Document de référence Rapport annuel 2011 - Info-financiere.fr
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3 Activité et informations financières<br />
EXAMEN DE LA SITUATION FINANCIÈRE ET DU RÉSULTAT <strong>2011</strong><br />
l’Irlan<strong>de</strong>, le Portugal a été à son tour contraint <strong>de</strong> se mettre sous<br />
le parapluie européen pour s’extraire <strong>de</strong>s mouvements brutaux <strong>de</strong>s<br />
marchés, le temps <strong>de</strong> s’ajuster. En juin, les investisseurs se sont<br />
mis à spéculer sur un défaut imminent <strong>de</strong> la Grèce, contraignant<br />
le pays à plus <strong>de</strong> rigueur budgétaire pour sécuriser un nouveau<br />
plan d’ai<strong>de</strong> financière. Le 21 juillet, face aux signes visibles <strong>de</strong><br />
contagion à l’Italie et l’Espagne, l’Europe est allée un cran plus loin<br />
en admettant le problème <strong>de</strong> solvabilité <strong>de</strong> la Grèce et en appelant<br />
à une participation du secteur privé (PSI) pour réduire son stock<br />
d’en<strong>de</strong>ttement. Il a également été décidé d’étendre la flexibilité du<br />
fonds <strong>de</strong> sauvetage européen pour lui donner les moyens d’agir<br />
préventivement, avec l’octroi <strong>de</strong> prêts aux é tats solvables en panne<br />
<strong>de</strong> liquidité ou aux banques en manque <strong>de</strong> fonds propres.<br />
Les marchés n’ont pas été convaincus avec <strong>de</strong>s doutes persistants<br />
sur la capacité <strong>de</strong> l’Europe à s’unir et à agir en cas d’extension <strong>de</strong><br />
la crise aux <strong>de</strong>ux poids lourds <strong>de</strong> la zone euro et sur la solidité du<br />
système financier européen très exposé à ces risques souverains.<br />
Est venu s’ajouter à cela, un assèchement <strong>de</strong> la liquidité en<br />
dollars pour les banques européennes, avec le retrait pendant<br />
l’été <strong>de</strong>s fonds monétaires américains. Pour stopper ces effets<br />
dominos entre risques, souverain et bancaire, la BCE a réactivé<br />
son programme <strong>de</strong> rachat <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte en août pour l’étendre à l’Italie<br />
et l’Espagne et les ventes à découvert sur les valeurs financières<br />
ont été momentanément interdites. En septembre, l a BCE a, en<br />
coordination avec plusieurs Banques centrales, dont la Fed, décidé<br />
<strong>de</strong> réintroduire une facilité en dollar à trois mois à un coût réduit. Le<br />
sommet européen d’octobre s’est également attaqué au problème<br />
<strong>de</strong> taille du mécanisme <strong>de</strong> sauvetage financier, en proposant <strong>de</strong>ux<br />
mécanismes à effet <strong>de</strong> levier pour accroître sa capacité d’intervention.<br />
Dans un environnement financier dégradé, les Européens ont<br />
finalement <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong>s concessions supplémentaires <strong>de</strong> la part<br />
<strong>de</strong>s créanciers privés, avec un effacement d’environ 50 % <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>tte grecque.<br />
Après un calme précaire, un nouveau mouvement <strong>de</strong> panique<br />
s’est emparé <strong>de</strong>s marchés début novembre, suite à l’annonce<br />
surprise du Premier ministre grec d’organiser un référendum sur le<br />
plan <strong>de</strong> sauvetage et à <strong>de</strong> nouvelles tensions politiques en Italie.<br />
L’intensification <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong>s souverains s’est immédiatement<br />
transmise aux banques, via un assèchement <strong>de</strong>s financements<br />
<strong>de</strong> marché. Les banques les plus exposées à <strong>de</strong>s souverains<br />
en difficulté et les plus dépendantes <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> marché<br />
ont été les plus touchées. Si l’on ajoute les lour<strong>de</strong>s tombées<br />
