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choisie. Les goûts de Bones le portaient systématiquement vers

des tenues beaucoup moins couvrantes que je l’aurais souhaité.

Au moins, je portais une culotte, même si elle était minuscule. Il

y avait certaines choses sur lesquelles je refusais de céder malgré

son pouvoir de persuasion illimité.

Bones pencha la tête sur le côté le temps d’un instant.

— Ta mère est là.

Je descendis l’accueillir, car Bones n’était pas encore habillé.

Je ne l’avais pas revue depuis cette incroyable soirée chez

Rodney, et je n’avais pas la moindre envie de savoir s’ils… euh…

sortaient ensemble. Rodney, en parfait gentleman, n’avait pas

mentionné cet incident lorsqu’il était arrivé le matin même pour

préparer le dîner, mais j’avais entendu Bones le saluer d’un

tonitruant « Gloire au tueur de dragon ! ».

J’ouvris la porte… et mon sourire se figea. La femme qui se

tenait devant moi ne pouvait pas être ma mère.

Ses cheveux bruns, aux nouveaux reflets plus clairs, ne

portaient plus la moindre trace de gris. Le maquillage, ou les

bons offices d’un salon de beauté, semblait lui avoir ôté dix ans

en moins de trois semaines. Sa robe améthyste, plus moulante

que la mienne, découvrait l’une de ses jambes à partir du haut de

la cuisse et couvrait l’autre jusqu’à la cheville. L’une de ses

épaules était dénudée, à la mode grecque, et ses cheveux étaient

à moitié remontés, avec quelques mèches folles. Seuls ses yeux

bleus n’avaient pas changé.

— Catherine. (Elle passa devant moi sans me faire la bise. Pas

de doute, c’était bien ma mère.) Tu devrais te couvrir davantage,

il gèle dehors.

Bonjour à toi aussi, maman. Ou qui que tu sois, parce que tu

n’as rien à voir avec la femme qui m’a élevée.

— Tu peux parler, parvins-je à prononcer. On voit toute ta

jambe jusqu’en haut de la cuisse. Mon Dieu, si grand-mère te

voyait, elle sortirait tout droit de sa tombe !

Ma mère ouvrit la bouche, s’arrêta, puis sourit.

— Si tu ne dis rien, je ne dirai rien non plus.

J’envisageai un instant de me rendre dans la cuisine et de

m’agenouiller devant Rodney pour lui témoigner toute mon

admiration. Je n’aurais jamais cru cela possible, mais il était

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