JOURNAL ASMAC No 1 - février 2020

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Formation postgraduée / Conditions de travail Innocent au sens de l’acte d’accusation En tant qu’avocat, je défends parfois des clients difficiles de réputation douteuse. Mon client s’appelle LTr, une abréviation qui pourrait sans autre aussi appartenir à une faction intégriste. Mais heureusement, la loi sur le travail n’est pas dans une situation désespérée, même si elle suscite régulièrement des émotions. Les principaux chefs d’accusation contre mon client sont l’entrave à la formation postgraduée, l’obsolescence et l’absence de flexibilité. Les faits sont clairement établis et indiscutables. Mon client est né en 1964 et s’engage depuis lors pour la protection des travailleurs contre les atteintes à la santé liées au travail. Depuis 2005, il s’occupe en plus des médecinsassistant(e)s, et les chef(fe)s de clinique tombent aussi dans son domaine de compétence. Venons-en aux chefs d’accusation: – Entrave à la formation postgraduée: La limitation de la durée de travail contraint régulièrement les médecins en formation postgraduée à renoncer à de la précieuse formation postgraduée, p. ex. à participer à une opération donnée. Evidemment, si la planification se fait à la limite ou au-delà de la limite autorisée, il ne reste pas de temps pour des engagements à court terme, un sujet récurrent du conseil en matière de planification des services de l’asmac. Par ailleurs, il est de notoriété publique que le corps médical doit consacrer une trop grande partie de son temps à des tâches administratives inutiles. Si celle-ci est réduite et utilisée pour la formation postgraduée, la situation serait sensiblement différente. Je me permets aussi de poser la question de savoir si certains des problèmes avancés ne sont pas aussi dus au fait que la planification de l’engagement des médecins-assistant(e) s est en premier lieu axée sur leur présence et la fourniture de prestations et moins sur leur formation postgraduée. Un jeune médecin qui s’est exprimé pour la possibilité de prolonger la durée de travail m’a dernièrement confirmé qu’il aimerait bien sûr travailler moins de 50 heures par semaine et que la formation postgraduée pourrait avoir lieu dans cet intervalle, à condition d’être planifiée en conséquence. L’essentiel en bref – Obsolescence: La loi date du siècle dernier et donc d’un autre temps. La LTr a 56 ans (à titre de comparaison: le Code civil et le Code des obligations ont 108 ans et la loi sur la circulation routière fête déjà son 61e anniversaire). Sur le site Internet de la Confédération, on ne trouve pas moins de 25 versions révi sées de la loi sur le travail. A cela devrait s’ajouter un multiple pour les adaptations des différentes ordonnances. L’âge seul ne dit rien sur l’état d’une loi. Le reproche est donc à la fois indifférencié et faible. – Absence de flexibilité: La LTr est soi- disant trop rigide et ne permet pas de mettre en œuvre des solutions individuelles dans les hôpitaux. Ce reproche souvent cité peut facilement être réfuté en se référant à de bons exemples. Il existe heureusement suffisamment de cliniques qui respectent la loi sur le travail et qui fonctionnent parfaitement. De plus, dans les discussions avec les apôtres de la flexibilité, il apparaît vite que «flexibiliser» signifie souvent «travailler plus». Les sondages de l’asmac montrent pourtant clairement que les jeunes médecins ne veulent pas des horaires de travail encore plus longs. Pour conclure, on rappellera qu’une planification des services à la limite ou au-delà de la limite de la durée hebdomadaire maximale de travail empêche toute flexibilité, indépendamment de la hauteur de cette limite. Conclusion: de toute évidence, les preuves sont minces et suscitent des doutes quant à la probité de la partie plaignante. Je plaide donc pour l’acquittement sur tous les chefs d’accusation! Simon Stettler directeur de l’asmac VSAO /<strong>ASMAC</strong> Journal 1/20 11
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