28.09.2022 Views

Panorama de presse quotidien du 28 09 2022

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Fixant ainsi le sommet <strong>de</strong> la pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong>s certifications environnementales, le reportage met<br />

clairement au-<strong>de</strong>ssus <strong>du</strong> lot l’agriculture biologique, en disqualifiant <strong>de</strong>ux autres démarches<br />

agricoles ayant recours à <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its phytosanitaires <strong>de</strong> synthèse : la démarche<br />

gouvernementale Haute Valeur Environnementale (HVE) et la marque privée Zéro Rési<strong>du</strong> <strong>de</strong><br />

Pestici<strong>de</strong>s (ZRP). Si la voix off pose bien que ces labels remplissent « le vi<strong>de</strong> » existant entre<br />

le bio et le conventionnel, il semble que le documentaire ne considère pas les traitements bio<br />

<strong>de</strong> contact comme étant <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s. Ces <strong>de</strong>rniers semblant se limiter au<br />

chimique/systémique, aux seuls pro<strong>du</strong>its phytos utilisables en agriculture conventionnelle*.<br />

Sur la HVE, la voix off s’étonne ainsi dans le vignoble d’un domaine où l’on peut « protéger<br />

la biodiversité et autoriser les pestici<strong>de</strong>s : cela paraît pour le moins incohérent ». Et <strong>de</strong><br />

pointer également « la liberté chimique » <strong>du</strong> label ZRP face à l’usage raisonné <strong>de</strong> phytos <strong>de</strong><br />

synthèse sur <strong>de</strong>s fraisiers.<br />

Du conventionnel au complot<br />

Dans le documentaire, le label HVE écope <strong>de</strong>s plus fortes critiques, ne serait-ce que parce que<br />

dans sa notation « une haie, un bosquet, même un petit muret rapportent <strong>de</strong>s points ». Suivant<br />

la certification <strong>du</strong> domaine <strong>du</strong> Meix Foulot (Mercurey), le documentaire résume<br />

péremptoirement que « grâce notamment à son muret et à sa petite forêt, [la vigneronne]<br />

Agnès [Dewé <strong>de</strong> Launay] obtiendra la certification Haute Valeur Environnementale ». À se<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi 100 % <strong>du</strong> vignoble n'est pas déjà certifié HVE. Sont donc placés hors<br />

caméra les efforts <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s traitements phytos et <strong>de</strong> meilleure gestion <strong>de</strong> la<br />

fertilisation… Est également sorti <strong>du</strong> cadre le virage agroécologique <strong>du</strong> vignoble, notamment<br />

bor<strong>de</strong>lais (accéléré par la pression <strong>de</strong>s émissions Cash Investigation, diffusées avec fracas en<br />

2016 et 2018 sur France 2), qui ne tient plus <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> mieux-faire au vignoble ou <strong>de</strong><br />

répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s croissantes <strong>de</strong>s marchés (notamment <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> distribution, en<br />

faisant une clé d’entrée dans ses rayons), mais <strong>du</strong> pur calcul… Pour gratter <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s<br />

européennes aux exploitants bio. C’est <strong>du</strong> moins l’explication que donne le documentaire**<br />

aux bonds <strong>de</strong>s certifications HVE en 2019 et 2020 dans le vignoble notamment (représentant<br />

4 exploitations certifiées HVE sur 5). Il est pourtant bien connu dans le mon<strong>de</strong> agricole que<br />

les domaines viticoles ne touchent globalement pas d’ai<strong>de</strong>s directes <strong>de</strong> la Politique Agricole<br />

Commune (PAC), la filière vin ayant opté pour <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s structurelles (investissements,<br />

promotion, restructuration…) via son Organisation Commune <strong>de</strong> Marché (OCM vin).<br />

Faisant également écho à <strong>de</strong>s tensions entre bio et HVE sur les niveaux d’ai<strong>de</strong>s accessibles<br />

par les nouveaux écorégimes, le documentaire n’a pas été mis à jour <strong>de</strong>puis son tournage (les<br />

déclarations sur le sujet <strong>du</strong> vigneron retraité Dominique Techer ayant été visiblement filmées<br />

cet hiver). Depuis cet été, ce sujet a été réglé à la suite <strong>de</strong>s critiques <strong>de</strong> la Commission<br />

Européenne par la proposition française d’un différentiel <strong>de</strong> montant au profit <strong>de</strong> la bio (à 110<br />

€/ha, soit 30 €/ha <strong>de</strong> plus que la HVE). Une vision qui ne fait pas débat dans le vignoble, où la<br />

HVE est parfois comme une marche pour aller vers la bio. Autre point d’actualité qui n’est<br />

pas évoqué dans le reportage, la réforme en cours <strong>de</strong> la certification HVE (avec la suppression<br />

<strong>de</strong> la voie B "comptable" et le renforcement <strong>de</strong> la voie A "agroécologique").<br />

Slogans peu mesurés

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