22 LA BULLE D'ACCÈS AU COCKPIT ATTIRE TOUS LES REGARDS ET ÉCLIPSE N'IMPORTE QUELLE SUPERCAR.
Exposée l’hiver dernier à Autoworld dans le cadre de l’expo Supercar 2, cette ultra-sportive pas comme les autres a désormais un importateur belge. C’est donc sur l’aérodrome de Temploux que m’attend cet engin « lunaire », dans le cadre du Rallye Télévie. L’occasion pour quelques copains et connaissances de dégourdir les roues de Bugatti, Ferrari, Porsche 918 Spyder et autres Mercedes SLS Black Series ! Mais j’ai l’impression que la vedette du jour est bien cette KTM, que personne n’a encore jamais vue ! Il faut dire que cette auto, en plus d’être plus que rare (les Autrichiens prévoient d’en produire une centaine par an), possède une particularité qui en fait une attraction populaire à elle toute seule : une sorte de bulle se soulevant grâce à des vérins automatisés pour libérer l’accès à l’habitacle. Une solution intelligente et ô combien spectaculaire à un des problèmes de base de la X-BOW et de son châssis entièrement en carbone : l’absence de porte. Mais si la première version se contentait d’être un roadster ouvert en permanence à tous les vents, cette évolution GT-XR bénéficie donc de cette fameuse verrière en faisant une voiture fermée. Et le mouvement quasiment vertical de cette énorme pièce amovible, puis sa position ouverte, constituent un spectacle dont les badauds ne se lassent pas. Les occupants non plus mais pour eux, c’est plutôt le moment où le toit se referme qui est le plus intéressant car ils passent en quelques secondes de l’ouverture au monde à un cocon à la fois rassurant et faisant passer l’habitacle de cette auto pour celui d’une soucoupe volante ! S N S Évidemment, l’absence de portières latérales pose quand même encore un problème : celui de l’accès à bord. Disons qu’au-delà de 80 ans, il devient sans doute compliqué de s’y installer, mais qu’avec un peu d’habitude ce n’est pas trop gênant. Et même, en s’entraînant un peu, le pilote peut faire de cette difficulté un élément supplémentaire du spectacle global. En effet, pourquoi, pour les plus agiles, ne pas carrément sauter dedans !? Le show serait alors complet. Bon, du haut de mes 50 ans et pour ne pas inquiéter le propriétaire, je me suis contenté d’une méthode plus classique. Mais au fil de la journée, je trouve le truc et, je finis même par entrer et sortir de la KTM de manière plus élégante, voire naturelle. Une chose à ne pas oublier lorsqu’on s’extrait de l’habitacle : enlever le volant et le disposer sur le support prévu à cet effet. Il est relativement facile à remettre en place, même si cela nécessite l’usage des deux mains. Pour le reste, vous vous en doutez, les aspects pratiques sont très limités. Un petit coffre de 160 litres entre l’habitacle et le compartiment moteur, une boîte à gants située entre les dossiers des sièges, un support pour smartphone afin de pouvoir utiliser celui-ci comme système GPS et multimédia… Et c’est à peu près tout. Quant aux petites vitres, elles s’ouvrent vers le haut mais ne tiennent pas ouvertes en roulant. Elles servent donc juste à converser avec quelqu’un à l’arrêt… ou à s’extraire de l’habitacle au cas où les vérins auraient un problème. Ou en cas de tonneau mais bon, mieux vaut éviter à mon avis ! NSSN À part la fameuse « bulle », on n’a pas encore évoqué le look de la GT-XR. Elle ne ressemble à rien d’autre, ce qui est évidemment déjà une grande force pour X-BOW GT-XR Technical Specifications Engine: Straight 5 petrol, turbo, 2.480cc ; 500hp @ 6.350 rpm ; 581Nm @ 5.500 tr/min. Transmission: rear wheels Gearbox: auto twin-clutch 7 speed L/w/h (mm): 4.626/2.041/1.164 Top speed (km/h): 280 0 to 100 km/h (sec.): 3,4 Dry weight (kg): 1.130 Boot capacity (l): 160 Tank capacity (l): 96 Fuel consumption (l/100 km): 9,1 CO2 (g/km): 214 Price (€): 350.000 une supercar. Mais malgré cette originalité et une production forcément limitée, KTM tient à offrir de nombreuses possibilités de personnalisation. Ainsi, 400 couleurs sont disponibles, et il y a moyen d’assortir quelques détails de l’habitacle, et même les suspensions (visibles lorsque la bulle est relevée) à la couleur extérieure. Notre exemplaire d’essai est « vert carbone », entendez par là que la peinture ne recouvre pas totalement l’aspect d’origine de la carrosserie, entièrement en carbone, comme la coque. Du plus bel effet ! Mais assez parlé « chiffons », il est temps d’aborder le chapitre mécanique. L’ancienne X-BOW se contentait d’un moteur Audi 2 litres turbo… qui constituait son principal défaut. Non pas que ce moteur soit raté, mais il était totalement inaudible lorsqu’on roulait avec un casque (quasiment indispensable vu l’absence de pare-brise). La GT-XR bénéficie elle du 2,5 litres Audi 5 cylindres. Déjà un excellent choix à la base, puisque ce moteur est déjà un mythe rien que pour ses vocalises. Mais en plus, il est ici boosté à 500 chevaux. Et comme cette auto dérivée d’une voiture de course ne sacrifie que peu au confort (il y a quand même du chauffage et la climatisation !), son poids n’est que de 1.130 kg. 500 chevaux pour 1,1 tonne, voilà qui est intéressant… Au volant, la première chose qui frappe le « néo-KTMiste » est la connexion que cette GT-XR offre avec la route. Comme dans une voiture de course, vous ressentez (et entendez) chaque caillou, et la direction se révèle à la fois extrêmement directe et précise. La position de conduite est parfaite grâce au réglage en profondeur du pédalier et du volant, ce dernier étant également ajustable en hauteur. Le volant, parlons-en. Quasiment carré, il comprend de nombreux boutons et de nombreuses commandes, comme sur une voiture de course. Malgré sa forme, on l’a parfaitement en main et le peu de démultiplication de la direction fait que sa forme ne pose pas de problème puisqu’il ne faut jamais le lâcher. Les palettes de la boîte de vitesses (qui compte un mode sport et un mode normal) claquent joyeusement à chaque changement de rapport, offrant une sensation digne… d’une voiture de course. En fait, cette KTM EST une voiture de course, homologuée pour un usage routier. Je n'avais encore jamais essayé une voiture aussi proche d’un bolide de compétition. À part la Gillet Vertigo 5.1, restée un exemplaire à peu près unique. La KTM, elle, a de belles ambitions commerciales. Deux exemplaires ont d’ailleurs déjà trouvé preneur en Belgique, malgré un prix de quelque 350.000 euros TVAC.