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RRG 63_BR

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mise. La direction à recirculation de billes, un peu old school<br />

mais plus efficace en tout-terrain qu’une classique crémaillère,<br />

brille par un certain flou autour du point zéro. Elle est si<br />

démultipliée (3,85 tours de volant de butée à butée) qu’il faut<br />

sans cesse corriger le cap. Mais on s’y fait rapidement, et par<br />

ailleurs, l’accord moteur-boîte donne pleinement satisfaction.<br />

Le gros couple de 550 Nm déboule dès 1.250 tr/min, ce qui est<br />

un précieux atout pour doubler… ou faire du franchissement.<br />

En approchant d’Andorre, on s’aventure enfin sur le chemin<br />

défoncé (et détrempé !) du Pic Negre d’Envalira (2.823 m), idéal<br />

pour tester les aptitudes de ce 4x4 permanent. Avec l’altitude,<br />

la pluie se transforme en neige. Et tandis que le vent se lève,<br />

le jour décline rapidement. Il me faut enclencher la boîte de<br />

transfert (gamme courte) et les blocages de différentiels afin<br />

d’optimiser le grip. Transfiguré, mon Grenadier joue alors au<br />

passe-montagne, absorbant avec une facilité déconcertante<br />

tous les obstacles. Mais la chance n’est pas avec nous. La<br />

tempête rend la piste de plus en plus grasse et glissante, malgré<br />

les pneus BF Goodrich All Terrain pourtant adaptés à la tâche.<br />

Je n’aime pas reculer face à l’obstacle. Le Grenadier non plus.<br />

Mais le monsieur d’Ineos préfère jouer la carte de la prudence,<br />

si bien que je dois rebrousser chemin. Passé Andorre, l’arrivée<br />

en France est rapide, et c’est dans une nuit d’encre, toujours<br />

sous la pluie, que nous terminons cette étape harassante à<br />

Ax-les-Thermes.<br />

Le lendemain, le vent ayant chassé les nuages, il fait enfin<br />

grand beau ! Cap est mis sur Millau, en passant par le Chemin<br />

des Écoliers. La verticalité des paysages pyrénéens a laissé<br />

place à de grands Causses, signe que nous nous rapprochons<br />

de Roquefort. À bord du Grenadier, rien à signaler, si ce n’est<br />

que je remarque que mon mastodonte a le gosier en pente :<br />

il sirote facilement 12 l/100 km de gasoil, le bougre ! Ce n’est<br />

toutefois pas exagéré, ma conduite n’étant pas franchement<br />

eco-friendly, et cet engin taillé comme une armoire normande<br />

pesant de surcroît 2.811 kg. C’est un minimum, car Ineos<br />

propose de très nombreux accessoires particulièrement utiles<br />

en expédition, comme un treuil, des auvents, des projecteurs<br />

extérieurs supplémentaires, un Schnorkel et autres équipements<br />

de ce type. Fort heureusement, les essuie-glaces sont<br />

livrés de série, et je dois encore y recourir alors que la pluie<br />

nous rattrape à nouveau. Il me faudra patienter jusqu’au lendemain<br />

matin pour découvrir les piles du majestueux viaduc de<br />

Millau, dressées telles les flèches d’une cathédrale. En traversant<br />

les paysages désolés et sublimes de l’Aubrac en direction<br />

du Massif central, je savoure ces derniers kilomètres parcourus<br />

au volant de ma monture. Une monture bien née et attachante,<br />

qui séduira tous ceux qui recherchent un véhicule<br />

tout-terrain simple, efficace, fiable, increvable, qui tourne le<br />

dos aux modes. Un peu comme le faisait un certain Defender<br />

jusqu’il n’y a pas si longtemps… <br />

Texte & images by Thomas Riaud<br />

SANS FIORITURES ET<br />

RELATIVEMENT SIMPLE<br />

MÉCANIQUEMENT, LE<br />

GRENADIER S'ADRESSE<br />

AUX ORPHELINS DE<br />

L’ANCIEN DEFENDER.<br />

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