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Essais & Simulations n°115

Le point sur les incertitudes de mesure

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Des <strong>Essais</strong> Insolites<br />

Projet<br />

Simulation en eaux troubles<br />

Certaines œuvres du 7e art auraient peut-être pu revoir leur scénario si leurs réalisateurs avaient eu<br />

entre les mains Nemo, un simulateur capable de détecter les menaces en pleine mer avec un réalisme<br />

et une précision hors du commun. Certes, ce projet ambitieux porté par l’Ifremer de Brest, Télécom<br />

Bretagne, le ministère de la Défense et des industriels comme Thales, accompagné et mis au point par<br />

les sociétés Alyotech et Artal, n’en est qu'au trois quarts de son développement technologique. Mais<br />

déjà de grands industriels de l'armement et du civil se montrent très intéressés par une solution qui leur<br />

permettra de s'affranchir de phases d'essais à la fois lourdes et onéreuses.<br />

Démarré il y a deux ans, le projet aboutira<br />

mi-2014, une fois la conception du<br />

système entièrement finalisée et les<br />

tests de validation effectués. Ces tests<br />

porteront essentiellement sur les mesures<br />

en temps réel, lesquels seront<br />

confrontés aux résultats des systèmes<br />

fixes, dits classiques. Car l’intérêt du<br />

projet Nemo réside dans le développement<br />

d'une solution logicielle qui<br />

s’applique à la fois dans le secteur de<br />

la défense et du civil. Surtout, cet outil<br />

permettra de simuler de manière réaliste<br />

(et en 3D) la surface de la mer, et<br />

ce en temps réel, et de proposer des<br />

modèles mathématiques pour rendre<br />

possible des calculs jusqu’alors fastidieux.<br />

« L’objectif est de lancer un<br />

produit logiciel capable de fournir des<br />

vidéos assistant les différents modèles<br />

de surveillance comme les radars et<br />

autres multiples capteurs, précise<br />

Stéphane Malledant, responsable du<br />

business development Simulation et<br />

informatique scientifique au sein du<br />

partenaire éditeur Alyotech. Cette modélisation<br />

peut donc s’opérer en pleine<br />

mer ou à proximité des côtes ».<br />

Représenter le réel à la surface,<br />

en pleine mer ou près des côtes<br />

Naturellement, la modélisation en mer<br />

et celle près de zones côtières sont<br />

différentes, en particulier au niveau de<br />

la bathymétrie en raison de la variation<br />

des reliefs dans l’eau ; les effets côtiers<br />

présentent en effet beaucoup de variabilité<br />

entre le sol et la surface. Ils influent<br />

beaucoup sur les opérations de<br />

modélisation. D’autant que l’un des défis<br />

premiers est d’être le plus précis et<br />

le plus représentatif possible de la réalité<br />

tout en opérant en temps réel. « Il<br />

faut pouvoir représenter le réel grâce<br />

à une même dynamique rassemblant<br />

tous les systèmes de caméras et de<br />

vidéo-surveillance, les capteurs optroniques<br />

à 25 images par seconde, la<br />

fréquence des radars, etc. ».<br />

Une tâche ardue, d’autant que les signataires<br />

du projet que sont la DGA<br />

mais aussi deux branches de Thales,<br />

Thales Systèmes Aéroportés (TSA)<br />

et Thales Optronique (TOSA), en<br />

charge notamment des essais de validation,<br />

sont confrontés à des risques<br />

de toutes sortes. Ce système présente<br />

ainsi un intérêt majeur, dans la mesure<br />

où il répond à la demande des industriels<br />

de réduire les coûts relatifs aux<br />

essais en mer et les remplacer par des<br />

opérations de simulation.<br />

Des applications aussi bien dans la<br />

défense que dans le civil<br />

Les risques, du moins pour la DGA<br />

et les deux entités du groupe Thales<br />

impliquées dans le projet, concernent<br />

surtout les objets flottants. Il s’agit bien<br />

souvent d’importants navires qu’il est<br />

important d’identifier le plus loin possible,<br />

en fonction d’un espace-temps<br />

particulier : « ce système aide à détecter,<br />

reconnaître et déterminer si une<br />

frégate située à quinze kilomètres des<br />

côtes représente une menace ». Dans<br />

le civil, le simulateur Nemo concerne<br />

par exemple les questions d’immigration<br />

clandestine, de trafics de toutes<br />

sortes mais également, au niveau des<br />

pollutions en mer ou sur les côtes, à<br />

détecter des pollutions accidentelles<br />

( ou volontaires… ) en étant capable<br />

de déterminer en temps réel la nature<br />

et la dangerosité des produits pétroliers<br />

ou autres déversés dans l’eau.<br />

Pour cela, l’observation multicapteurs<br />

est primordiale.<br />

À ce jour, le verrou technologique est<br />

bel et bien levé. La prochaine étape<br />

consiste à valider le système, comparer<br />

le simulateur aux mesures prises<br />

avec des moyens fixes et ainsi évaluer<br />

l’efficacité des capteurs… pour<br />

peut-être faire de la mer une terre de<br />

sécurité.<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • OCTOBRE 2013 • PAGE 60

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