150 Crédit Agricole S.A. 3 <strong>Document</strong> <strong>de</strong> <strong>référence</strong> <strong>2011</strong><br />
d’échéances <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte en 2012, le renforcement accéléré <strong>de</strong>s<br />
ratios <strong>de</strong> solvabilité d’ici juillet 2012 recommandé par l’EBA et<br />
l’affaiblissement <strong>de</strong> la conjoncture économique, synonyme <strong>de</strong><br />
ralentissement <strong>de</strong> l’activité bancaire et <strong>de</strong> remontée du coût du<br />
risque, le tout dans un contexte où la levée <strong>de</strong> capital se révèle<br />
périlleuse, on a pu craindre un ajustement brutal <strong>de</strong>s bilans <strong>de</strong>s<br />
institutions financières fait <strong>de</strong> cessions forcées d’actifs et <strong>de</strong><br />
resserrement <strong>de</strong> l’of<strong>fr</strong>e <strong>de</strong> prêts.<br />
La BCE a réagi en ouvrant à fond les vannes <strong>de</strong> la liquidité avec<br />
l’annonce le 8 décembre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux opérations <strong>de</strong> refinancement<br />
à long terme sur <strong>de</strong>s maturités <strong>de</strong> trois ans, assorties d’un<br />
assouplissement <strong>de</strong>s critères d’éligibilité <strong>de</strong>s collatéraux. Elle<br />
a également consenti une nouvelle baisse <strong>de</strong> taux (après celle<br />
<strong>de</strong> novembre), lequel a retrouvé son plancher historique <strong>de</strong> 1 %.<br />
En abreuvant coûte que coûte les banques en liquidité quasi<br />
gratuite, la BCE joue ainsi son rôle <strong>de</strong> prêteur en <strong>de</strong>rnier ressort<br />
pour faire en sorte que l’assainissement nécessaire <strong>de</strong>s bilans<br />
bancaires se fasse <strong>de</strong> la manière la plus ordonnée possible,<br />
sans trop endommager la croissance. L’alternance politique en<br />
Grèce et en Italie avec la mise en place <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gouvernements <strong>de</strong><br />
transition, dirigés par <strong>de</strong>s technocrates, a été bien accueillie par les<br />
marchés. Enfin le sommet européen du 9 décembre a gravé dans<br />
le marbre la discipline budgétaire en zone euro en imposant <strong>de</strong>s<br />
limites “constitutionnelles” aux déficits publics et en renforçant les<br />
mécanismes <strong>de</strong> surveillance et <strong>de</strong> sanctions. L’ensemble a permis<br />
d’apaiser les tensions sur les marchés <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte et <strong>de</strong> stopper les<br />
effets dominos transitant via le secteur bancaire. En revanche,<br />
la croissance n’a pas été épargnée avec un recul <strong>de</strong> l’activité<br />
en fin d’année en zone euro (- 0,3 % au quatrième trimestre par<br />
rapport au troisième, soit - 1,2 % en rythme annualisé). Avec 3 %<br />
<strong>de</strong> croissance en rythme annualisé au <strong>de</strong>rnier trimestre, les États-<br />
Unis ne semblent pas avoir souffert <strong>de</strong> l’aggravation <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ttes souveraines en Europe.<br />
Les investisseurs sont restés très pru<strong>de</strong>nts tout au long <strong>de</strong> l’année,<br />
comme en témoigne la décrue tendancielle <strong>de</strong>s taux sans risque<br />
qui ont atteint un niveau historiquement bas en décembre (moins<br />
<strong>de</strong> 2 % pour les ren<strong>de</strong>ments publics à dix ans aux États-Unis et en<br />
Allemagne). L’euro a terminé l’année autour <strong>de</strong>s 1,30 contre le dollar,<br />
un niveau surévalué eu égard aux fondamentaux économiques <strong>de</strong><br />
la zone euro. Mais les écarts <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments entre monnaies et la<br />
perspective d’un nouvel assouplissement quantitatif <strong>de</strong> la Fed ont<br />
pénalisé le billet vert.