Luigi Riccoboni - irpmf - CNRS
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Je ne suis point sensible à de fausses douleurs.<br />
Et ce n’est qu’en pleurant qu’on m’arrache des pleurs.<br />
La Nature et le Cœur toûjours d’intelligence<br />
veulent que tout soit simple et l’excès les off ense:<br />
[...]<br />
Je sçais que la douleur a peine à se contraindre<br />
mais qui se plaint si haut ne paroît guère à plaindre 60 .<br />
<strong>Luigi</strong> <strong>Riccoboni</strong>, Dell’arte rappresentativa – 37<br />
Il tenore delle lodi voltairiane non è da meno di quelle di Beauchamps, anzi direi che quello<br />
che davvero interessa è la convergenza verso un formulario che ritroviamo anche nell’estetica riccoboniana:<br />
Sur le Th éâtre heureusement conduite,<br />
parmi les vœux de cent cœurs empressés,<br />
vous récitiez par la nature instruite:<br />
c’etoit beaucoup, ce n’étoit point assez;<br />
[...]<br />
Ces dieux charmants vinrent dans ce séjour<br />
où vos appas éclataient sur la scène;<br />
chacun de trois avec étonnement<br />
vit cette grâce et simple et naturelle<br />
qui faisoit lors votre unique ornement.<br />
“Ah! dirent-ils, cette jeune mortelle<br />
mérite bien que, sans retardement,<br />
nous répandions tous nos trésors sur elle”.<br />
Ce qu’un dieu veut se fait dans le moment.<br />
Tout aussitôt la tragique déesse<br />
vous inspira le goût, le sentiment,<br />
le pathétique et la délicatesse.<br />
“Moi, dit Venus, je lui fais un présent<br />
plus précieux, et c’est le don de plaire:<br />
elle accroîtra l’empire de Cythère;<br />
à son aspect tout cœur sera troublé;<br />
tous les esprits viendront lui rendre hommage”.<br />
“Moi, dit l’Amour, je ferai davantage;<br />
je veux qu’elle aime”. À peine eût-il parlé,<br />
que dans l’instant vous devîntes parfaite,<br />
sans aucuns soins, sans étude, sans fard,<br />
des passions vous fûtes l’interprète 61 .<br />
In entrambi i testi citati, apparsi tra il 1722 e il 1723, la Lecouvreur è cantata come l’interprete<br />
del naturale, come l’attrice di sentimento, dalla gestualità e dalla mimica misurata. Se<br />
confrontati con il Dell’arte rappresentativa, i due brani citati sembrano davvero fornire all’attore<br />
60. P.-F. Godard de Beauchamps, Epître à Mademoiselle Le Couvreur, in Mémoires historiques et critiques, par<br />
D.-F. Camusat et A.-A. Bruzen de la Martinière, Amsterdam, J.-F. Bernard, 1722, pp. 276-278; ma cfr. anche Germain,<br />
Adrienne, cit., pp. 6-7 e Aliverti, Poesia, cit., pp. 67-69.<br />
61. La prima edizione dell’Epitre A Mademoiselle Lecouvreur apparve su «Le Mercure», nel dicembre del 1722<br />
(pp. 1129-1131), qui si cita da Voltaire, Épitres XXVII, in Id., Œuvres complètes, avec préfaces, notes et commentaires<br />
nouveaux par G. Avenal, VI, Mémoires, lettres anglaises, dialogues, romans, facéties, poëmes et poésies, correspondance avec<br />
d’Alembert, Paris, aux Bureaux du siècle, 1869, pp. 536B.<br />
© IRPMF, 2006 – Les savoirs des acteurs italiens, collection dirigée par Andrea Fabiano