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frost-jeaniene--chasseuse de la nuit-3-froid c

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yeux, je ne voyais que du rouge. C’était en cela que les rayons

émeraude de mes camarades m’étaient utiles. Au moins, en les

voyant, je savais que je n’étais pas seule. Mais je me sentais tout

de même isolée, au milieu de cette horde de zombies enragés,

leurs hurlements se mêlant en une cacophonie inintelligible,

mon épée taillant inlassablement dans la masse infinie des

morts-vivants.

Vlad avait un avantage. Lorsqu’il en avait le temps, il pouvait

attraper un zombie et le faire brûler. Ils couraient dans tous les

sens – enfin, ce qui restait d’eux – comme autant de torches

macabres. Mais comme il devait les immobiliser une bonne

minute pour les rendre à peu près inoffensifs, ce n’était pas la

méthode la plus efficace pour les vaincre.

De temps à autre, j’apercevais un éclat orange du coin de

l’œil, j’entendais des cris indescriptibles, et je savais que Vlad

était encore en vie. Plus important encore, j’entendais

régulièrement une voix à l’accent anglais s’élever au-dessus des

gémissements d’agonie et de douleur pour motiver ses troupes et

provoquer les créatures avec un mépris jubilatoire. Bones était

toujours vivant lui aussi. Mais à part ça, je ne savais pas du tout

qui m’entourait.

— Repliez-vous, repliez-vous ! cria quelqu’un.

La chose qui se trouvait devant moi se scinda soudain en

deux moitiés égales qui s’écartèrent aussitôt l’une de l’autre.

Bones apparut dans l’interstice ainsi créé, quasiment

méconnaissable, et je stoppai l’élan de mon épée pour ne pas lui

trancher la tête.

— Suis-moi, grogna-t-il.

Il me tira par le bras, puis le lâcha en poussant un violent

juron.

— Mais bon sang, pourquoi tu n’as pas appelé à l’aide ?

Je ne savais pas ce qu’il voulait dire par là, et il ne me laissa

pas l’occasion d’en discuter. Il me plaqua contre sa poitrine à

l’aide d’un de ses bras et commença à frapper sur tout ce qui

nous entourait de l’autre. Mes pieds touchaient à peine le sol, ils

se balançaient au rythme de ses pas et je commençais à avoir la

nausée. La brume se dissipa un peu devant mes yeux et lorsque

nous entrâmes dans la maison pour nous précipiter au sous-sol,

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