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— Tout ce que tu veux, mon ami.

— Pitié, ne me réveillez pas, suppliai-je, terrifiée à l’idée que

quelqu’un me fasse sortir de mon rêve. (J’agrippai la silhouette

qui semblait si réelle, et serrai les paupières de toutes mes

forces.) Laissez-le-moi encore un peu.

— Tu n’es pas en train de rêver, Chaton. (Oh, mon Dieu, je

sentis sa bouche se poser sur la mienne, dans un baiser qui me

brisa le cœur.) Je suis là.

— Il a vu ton cadavre, t… tout flétri… tu n ’ es pas réel…

Le rêve et la réalité se mélangeaient, ma confusion sans doute

aggravée par le somnifère et le choc que je venais de subir.

Il me porta jusqu’au canapé.

— Pour les discours, on verra plus tard, dit-il en brisant mon

verre d’eau avant de s’entailler la paume avec un des éclats.

Je n’avais pas vraiment le choix, car il plaqua aussitôt sa

main sur ma bouche.

À chaque goutte que j’avalais, le brouillard se dissipait un peu

plus, jusqu’à ce que je voie clairement Bones agenouillé devant

moi. Les doigts tremblants, je tendis la main pour le toucher,

craignant à moitié que ce ne soit qu’un nouveau rêve maléfique

envoyé par Patra. Un rêve qui se terminerait par la cruelle

désintégration de son corps sous mes yeux.

Bones me saisit la main et la serra.

Je le dévorai des yeux. À part ses cheveux, qui étaient d’un

blanc inattendu, il n’avait pas changé. Sa peau était plus

incandescente que jamais, et il me transperçait de ses yeux brun

sombre.

— Tu es vraiment là ?

Je n’arrivais pas à me défaire de l’idée terrifiante qu’il n’était

qu’un mirage. Et si jamais je me laissais aller à croire qu’il était

bel et bien réel, et que je me réveillais pour découvrir que tout

cela n’était qu’un rêve ? Je ne le supporterais pas. Je deviendrais

folle.

Prise d’un soudain accès de désespoir, je pris l’un des tessons

de verre et me l’enfonçai dans la jambe. Bones l’arracha,

horrifié.

— Qu’est-ce que tu fais, Chaton ?

Je n’avais jamais rien senti d’aussi délicieux que la douleur

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