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Tout en marchant, je me remémorai la première fois où

j’avais vu Bones, assis à la table d’une boîte de nuit, la lumière se

reflétant dans ses cheveux. La manière dont il m’avait provoquée

lorsque je l’avais attiré au bord d’un lac en faisant semblant de

vouloir coucher avec lui. Mon réveil dans une grotte, des chaînes

autour des poignets, et l’imitation de Titi dont il m’avait gratifiée

d’une voix moqueuse. Son visage lorsqu’il avait vu mes yeux

s’illuminer pour la première fois et qu’il avait compris que je lui

avais dit la vérité sur ma nature hybride. Son sourire narquois

lorsque je l’avais défié de m’affronter dans un combat à mort.

Notre premier baiser. Notre première étreinte. Et son sourire

la première fois que je lui avais dit que je l’aimais…

Je parcourus plusieurs kilomètres d’un pas rapide. Lorsque je

vis les falaises, je me mis à les escalader sans véritable but. La

lune était basse dans le ciel, ce qui indiquait que le jour se

lèverait dans une quarantaine de minutes. Denise et ma mère

arriveraient peu après. Je ne voulais pas les voir. Je ne voulais

voir personne.

Je grimpais depuis vingt minutes lorsque j’arrivai sur un

rebord assez large pour que je puisse m’y asseoir. Une rafale de

vent me fit frissonner. Tandis que je frottais mes mains l’une

contre l’autre pour les réchauffer, je posai les yeux sur le

diamant rouge. La bague que Bones m’avait offerte, pour un

mariage qui n’aurait jamais lieu.

Je me levai et regardai dans le vide. J’étais comme

hypnotisée par les rochers en contrebas, et la distance qui m’en

séparait ne me paraissait étrangement ni grande ni effrayante.

Au bout d’un moment, je fermai les yeux et je sentis que je

faisais un pas en avant. Puis un autre.

— Ça doit être dur pour toi.

Dès la première syllabe, j’avais brusquement rouvert les

yeux. Vlad était assis sur un autre rebord, à environ dix mètres

en dessous de moi, et il me regardait.

— Ouais, c’est dur d’admettre la mort de l’homme que j’aime.

Quel fin psychologue tu fais.

Vlad se leva.

— Oh, ce n’est pas ce que je voulais dire. Ça doit être dur pour

toi de décider ce que tu es. Je n’ai jamais connu ce dilemme.

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