JOURNAL ASMAC No 1 - février 2020

Point de mire
La vie
sans filtre
Celui qui se sépare temporairement de son smartphone et de son
ordinateur portable ne doit pas obligatoirement se sentir isolé, ni lutter
contre des symptômes de sevrage. C’est ce que montrent les Digital Detox
Retreats qui ont lieu depuis 2017 dans l’Oberland bernois.
Benjamin Haltmeier, TALK (Tourismus Adelboden Lenk Kandersteg) AG
En 2015, la maison d’édition Langenscheidt
élit «smombie» mot des jeunes de
l’année – ce néologisme est formé de
«smartphone» et de «zombie». Un an plus
tard, l’étude James a montré comment
l’hyperconnexion ne cesse de croître dans
la société. Aujourd’hui enfin, 5% des adolescents
suisses présentent des symptômes
d’une dépendance numérique.
Cette tendance semble évidente à l’époque
de WhatsApp, d’Instagram et de Snapchat:
les heures que nous passons en ligne augmentent
et le week-end, le smartphone, la
tablette, etc. sont devenus indispensables.
Des montagnes plutôt que des bits
et des écrans
Néanmoins, il est difficile de renoncer à
l’utilisation intensive des appareils numériques
pour plusieurs raisons. Premièrement,
les utilisateurs craignent des symptômes
de sevrage tels que des humeurs
dépressives, des états anxieux et de la nervosité.
Deuxièmement, la communication
électronique est difficile à éviter dans le
contexte habituel parce que le ménage
suisse moyen possède un excellent équipement
média, extrêmement alléchant.
Un lieu largement intact, sans technologie
et des activités adaptées seraient donc requis
pour compenser le stress numérique.
C’est en tout cas ce que se sont dit quelques
professionnels du tourisme dans l’Oberland
bernois. Ils pensaient que pour le
calme, l’authenticité, la proximité et le
bonheur, il n’est nul besoin «de bit ou
Du social sans médias: pour les participants à la Digital Detox Retreat, le renoncement devient un
enrichissement.
Photo: mad
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