RRG 63_BR

Cette proximité avec la version course pourrait
faire peur à certains. Et je ne suis peut-être pas
le mieux placé pour juger cela puisque je roule
très régulièrement en compétition, mais j’ai
l’impression que cette KTM n’est pas particulièrement
compliquée à conduire. Le plus déroutant
pour moi étaient les rétroviseurs remplacés
par des caméras. Cela m’a par exemple empêché
de contrôler la largeur exacte de la voiture, car
lorsque vous passez près d’un trottoir ou d’une
voiture garée sur le bord de la route, le rétro droit
ne vous aide pas vraiment à savoir à combien de
centimètres vous vous trouvez. Mais sans doute
qu’avec l’habitude…
En tout cas, contrairement à ce que l’on pourrait
craindre avec une « voiture de course sur la
route », cette GT-XR se révèle plutôt confortable.
Certes, le niveau sonore est élevé mais il est
encore possible de se parler. Et si les suspensions
sont fermes, cela est compensé par l’excellent
baquet et, sans doute, les harnais qui vous maintiennent
bien en place. Du coup, vous avez juste
envie d’attaquer à chaque virage. Ce que je ne me
suis pas privé de faire dans l’environnement sécurisé
de l’aérodrome.
NOUS AVONS RAREMENT
CONDUIT UNE VOITURE OFFRANT
DES SENSATIONS AUSSI PROCHES
DE CELLES DE COURSE.
Évidemment, face à une Bugatti ou une 918
Spyder, la KTM rend les armes en matière d’accélération.
Mais le rapport poids-puissance vous
colle déjà de belles sensations, et j’atteignais
chaque fois un bon 200 km/h en moins de 11
secondes… avant de devoir freiner pour prendre
la bretelle de retour. Je n’ai évidemment pas pu
résister au plaisir de couper l’ESP, afin de voir
comment cette auto se comportait sur « piste ».
Eh bien, son caractère cadre parfaitement avec
son look : c’est du rude, du pur. Déjà, les freins non
assistés exigent une bonne pression sur la pédale
pour passer de 200 à 60 en quelques mètres, puis
en entrant dans l’épingle, il faut bien doser la
pression pour ne pas se mettre à l’équerre. Mais
si vous n’entrez pas sur les freins, l’auto sousvire
pas mal, ce qui rend la sortie un peu acrobatique
puisque vous avez trop d’angle volant et que
l’accélération, brutale, se transforme donc vite en
survirage. Bref, elle demande un peu de doigté et
d’habitude… comme une voiture de course ! Mais
bon, que ceux qui n’ont pas trop de notions de
pilotage se rassurent : avec l’ESP enclenché, elle
passe facilement plus vite que quasiment n’importe
quelle supercar actuelle.
Et j’ai gardé le meilleur pour la fin : le son du
moteur. Avec son gros turbo (qui crée un petit
temps de réponse à l’accélération il est vrai), elle
encourage le pilote à enfoncer la pédale de droite
puis à ralentir brutalement pour le simple plaisir
d’entre la soupape de décharge de suralimentation
hurler dans son dos. Dans ces conditions,
la consommation doit être assez éloignée des
9,1l/100km annoncés mais avouez que vous ne
vous attendiez pas à un tel chiffre avec une telle
sportive ! La rançon du poids très raisonnable !
Cette KTM est une voiture unique en son genre et
dispense des sensations introuvables ailleurs. Les
rares acheteurs ne seront pas déçus !
Stéphane Lémeret - Photos : David Fierlinga
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