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frost-jeaniene--chasseuse de la nuit-3-froid c

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présent que l’un des deux était dehors, c’était l’occasion ou

jamais. Mais j’avais du mal à me concentrer. Cela faisait des

années que je me prenais des coups, mais vu l’étendue de mes

blessures, j’étais au bord de l’évanouissement.

Ma mère me regarda droit dans les yeux… puis elle donna un

coup de pied dans la chaise pour la faire basculer.

— Bon Dieu ! s’écria Max d’un ton brusque en la retenant

d’une main. Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

Je profitai de sa seconde de distraction pour tirer de toutes

mes forces sur les couteaux plantés dans mes poignets. Je sentis

ma peau se déchirer. J’avais libéré l’une de mes mains lorsque

Max se retourna.

— Qu’est-ce qui se passe ?

Il lâcha ma mère. Elle se retrouva suspendue par le cou, ses

pieds au-dessus du sol, pendant que je libérais mon autre main

sans prêter attention à la douleur brûlante que mes mouvements

brusques avaient attisée. Je tentai d’attraper l’un des couteaux,

mais mes poignets étaient trop endommagés pour me permettre

de tenir quoi que ce soit. Je les repoussai donc d’un coup de pied

avant de me jeter sur Max et de lui donner un coup de tête,

suffisamment fort pour le renverser. Tout ce dont j’ai besoin,

c’est d’un peu de ton sang, me dis-je en le mordant avec

sauvagerie, et je serai assez remise pour combattre.

Un bruit assourdissant me fit tourner la tête vers la fenêtre ;

La dernière chose que je vis fut une explosion de verre… puis je

sentis une brûlure sur mon cou et ma vision s’assombrit. J’eus

l’impression d’entendre des cris, mais, tout à coup, tout semblait

me parvenir de très loin. Je ne sentais plus rien non plus. La

disparition de la douleur était un véritable soulagement.

Je repris conscience en sentant un liquide couler dans ma

gorge. J’essayai de le recracher, mais en vain. Le flot était

continu et je ne pouvais faire autrement que l’avaler. Encore. Et

encore.

— … ne la laissez pas mourir ! crus-je entendre hurler ma

mère, puis je reconnus la voix de Bones, très proche.

— … allez, ma belle, bois ! Non, il t’en faut encore…

Je m’étouffai et recrachai le liquide, puis les silhouettes qui

m’entouraient se firent plus précises. J’avais la bouche collée à

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