Essais & Simulations n°115
Le point sur les incertitudes de mesure
Le point sur les incertitudes de mesure
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Spécial Acquisition de données<br />
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
d’une pièce en plastique ou en caoutchouc.<br />
« Or ces informations, nous ne<br />
pouvons pour le moment les obtenir<br />
directement ; on doit procéder au préalable<br />
à des essais. De là, une fois les<br />
valeurs obtenues sur les courbes, on<br />
doit les extraire et en dériver les informations.<br />
Par exemple, si l’on procède<br />
à des essais sur un matériau à travers<br />
un échantillonnage comprenant cent<br />
éprouvettes, et que nous obtenons autant<br />
de résultats différents, cela pose<br />
un problème de précision et d’uniformisation<br />
de valeur. Nous avons besoin<br />
d’une seule et unique valeur, la plus<br />
précise possible », rappelle Olivier<br />
Tabaste. Ainsi, on effectue des essais,<br />
on stocke les données et on les analyse<br />
pour en tirer des valeurs ; ce qui<br />
implique d’être capable de tirer des<br />
informations brutes, de les traiter et<br />
de les analyser pour les convertir en<br />
données utilisables. On a besoin de<br />
savoir d’où viennent ces données et<br />
en sortir une valeur juste (ou la plus<br />
juste possible) dans laquelle les utilisateurs<br />
auront confiance. Ce critère de<br />
confiance ne peut être établi qu’après<br />
des essais de vérification faisant entrer<br />
la valeur dans un cycle d’approbation.<br />
C’est pourquoi la tâche est longue et<br />
fastidieuse, et les outils logiciels sont là<br />
pour automatiser les process et rendre<br />
la gestion de données plus simple et<br />
plus rapide.<br />
Une gamme dédiée aux matériaux<br />
Développée chez MSC Software, la<br />
nouvelle gamme MaterialCenter s’appuie<br />
sur la technologie SIM Manager.<br />
Et si le nom est différent des appellations<br />
habituelles (SIM…), c’est parque<br />
les deux outils peuvent être utilisés<br />
de façon indépendante. Ce système<br />
comprend un serveur, une base de<br />
données et un système de stockage<br />
de données lourdes. L’un des objectifs<br />
essentiels auxquels l’éditeur a dû<br />
répondre en priorité est de permettre<br />
à l’utilisateur de rechercher rapidement<br />
une information compatible avec son<br />
application, d’effectuer une requête<br />
simple sur une interface légère. Une<br />
fois l’information trouvée, l’utilisateur<br />
doit être sûr que celle-ci a déjà été validée<br />
et que la valeur peut être utilisée<br />
en toute confiance. Enfin, la plateforme<br />
se devait absolument d’être collaborative<br />
et accessible par des utilisateurs<br />
de différents métiers et différentes<br />
fonctions au sein de l’entreprise. Pour<br />
les utilisateurs d’autres outils MSC, la<br />
migration des informations est possible.<br />
Concrètement, on crée un conteneur<br />
d’informations et un schéma composé<br />
de tiroirs. L’utilisation est simple<br />
puisqu’il suffit de se connecter au serveur<br />
et définir une liste de données à<br />
stocker. Différents utilisateurs n’auront<br />
pas le même degré d’accès – en fonction<br />
de leur fonction – mais les visiteurs<br />
moins privilégiés ont toutefois la<br />
possibilité d’importer des informations,<br />
lesquelles peuvent entrer dans une démarche<br />
de validation afin d’être à leur<br />
tour utilisées pour d’autres requêtes.<br />
Un autre utilisateur peut ainsi s’en servir<br />
voire les diffuser et échanger librement.<br />
De nouvelles contraintes à affronter<br />
Selon Olivier Tabaste, les verrous<br />
technologiques ne résident plus vraiment<br />
dans la gestion de données en<br />
tant que telle. « Nous nous efforçons<br />
de toujours nous adapter aux besoins<br />
exprimés par les industriels, et ce en<br />
permanence. » Le plus grand défi se<br />
présente plutôt au niveau des besoins<br />
de caractérisation sur des matériaux<br />
de plus en plus complexes ; comme il<br />
l’a été évoqué plus haut, la déferlante<br />
des matériaux composites, leur diversité<br />
et la complexité des structures<br />
nécessitent la gestion de données et<br />
d’informations bien plus denses et volumineuses,<br />
d’autant que les connaissances<br />
liées au comportement de ces<br />
dits matériaux lors des phases d’essais<br />
sont loin d’être totalement acquises.<br />
L’autre « challenge » des entreprises,<br />
et donc des éditeurs de logiciels, est<br />
cette fois d’ordre juridique. Le problème<br />
se pose quant à la possibilité<br />
d’incorporer les aspects légaux dans<br />
la gestion de données, à l’exemple de<br />
l’assemblage qui implique désormais<br />
de respecter les mesures émises par<br />
les législateurs, à travers le règlement<br />
REACH en Europe ou MSDS aux Etats<br />
Unis, et qui s’imposent aujourd’hui aux<br />
industriels. Par exemple, les équipementiers<br />
de l’automobile vont désormais<br />
être obligés de satisfaire les réglementations<br />
à la fois européennes<br />
et américaines, lesquelles se montrent<br />
de plus en plus contraignantes. Obligés<br />
de se conformer à de plus en plus<br />
d’interdits et de règles, ils risquent dorénavant<br />
de voir les grands donneurs<br />
d’ordres – qui n’occupent bien souvent<br />
plus qu’une fonction d’assembleurs<br />
– se retourner contre eux en cas de<br />
manquement aux réglementations en<br />
cours. « Les équipementiers devront<br />
être capables de se maintenir face à<br />
une pression plus forte, ce qui implique<br />
pour eux de se doter de moteur de recherche<br />
et de rapport suffisamment<br />
puissants pour toujours être conformes<br />
à la loi ».<br />
Olivier Guillon<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • OCTOBRE 2013 • PAGE 35