ifda dossier 74 - Dag Hammarskjöld Foundation

clan sans avoir besoin dc passer par des
intcrn~ediaircs.
L'adn~inistration fonctionne die aussi
2 la lunliere des rtseaux, des lignages
ou n6o-lignages. Au niveau superieur
dc la pyramide sc situent des personnalit6s
lie rattachemenf, des chefs hierarchiques
nationaux de rcseaux t'amilioclaniques,
des marabouts, des nlinistres,
dc riches entrepreneurs, des responsables
politiques qui, grSce A la formule
masque de la tontine, vont, a tour de
relic, dormer satisfaction aux sollicitalions
de parents ou amis de leurs
lignages respectifs. Sur intervention d'un
membre du puverncment, on fermera
lcs yeux sur les Sautes con~n~iscs par un
cousin. On offrira un poste dc responsabilite
nationale ou internationale 2 un
membre du clan mais cc clan devra
attendre que d'autres obncnncnt des
satisfuctions aviint qu'une nouvelle
~'~IVCU~ lui soit accordCe.
Si Ie Sonctionncment interne d'un reseau
actif diSSerents niveaux de la
societe scn~ble s'effectuer sans trop de
peinc, il en va autrement dans Ie quartier
(ou Ie village), quand on cherche
a mobiliser la totalit6 dcs reseaux pour
negocicr valablement avec l'administra-
[ion ... En effet, dans un mEme quartier,
les dirigeants dc clans A la base peuvcnt
se r(Scla111er de reseaux antagonistes et,
dans ce cas, 1c fait qu'ils acceptent dc
nlettre ensemble leurs alouts respectifs
n'accroit pas leur capcite de iiegocialion
a un niveau ou 1c respect du nlecanismc
de distribution cntre ptirtcnaire
dc fait constitue une rcgle non (Scrite.
Chaque decision cc niveau constitue
un enjcu et tous les ptirtenaires (1111
interet a hire respecter la regle de
fonctionnement qu'est cette tontine
silencieuse. Chacun des membres, pour
y parvenir, cherche accroftre les
nloyens renforyint sa position par
rapport i ses pairs, pour faire efticace-
men[ pression sur eux, les amener
respecter la rkgle du JCU, ou, avcc un
pcu dc chance, marquer des points sur
ses partenaires. En fait, personne n'a
vraiment interet a tenter dc neutraliser
ses pairs, mais plutot 2 s'attacher leur
confiance.
Avec Icur relais, les chefs des groupes
familio-claniqucs vont devoir negocier
chaque Ibis qu'une demande d'appui
eur parvient. L'equilibre n'est pas
menace tant que chiicun trouvc son
comptc dans la relation dc consensus,
chacun clevenant un (ifout interessant
directen~ent son partenaire.
Ic service ;idministratif d'Etat installe
dans un quartier subit souvent, an
debut, I'epreuve de l'orplielinat social.
Mais, comme il dispose d'atouts cer-
tain~, il sera approche par Ics difterents
groupcs familio-claniques et sollicitc de
devenir nlembrc A part enticre des
institutions du quartier, qui tenteron1 dc
I'utiliser avantageusement. Malheureusenlent,
la plupart du temps, les structures
administratives implantees localemen!
sont victinles de deux extremes:
eviter 5 tout prix d'etre investi par 1'un
ou I'autre des groupes qui recherchent
tous A bencficier pleinement de la
comprehension et dc I'appui administratif,
ou se laisser au contraire coloniser
par I'un ou I'autre reseau, en devenant
hostile aux autres. L'ideul - rarement
atteint -serait quc 1e service social ou