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Journal of European Integration History – Revue d'histoire de l'

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Book reviews <strong>–</strong> Comptes rendus <strong>–</strong> Buchbesprechungen 123Chiarella ESPOSITO. <strong>–</strong> America’s Feeble Weapon, Funding the Marshall Plan inFrance and Italy, 1948-1950. Westport (Connecticut), London, Greenwood Press, 1994,226 p. -ISBN 0-313-29340-6.L’ouvrage <strong>de</strong> Chiarella Esposito est le fruit d’un Ph. D. soutenu en 1985 à la State University<strong>of</strong> New York at Stony Brook. Il a pour objet <strong>de</strong> présenter la façon dont les fonds <strong>de</strong> contre-valeur<strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> Marshall ont été dépensés en France et en Italie. Il utilise <strong>de</strong>s archivesaméricaines (Record Group 286), <strong>de</strong>s archives françaises (SGCI, Archives nationales françaises)et italiennes. L’utilisation d’archives est donc réelle mais limitée. Les archives Monnet<strong>de</strong> Lausanne; les archives du ministère <strong>de</strong>s Finances français ont-elles été vues? Or ellessont essentielles pour comprendre l’utilisation <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> américaine. Je regrette aussi la nonutilisation <strong>de</strong>s travaux français qui ont été publiés dans l’année précé<strong>de</strong>nt la publication <strong>de</strong>cet ouvrage en 1994. Encore une fois le mon<strong>de</strong> anglo-saxon engloutit les chercheurs européens!On est étonné d’une présentation qui fait apparaître successivement les cas <strong>de</strong> laFrance puis celui <strong>de</strong> l’Italie. Il aurait été plus intéressant <strong>de</strong> comparer les grands moments duplan Marshall dans les <strong>de</strong>ux pays.Le propos <strong>de</strong> l’auteur est <strong>de</strong> dire à quoi les fonds Marshall et les fonds <strong>de</strong> contre-valeuront servi en France (chapitres 2 à 4) et en Italie. L’ai<strong>de</strong> a été un soutien à la Troisième Forceen France. Elle a financé les investissements du plan <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation et d’équipement. LeFondo Lira a servi à remettre au travail une main-d’oeuvre au chômage en Italie du sud, àaugmenter le pouvoir d’achat <strong>de</strong>s paysans pauvres en Italie. Dans les <strong>de</strong>ux pays l’ai<strong>de</strong>directe et la contre-valeur ont permis à l’épargne privée <strong>de</strong> s’investir dans les secteurs nonconcernés par le plan Marshall. L’auteur fait apparaître que la <strong>European</strong> Cooperation Administration(ECA) désirait davantage <strong>de</strong> rigueur dans la gestion budgétaire française et italienne.Mais les avertissements américains furent apparemment sans effet. L’ECA insistadans les <strong>de</strong>ux pays pour que les fonds pr<strong>of</strong>itent d’abord aux travailleurs et aux investissementsplus qu’aux plaques commémoratives <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> américaine. L’auteur s’est attachéeensuite à décrire la situation en Italie (chapitres 5 à 7), le fait que la mission ECA en Italie apris fait et cause pour le gouvernement italien contre ECA Washington <strong>–</strong> ce qui se produisitparfois en France aussi -, les contraintes bureaucratiques qu’il fallut dépasser pour appliquerle programme <strong>de</strong> contrepartie qui a servi, comme en France, aux investissements, mais sansplan préétabli.Le livre fait rebondir un débat ancien sur les intentions <strong>de</strong> l’ECA-Washington, du départementd’Etat et leur application concrète en France et en Italie. La contre-valeur n’a pas étéune arme aux mains <strong>de</strong>s Etats-Unis pour appliquer <strong>de</strong>s solutions ma<strong>de</strong> in USA, pour le développementou la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s économies et <strong>de</strong> l’Etat. Mais comment en effet oser attaquer<strong>de</strong>s gouvernements <strong>de</strong> Troisième Force ou Démocrate-chrétien en Italie sauf à ruiner lacrédibilité politique <strong>de</strong> ces gouvernements dans les opinions publiques, même si en Italie,l’ECA aurait pu soutenir le groupe Dossetti? Si l’orthodoxie budgétaire, le retour au libéralisme,ou l’abandon <strong>de</strong> l’économie dirigée n’ont pas été appliqués comme tels ni en Franceni en Italie, les Américains contraints <strong>de</strong> lâcher les fonds <strong>de</strong> contre-valeur ont atteint leursobjectifs en soutenant une évolution lente mais réelle historiquement, vers une économie <strong>de</strong>marché ouverte sur le mon<strong>de</strong>. Chiarella Esposito note que les déficits ont été contenus, pluslentement que prévu et plus tardivement mais réellement. Henri Queuille par exemple a dûétablir un programme <strong>de</strong> stabilisation, mais aux conditions françaises et non sans que Monnetait pu sauvegar<strong>de</strong>r l’essentiel <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnisation en 1948. Il n’est pas dit qu’une thérapie<strong>de</strong> choc eût été supportable par les travailleurs. Elle accor<strong>de</strong> une gran<strong>de</strong> importance aufait que les socialistes français, à la différence <strong>de</strong>s Italiens, ont participé aux gouvernementset ont joué un rôle charnière très utile pour le succès <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> en France. Ce livre montreencore que l’ECA ne s’est pas comportée <strong>de</strong> la même manière en France et en Italie.L’ECA-Italie est intervenue publiquement dans le débat intérieur italien, ce qui était incon-

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