You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
mise. La direction à recirculation de billes, un peu old school<br />
mais plus efficace en tout-terrain qu’une classique crémaillère,<br />
brille par un certain flou autour du point zéro. Elle est si<br />
démultipliée (3,85 tours de volant de butée à butée) qu’il faut<br />
sans cesse corriger le cap. Mais on s’y fait rapidement, et par<br />
ailleurs, l’accord moteur-boîte donne pleinement satisfaction.<br />
Le gros couple de 550 Nm déboule dès 1.250 tr/min, ce qui est<br />
un précieux atout pour doubler… ou faire du franchissement.<br />
En approchant d’Andorre, on s’aventure enfin sur le chemin<br />
défoncé (et détrempé !) du Pic Negre d’Envalira (2.823 m), idéal<br />
pour tester les aptitudes de ce 4x4 permanent. Avec l’altitude,<br />
la pluie se transforme en neige. Et tandis que le vent se lève,<br />
le jour décline rapidement. Il me faut enclencher la boîte de<br />
transfert (gamme courte) et les blocages de différentiels afin<br />
d’optimiser le grip. Transfiguré, mon Grenadier joue alors au<br />
passe-montagne, absorbant avec une facilité déconcertante<br />
tous les obstacles. Mais la chance n’est pas avec nous. La<br />
tempête rend la piste de plus en plus grasse et glissante, malgré<br />
les pneus BF Goodrich All Terrain pourtant adaptés à la tâche.<br />
Je n’aime pas reculer face à l’obstacle. Le Grenadier non plus.<br />
Mais le monsieur d’Ineos préfère jouer la carte de la prudence,<br />
si bien que je dois rebrousser chemin. Passé Andorre, l’arrivée<br />
en France est rapide, et c’est dans une nuit d’encre, toujours<br />
sous la pluie, que nous terminons cette étape harassante à<br />
Ax-les-Thermes.<br />
Le lendemain, le vent ayant chassé les nuages, il fait enfin<br />
grand beau ! Cap est mis sur Millau, en passant par le Chemin<br />
des Écoliers. La verticalité des paysages pyrénéens a laissé<br />
place à de grands Causses, signe que nous nous rapprochons<br />
de Roquefort. À bord du Grenadier, rien à signaler, si ce n’est<br />
que je remarque que mon mastodonte a le gosier en pente :<br />
il sirote facilement 12 l/100 km de gasoil, le bougre ! Ce n’est<br />
toutefois pas exagéré, ma conduite n’étant pas franchement<br />
eco-friendly, et cet engin taillé comme une armoire normande<br />
pesant de surcroît 2.811 kg. C’est un minimum, car Ineos<br />
propose de très nombreux accessoires particulièrement utiles<br />
en expédition, comme un treuil, des auvents, des projecteurs<br />
extérieurs supplémentaires, un Schnorkel et autres équipements<br />
de ce type. Fort heureusement, les essuie-glaces sont<br />
livrés de série, et je dois encore y recourir alors que la pluie<br />
nous rattrape à nouveau. Il me faudra patienter jusqu’au lendemain<br />
matin pour découvrir les piles du majestueux viaduc de<br />
Millau, dressées telles les flèches d’une cathédrale. En traversant<br />
les paysages désolés et sublimes de l’Aubrac en direction<br />
du Massif central, je savoure ces derniers kilomètres parcourus<br />
au volant de ma monture. Une monture bien née et attachante,<br />
qui séduira tous ceux qui recherchent un véhicule<br />
tout-terrain simple, efficace, fiable, increvable, qui tourne le<br />
dos aux modes. Un peu comme le faisait un certain Defender<br />
jusqu’il n’y a pas si longtemps… <br />
Texte & images by Thomas Riaud<br />
SANS FIORITURES ET<br />
RELATIVEMENT SIMPLE<br />
MÉCANIQUEMENT, LE<br />
GRENADIER S'ADRESSE<br />
AUX ORPHELINS DE<br />
L’ANCIEN DEFENDER.<br />
14